5 indispensables d’été à acheter en soldes

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Le mood en ce moment ? Le plaisir par les couleurs. On pousse même le bouchon jusqu’à enguirlander sa garde-robe, avec le doigt pointé en l’air : « j’en ai marre de faire la police des couleurs, vous allez vous entendre entre vous maintenant, c’est compris ? Parce que c’est non négociable! « . Exactement de la même manière qu’on voudrait dire aux gens qu’on aime et qui passent leur vie à se disputer, ou, pour les mères de famille, aux frangins qui s’asticotent en permanence, arrêtez, déposez les armes, lâchez-vous les cheveux, passez en mode solaire et faites vibrer la palette. Ou comment les couleurs, survivance gracieuse des Seventies, seraient le contraire de la guerre et le symbole de l’amour, la charité, la bienveillance et la paix. (violons) (je vous rassure, je prends un week end de trois jours) (je suis effectivement très fatiguée) (j’ai réalisé un super film la semaine dernière, je n’ai pas dormi pendant une semaine).

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Alors Grand Un, les nu-pieds de ville. Comme dirait la meilleure des marchandes, je les ai celles-là (elles sont en photo plus haut). Ce sont des Flamingos et c’est Anne Blum qui les a inventées. Pourquoi je les aime ? Comme elles sont platement compensées, elles vous surélèvent le croupion de plusieurs bons centimètres sans pour autant vous le basculer en arrière avec une cambrure trop prononcée. Bref, elles sont confortables. Et, petit plus vraiment très grand, vous ne marchez pas sur le trottoir puisqu’elles ont cette épaisse semelle. Les filles des grandes villes savent à quel point il faut lâcher-prise un tant soit peu pour oser mettre des nu-pieds sur le macadam Parisien et ses couloirs de métro beurk-beurk. Et pourquoi je les adoooore ? Les deux bandes passantes blanches sur le pied, c’est soooo chic, et ce rose sur la semelle, c’est soooo girly. Elles vous habillent d’un rien. (158€ au lieu de 225€)

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Grand Deux, des Birkenstock pour se la couler (sans renoncer à tout, non plus). D’accord, d’accord, ces chaussures font encore polémique au moins 4 ou 5 ans après leur résurrection. Mais oublions les problèmes politiques, si vous sentez les boutons pointer, passez à la chaussure d’après. Vite, viiiite. Personnellement je ne mets plus de Birk’, j’ai envie de plus de féminité, mais si je devais en choisir une paire (à part les Isabel Marant qui sont démentes mais encore très chères même en soldes), je choisirais des total-gold. Pourquoi je les aime ? Si l’on choisit des souliers « répulsifs à homme » (bien loin de moi l’idée de devoir s’habiller juste pour séduire) (mais on aime bien être jolie, faut le reconnaître) autant y aller avec le dos, le dedans et le manche de la cuillère. Autant faire péter la brillance, histoire de faire comprendre au monde entier que 1, on n’a peur de rien, et 2, on a de l’humour, nous, ouais. Pourquoi je les adoooore ? Le doré, c’est magique. C’est beau sur toutes les carnations. (63€ au lieu de 85€)

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Grand Trois, les espadrilles couture. Quand on regarde ce modèle Tory Burch, il n’y a pas grand chose à ajouter n’est-ce pas ? C’est joli et ça vous a un air de vacances que même un cadre d’Axa en conviendrait. Pourquoi je les aime ? Ces broderies anglaises sur fond de toile jaune, c’est l’élégance du bord de mer qui vient twister une robe ou un jean de ville. ePourquoi je les adoooore ? Un tel raffinement, dentelle de cuir et tulle, à moins de 100 euros, c’est de la simple réjouissance. (90€ au lieu de 180€)

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Grand Quatre, les spartiates en plastique-c’est-fantastique. Vous devez prendre connaissance de la marque Ancient Greek Sandal. Je vous en ai déjà parlée : ce sont deux amis grecques qui ont décidé de refaire les souliers de leurs dieux de l’Olympe (marketing parfait). C’est un peu les K-Jacques d’Athènes. Pour ceux qui suivent mon Instagram, vous m’avez vue avec l’un des deux créateurs, Nicolas, grand, beau, baraqué, Alerte-à-Malibu-au-secours-style. Bon. Ceci posé, je peux maintenant vous parler de leur leitmotiv : les ailes (des dieux donc). Ils les ont sortis en plastique de toutes les couleurs, comme ce bleu aux couleurs de la mer Adriatique. Pourquoi je les aime ? Parce qu’elles sont fun. Voilà. Point. Pourquoi je les adoooore ? Ces ailes, c’est divin, non ?(80€)(pas soldé!!)

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Grand Cinq, une paire de talons pour frimer (et écumer les mariages de l’été). Voilà des Sophia Webster, la quintessence de tous mes propos précédents. Le rire, la joie, la chaleur, le bonheur, la simplicité d’être vivant et fier de l’être avec une belle paire de sandales aux pieds (attendez je reprends une gorgée de rosé) (voilà je suis revenue)(donc, où j’en étais?) (ah oui), l’effet palpable des ananas sur les sens, les lanières inspirées des Méduse qui ravivent l’enfance, la pêche à l’Île de Ré, les boules de glaces au retour de la plage, le coup de soleil sur l’épaule droite, le tout avec une touche de fluo, comme dans les années 80, la queue de cheval super haute ET sur le côté… Pourquoi je les aime ? Ces sandales sont sexy avec une pointe d’humour. Pourquoi je les adoooore ? Ça me paraît évident, non ? (182€ au lieu de 260€)



Le moi du dessus, le moi du dessous

Photo Marie Florès pour Shooooes

Photo Marie Florès pour Shooooes

J’ai fait une découverte phénoménale (et elle tombe la semaine des soldes)(dingue).

J’ai découvert que la guerre entre mon moi du dessus et mon moi du dessous n’avait plus lieu. Qu’il suffisait de considérer les deux avec la même attention pour être heureuse.

Ainsi en matière de chaussures, cela se matérialise par un dédoublement de mes aptitudes de chasseuse. Il y a la chasse pour la posture sociale et il y a la chasse pour le quand-je-fais-rien, et j’assume. Avant cette illumination, j’étais sans cesse tiraillée entre les deux. Je ne savais jamais qui je devais contenter. Je naviguais à l’aveugle dans un no man’s land vestimentaire (vast’imentaire ahaha). Jusqu’à ce que ça fasse tilt : comme on achète des huîtres pour la fête et des Chocapic pour le quotidien, on acquiert des vêtements différents pour le moi du dessus et celui du dessous ! Ainsi ni l’un ni l’autre ne sont jamais offensés ni négligés.

Le dessus me coûte plus cher que le dessous. Il est un peu princesse, diva, il aime Carven et les chaussures à 400 euros. Je le rassasie à grand frais, il me le rend bien. Je me sens forte face au monde. Le dessous est un adorable petit chaton qui se contente de n’importe quelle caresse pourvu qu’elle soit aimante (un t-shirt Monoprix fera l’affaire). Et parce qu’il était sans défense, j’avais tendance à le négliger … alors qu’il a le mérite de me rendre forte face à moi-même.

Et pour fêter ce grand évènement, cette grande découverte synonyme de réconciliation interne, j’ai décidé d’acheter des croquettes de luxe à mon petit chatounet du dessous.Un modèle essssspécial fabriqué en exclusivité pour les 150 ans du Printemps. Des Robert Clergerie en cuir perforé rose fuschia (avec le vrai rose qui pète) (pas celui légèrement nuancé que les gens de bon goût doivent aimer) sur lesquelles un python bicolore rythme son jeu de pois et dont les courbes des flancs se parent d’or. Ouaf. Enfin miaou.



S’habiller comme si on allait mourir demain.

 

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Je vous choque ? J’ai le sens du drame, je l’avoue. C’est ma manière de vibrer, c’est mon amphétamine (je voulais être metteur en scène de théâtre, je vous le rappelle). Mais ce n’est jamais pour pédaler dans le vide, attendez de voir.

Pendant des années, j’ai traité mon vestiaire comme le faisait ma mère : sans m’autoriser à mettre mes vêtements neufs tout de suite et n’importe comment (mais prendre patience et guetter une occasion) et choisir pour le quotidien des choses pratiques, en attendant. (quoi, je vous le demande) (enfin j’ai étudié la question mais je vous épargne hein)

Puis, je remisais toujours par-devers JAMAIS les plus jolies choses que je possédais. Ah, le syndrome des vêtements qu’on ne s’autorise pas. Et du vieux truc qu’on ne quitte plus. Remettre sans cesse la vie à plus tard, plus beau, plus mieux.

La première chose qui a lâchée chez moi, ce sont, et je vous le donne en mille, les chaussures. C’était facile. Aucun engagement de la part de ma silhouette et cela restait tout à fait accessoire comme frivolité.

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Aujourd’hui, j’entends souvent dire quand je viens d’acheter une paire dont-je-peux-comprendre-que-les-autres-la-jugent-folle-mais-que-moi-je-trouve-carrément-basique-et-dont-le-look-juste-un-peu-créatif-m’habille-d’un-rien, comme ces bottines Tommy Hilfiger (que je pourrais coucher sur mon testament tellement je les aime) j’entends souvent dire « Et tu vas porter ça? » « Et tu vas mettre ça tous les jours? » « Mais quand vas-tu pouvoir en profiter? »

Alors, je me fends d’une conférence pendant 1/4 d’heure sur leur practicabilité, sur le fait qu’en vraie, elles sont très faciles à porter, et puis, en plus, très confortables et que, regarde, je mets juste un jean et paf, je suis habillée, que ce serait presque une sorte de flemme de ma part, ça me permet de ne pas réfléchir à comment je m’habille le matin… Bref, je m’excuse d’un côté, tout en encourageant l’autre à sauter le pas pour se faire plaisir lui aussi.

Ce que je ne dis pas généralement, et que je vais vous expliquer maintenant, c’est que j’ai un Mantra. Je n’en parle jamais parce qu’il est bizarre. Il malaxe un thème que les humains n’aiment pas trop aborder. Il caresse le morbide pour encourager le vivant. Je regarde ma penderie et je m’habille comme si c’était la dernière fois. Comme si j’allais mourir demain. Tant pis pour le fragile, le trop coloré, le « qui se salit vite », le « qu’il faut mettre au pressing », le trop brillant, je me susurre des mots doux « profite, mets la tenue qui te fait envie, pas la plus belle, non, pas forcément, mais celle dont tu as envie ». Oh je reconnais qu’il faut une bonne dose d’ironie pour narguer à ce point la Grande Faucheuse. Mais ce drôle de traitement me rend légère comme une plume et habillée exactement comme j’en ai envie chaque jour.

Cette étrange méthode peut prendre plusieurs facettes. Celle que j’aime bien aussi consiste à me dire que dans six mois, toute ma garde-robe va foutre le camp, pchiiiiiiiitt, disparaître en fumée (et que donc c’est elle qui va mourir)(plus cool à envisager oui oui). Cette jolie robe en soie bleue ne sera plus là fin août. Ça change la donne hein ?

Bien sûr que non, je ne suis pas en train de dire qu’il faut jeter ses vêtements (j’adore l’idée d’un vêtement bien à soi, qu’on possède depuis longtemps), bien sûr que oui, ils seront encore là l’année prochaine, je dis simplement qu’il faut titiller les jours. Titiller cette idée qui consiste à penser qu’on possède des milliers de jours devant soi et qu’on a donc largement le temps de remettre les choses à plus tard. Même si c’est tout à fait vrai (on a bien des milliers de jours devant soi), ce n’est pas une raison pour ne pas les envisager avec l’importance qu’ils méritent.

Tout cela fait peut-être un peu gourou-coach qui vous dit qu’il faut noter ses moments de bonheur, trouver deux choses qui vous font plaisir dans la journée, les réaliser et patin couffin… Tous ces trucs pour forcer un peu la sensation de joie et de bonheur.

Moi, ça me porte. Les jours où j’ai zéro rendez-vous parce que je reste toute la journée au bureau, les lunettes sur le nez, les cheveux coiffés mon-dieu-ma-mère-me-dirait-passe-toi-un-coup-de-peigne, je mets des putain-de-sa-m*%*-de-talons-aiguilles-ou-de-sandales-fluos et c’est fun. Et ce fun qui se déverse à haute dose dans mes artères, ça ouvre d’autres perspectives dans ma tête. Ça ricochette, ça se déplace dans d’autres dimensions de mon cerveau et ça fait bien plus que de me porter. Ça fait céder des verrous pour m’emmener loin.



Le syndrome de l’imposteur.

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Ah je suis sûre que vous le connaissez bien celui-là. Il vient marcher sur les plate-bandes de notre liberté de désirer, de vivre, d’entreprendre, de rêver et d’agir. Il adore nous donner une petite claque derrière la tête dès qu’on cherche à sortir de nos sentiers battus. Et peu importe la dimension du sujet.

L’autre jour je petit-déjeune avec Maï et elle se fend de rire quand, dans la conversation, je redis une six cent quatre vingtième fois le mot « légitimité ». Ai-je la légitimité de faire ce projet? est-ce légitime que ce soit moi qui le fasse? est-ce que ce serait légitime si je… Bref, suis-je à ma place ? Alors que si je raisonne tout cela : bien sûr, que je suis à ma place ! Je n’ai pas atterri par hasard dans la mode, dans la presse, sur ce blog, auprès de vous. Mais comment lutter face à ses doutes héhéhé.

Nous étions fascinées par celles et ceux qui ne se posent pas de questions dans la vie et foncent. Tout simplement. Qui n’ont pas toutes ces scories qui circulent sous leur crâne pour les déstabiliser. Vous devinez mon objectif pour 2015 : ne plus laisser Mathilde faire douter Mathilde. Parce qu’après tout, qu’est-ce qu’on risque, nan mais je vous le demande ? (je m’arrête là, le reste c’est pour Madame Bouboule)(ma psy quoi).

Sur cette photo, quand je la regarde, j’ai l’impression de vous faire croire que je suis Kim Kardashian (ouais c’est bon c’est pas drôle) (ok c’est bon) (c’était juste pour faire une comparaison de star system) (pas de fessiers). Parce que ces chaussures, je ne me les autorise pas vraiment, alors qu’elles sont pile ce morceau d’air du temps un peu too much dans lequel je voudrais tant croquer, moi aussi. Un peu de légèreté, s’il vous plaît, madame Mathilde.

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Ce sont des Alexandre Birman, un créateur brésilien dont les américaines raffolent pour sa sophistication. Ses souliers sont comme la jungle (allez voir le site), ils s’enroulent autour des pieds et de la jambe comme des lianes sensuelles. Ce que j’aime c’est l’utilisation de couleurs en demi-teintes, comme ce cuir velours kaki, qui dédramatise l’aspect oveeer sexy de ces sandales.

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(Mais, en vrai, le matin, je me réveille plutôt avec des Superga aux pieds)



Se shoeser soi-même.

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Vaste sujet dans la vie que de se shoeser soi-même. Une quête qui mène jusqu’aux dernières lueurs de l’existence sans jamais vraiment révéler sa vérité. Peut-être parce qu’elle n’existe pas vraiment comme on l’entend. Mais qu’elle est multiple.

Se shoeser soi-même, ce serait peut-être devenir serein et faire de sa vie une petite oeuvre. Faire de ce qu’on fait de la vie, son oeuvre. Marcher vers des lumières qu’on a choisit, pas celles que les autres choisissent pour nous.

Et puis, se shoeser soi-même, c’est aussi prendre soin de soi. Se rendre compte que la vie n’est pas une répétition de la vie, mais la vie elle-même.

Se shoeser soi-même bien sûr, c’est fabriquer sa propre paire de chaussures. Et c’est sans doute l’aspect le plus évident de cette expression vieille d’il y a, euh, 10 min (mais c’est pas parce que c’est pas vieux que c’est pas vrai).

Se shoeser soi-même, ne serait-ce pas l’avenir de la pompe ? En revenir de la surcons’ pour faire de ses pieds son oeuvre et ne plus courir après une silhouette qu’on a vu passer dans un magazine. Choisir ses couleurs, pas pour coller à un diktat mais pour s’approcher au plus près de son désir. Choisir ses matières, celles que tout le monde trouve bizarre… sauf vous. Enfin, celles que tout le monde trouve bizarres d’abord puis trouve jolies ensuite. Parce que vous avez laissé parler votre voix et quand on laisse parler sa voix, souvent c’est joli. D’ailleurs, chez Maurice, ils se demandent si ça pourrait intéresser les clientes de vivre cette expérience… Si vous en aviez la possibilité, vous le feriez, vous ? Concevoir en une journée votre propre modèle ?

Donc, suite au post « Qui vient avec moi? », en collab’ avec le site l’exception.com (un site dénicheur de talents français) j’ai emmené l’une d’entres vous avec moi chez Maurice Manufacture pour fabriquer son soulier rien-qu’à-soi.

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C’est tombé sur Virginie (oui, je confirme, elle porte la tige de sa chaussure sur la tête) (on dit « tige » pour la partie supérieure du soulier)(et ça lui va bien ya pas à tortiller)

Maurice est une aberration économique. Une usine de chaussures au beau milieu d’un marasme français. Il n’y a plus d’industries, plus de fabricants de chaussures en France, et pourtant, Philippe Granger (qui a racheté cette usine en 1998) réussit le tour de force de faire battre le coeur de sa manufacture. Outre des souliers pour la grande distrib’, il a lancé cette marque quali, Maurice Manufacture, il y a  deux ans. Reprenant les dessins des années 50 qui « traînaient » dans l’usine, il s’est mis à fabriquer des mocassins, des derbies, des slippers comme savaient le faire les ouvriers depuis 70 ans, se passant le savoir-faire de génération en génération.

Le lieu n’a pas bougé depuis les années 50. Il est magique.

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L’objectif, c’était ça : une paire de derbies (mais j’ai hésité avec les mocassins, les bottines et les sandales) (bref j’ai hésité entres toutes les possibilités quoi).

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Quand il a fallu « trouver sa voix » comme je le dis siiii joliment là-haut, et choisir les matériaux, je vous jure que j’ai paniqué. J’ai vraiment cru à un moment que je n’allais pas y arriver. Et devoir renoncer. (oui aussi grave que ça) (pourquoi ai-je la manie de mettre ma vie entière dans TOUT ce que je fais bon sang ?)

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J’étais perdue dans une mer de possibilités. C’est très symbolique hein ? Que faire de sa vie, quelle direction prendre, quelle histoire raconter. Ralala. On en revient toujours à ça. Je me cache juste derrière des pompes pour pas vous saoûler trop avec mes doutes.

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Après, il y a la nana qui découpe le cuir avec une presse énorme et puissante, mais je trouvais drôle d’écarter les narines avec une paire de ciseaux. Ça fait diversion sur le fait que j’ai toujours pas choisi.

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En vrai, j’étais tellement perdue que j’ai fait comme Aimé Jacquet en 98 lors de la Coupe du Monde de football. Quand la partie devenait serrée, il sortait sans cesse un grand carnet noir et le scrutait avec concentration. On n’a jamais su quels étaient les trucs mystérieux qu’il avalait avec tant de sérieux, la seule chose qu’il a raconté c’était que ce carnet contenait « les basiques du football ». Une sorte de grimoire homemade où tous les essentiels de sa win étaient regroupés. J’ai donc inspiré, laissé de côté mon orgueil, les influences, le raisonnable et j’ai rassemblé en un geste sur la table mes basiques de la win : de la couleur, du mat, du brillant, avec une touche de bizarre. Les couleurs et les reflets que la petite fille en moi aurait approuvé et que la femme aimait.

On en voit le curieux personnage sur ces découpes.

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Puis, après avoir cousu ensemble les morceaux de cette drôle d’ombre, on la pose sur un moule chauffant, histoire qu’elle prenne forme.

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On presse, appuie, colle, coud, bref, les pires horreurs.

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On lui donne un nom.

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On colle la semelle.

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Et les voilà. Elles me plaisent tant que j’ai envie de leur faire une attaque de bisous (comme avec mon fils) (ce sont vraiment mes bébés). Vieux rose, poil jaune safran et cuir miroir légèrement doré. Un mélange étrangement beau. Je suis flattée qu’Ingrid (la directrice artistique de Maurice), Virginie, Maeva de l’exception.com les aiment, que ma famille et mes amis le soir venu aient été émerveillés. Que mon amoureux les trouvent magnifiques. J’ai l’impression que c’est moi qu’on aime. On est fou, nous les humains.

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Et celles de virginie, sensass, ethniques, mi python, mi cuir tressé vert d’eau, une pointe de Proenza Schouler. C’est pas n’importe qui mes lectrices.

lacets 

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Ultime décision, on leur attribue des lacets. En vrai, je voulais leur mettre les turquoises, mais il fallait partir dare-dare pour prendre le train.

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Je crois que c’est parce qu’on avait trop rigolé.

Merci L’exception et Maurice Manufacture, c’était un moment merveilleux que je souhaite à tout le monde de vivre. Et dites sincèrement, ça vous plairait de faire ça ? Qu’est-ce qui vous ferait peur, vous exciterait le plus, voudriez-vous le faire entres copines ? Patin couffin patata, dites, Maurice le mérite !


 
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