PsyShoe #6 : Ma vie sans sucre.

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Vous le savez sans doute déjà si vous me lisez régulièrement ou si vous suivez mon Instagram (@doctorshooooes), je suis enceinte. Trèèèès enceinte puisque la naissance est prévue dans quatre jours.

Par contre, et ça vous ne le savez peut-être pas : je suis le genre de fille très énervante. Question poids, je veux dire (sinon je suis un cœur). J’ai sensiblement le même kilogramme qu’à mes 20 ans, je suis de corpulence mince, je ne grossis pas. J’ai un rapport très sain à la nourriture. Je n’ai jamais fait de régime de ma vie (même pas après mes deux premières grossesses). Une sucrerie (ou une « graisserie ») ne m’intéressera que si j’ai faim. Du coup, je ne grignote pas. Sauf si on me propose un met particulièrement rare et précieux, mais c’est rare en plein milieu de la journée. Je ne suis pas non plus une esthète de la bouffe, j’adoooore les chips, les plus chimiques possible svp. Pour conclure, je n’ai aucune compulsion alimentaire. Mon angoisse ne se fixe pas du tout sur la nourriture. J’ai d’autres tares, je vous rassure.

Mais…

Quand je suis enceinte, je fais du diabète gestationnel : mon corps ne supporte plus le sucre.

Le diagnostic tombe aux alentours de six mois de grossesse et impose un régime drastique pour que le bébé ne soit pas soumis à des hyper et hypoglycémies incessantes (ce qui fragiliserait son tout petit organisme) : tous les sucres doivent être supprimés du jour au lendemain. C’est très violent. D’abord les plus évidents comme les desserts, les fruits et les jus. Puis, au fur et à mesure – le diabète s’aggravant avec l’avancée de la grossesse – les féculents : pas de pâtes, de riz ou de pommes de terre. Ou en toutes petites quantités.

Mais qu’est-ce que tu manges ? Me demandent les gens. Et bien, c’est dur. Enceinte comme un baleineau, affamée comme un ado, je dois me priver. Vivre sans aucun sucre est déjà dur pour un être humain « normal » alors quand on est enceinte… Et qu’on n’a jamais fait de régime de sa vie… La frustration est insupportable. J’ai envie d’envoyer valser tous les dos de cabillaud du monde et je pense que je pourrais faire un autodafé de lentilles et de brocolis.

J’ai le sentiment d’être punie.

Je dois apprendre à marcher comme une équilibriste sur le fil de la faim. Car il est hors de question que je m’affame. Je ne dois pas m’affaiblir, ni me stresser, mon fœtus est tellement connecté à moi.

Bref, je suis au régime quoi. 85% des femmes le sont toute l’année. (folles que nous sommes)

Ce qui me sidère, c’est la vitesse à laquelle le déséquilibre alimentaire s’est emparé de moi. Il m’a fallu seulement quelques jours pour devenir complètement obsédée par la nourriture. Et basculer. À m’en rendre malade. À ne plus savoir où doit s’arrêter la privation. À ne plus reconnaître des choses élémentaires comme la sensation de satiété. Mon régime me dit « il faut manger une entrée + un plat + un fromage » ? Je vais tout manger sans me poser la question si j’en ai envie ou pas. Et quand j’ai fini de tout avaler,  je suis perdue et frustrée parce que je n’ai pas connecté mon repas avec ma propre sensation. Et je ne parle même pas de la sacro-sainte note sucrée finale dont je raffole habituellement.

Autre comportement instable, je fais des assiettes garnies avec tout ce que j’ai le droit de manger. Je ressens le besoin de visualiser mon repas en entier comme pour mieux le contrôler. Et la seule personne que je connaisse que j’ai vu faire ça est une ancienne anorexique…

Parfois, j’ai peur. Peur de sombrer dans une sorte d’anorexie justement. De m’être habituée à la sensation de faim, de ne plus manger assez et… d’aimer cette sensation de contrôle sur mon corps. Et de faire mal à mon bébé. Alors je culpabilise. Sainte Culpabilité, priez pour nous!

Durant cette période (c’est la deuxième fois que ça m’arrive), je pense beaucoup à mes amies. Leur compulsion, leur régime, leur déséquilibre, toutes leurs souffrances liées à l’alimentation dont elles parlent beaucoup. Je touche du doigt leur problème : la bouffe conçue comme une chose brûlante. Un danger, un ennemi, une ambivalence ingérable.

Et ça prend tellement de place. La contrainte alimentaire est chronophage.

Au lieu d’être heureuse, apaisée de flotter dans cet état d’apesanteur entre deux mondes (celui des mamans et des femmes actives), je déprime. Je pleure. De faim et de stress.

Et puis, je pense à l’après : vais-je récupérer mon équilibre? Évidence devenue véritable trésor aujourd’hui. En réalité, je ne suis pas très inquiète car une vie passée sans troubles est plus forte que deux mois. Deux mois pour mon bébé en plus. Une cause médicale. Pas un déraillement psychologique lié à un traumatisme.

Autre chose qui me sidère plus encore, c’est que je n’ai pas pris de poids depuis deux mois. Mon bébé va bien, il grossit, cela veut donc dire que moi, j’en perds. « Waouh, tu es toute mince! » s’écrit-on autour de moi. Certes c’est sympathique, je retrouverai ma ligne plus rapidement (d’habitude, je prends toujours 18/20 kg et il me faut 15 à 16 mois pour retrouver mon corps) En réalité, je n’en suis pas du tout enchantée. Chaque personne qui me complimente me désole un peu de la perception qu’on peut avoir des femmes enceintes. Attendre un enfant, c’est accepter d’être GROSSE. D’avoir un corps différent. Je trouve ça morbide une femme enceinte qui ne prend pas de poids. Celles que je connais et qui disent « je n’ai pris qu’un kilo en neuf mois » ou « j’étais plus maigre après mon accouchement qu’avant » ont un rapport trouble à leur corps et à la nourriture (je ne dis pas que c’est le cas de toutes les femmes qui ne prennent pas de poids, ce sont juste les exemples que j’ai sous les yeux).

Mais je pense que ce qui me sidère ENCORE plus dans cette expérience, ce sont les effets du sucre sur le corps. Déjà sur moi qui suis dans le troisième trimestre de ma grossesse, alors même que mon bébé prend beaucoup de poids, l’absence de sucre m’en fait perdre alors sur une personne « normale »! C’est énorme, c’est violent. En gros, si vous arrêtez de manger des sucres rapides (franchement pas les meilleurs pour la santé), vous perdrez cinq kilos en un mois, c’est sûr. Qu’est-ce que c’est que ce produit qui a tant d’effets sur le corps ? C’est toxique ou quoi ?

Sans parler de cette étrange sensation qui commence à faire irruption. Il y a encore trois semaines, le manque de sucre pouvait m’être insupportable. Me tenailler le corps au beau milieu de l’après-midi. Il me FALLAIT du sucre. Comme une drogue. Aujourd’hui, j’aurais plutôt envie de ne pas en manger. L’idée de croquer dans un gâteau me déplaît : trop sirupeux, trop violent, trop agressif (un peu comme l’alcool quand on n’en pas bu depuis longtemps, la première gorgée est brutale, un verre rend pompette). Aujourd’hui, j’ai le sentiment étrange d’être… désintoxiquée.

Je ne peux pas m’empêcher de faire le lien avec le surpoids actuel. Cette semaine (mardi 25 octobre pour être précise), une analyse est sortie : un français sur deux est en surpoids. Et je repense à cette plage en Italie l’été dernier. J’ai été choquée par les garçonnets de six ou sept ans: quatre enfants sur cinq étaient en surpoids. Je veux dire, avec la peau du ventre et celle des seins qui tombent. Ce n’est pas normal à cet âge, la plupart du temps les enfants sont plutôt secs. Surtout les garçons. Cette constatation m’a affolée sur le coup. Et cette expérience sur la vie avec et sans sucre me donne une petite idée de ce que les populations ingèrent pour se transformer petit à petit, de plus en plus jeune, en peuples d’obèses.

Je ne tire pas de conclusions. Tout ça me donne juste beaucoup à méditer. Ce post n’est qu’un instantané de pensées.

Pour ma part, je ne vais certainement pas arrêter de manger du sucre après la naissance. Au contraire, j’ai déjà précisément commandé les chocolats de la Maison du chocolat dont je raffole (mes préférés). Et on n’emportera pas notre corps de rêve nourrit à la frustration au paradis.

Mais quelle histoire sidérante, non ?

PS : Je voulais quand même préciser que je vais bien. Mes proches m’aident beaucoup, et surtout, à ne pas perdre de vue que l’important est que je sois en forme pour accoucher et que tout ira bien même si ma glycémie est un peu haute. Le diabète gestationnel est un peu la nouvelle marotte des médecins. Il y a dix ou quinze ans, on n’en parlait pas. Il faut relativiser et veiller à ne pas se laisser submerger par la surmédicalisation. D’ailleurs, j’ai mangé des pâtes à midi.



Shooooes Stories #2 : le mocassin, la suite!

Ouiiii je sais mes chères lectrices que je devrais arrêter de travailler tellement je suis un éléphanteau (mon Insta – @doctorshooooes – le prouve, je vous jure), que c’est pas vrai qu’on peut être active jusqu’au bout d’une grossesse (ou alors c’est qu’on ne s’écoute pas), mais si vous voulez vraiment me faire plaisir, prenez 49 secondes pour regarder ma nouvelle Shooooes Stories, mon nouveau projet de vidéos en motion design façon « Infotainement » (les élections américaines me montent à la tête) et dites-moi ce que vous en pensez! C’est un peu mon bébé aussi  et voici l’épisode #2 qui est la suite de l’épisode #1 vu la semaine dernière.

Alors on continue ou pas ? Quels sont les sujets qui vous plairaient ? Dites-moi tout!!



Shooooes Stories #1 : le mocassin

Ouh que oui.  Ouh que oui, vous aviez noté depuis quelques mois l’engouement cyclopéen  des gens de la mode pour les mocassins  (comment ça, vous, vous en portez depuis toujours?) (vous voulez dire que vous êtes une personnalité constante au goût sûr?)(je peux vous interviewer?). Eh bien, que vous soyez des néo-mocassinais ou des paléo-mocassinais, je vous révèle pourquoi, précisément cette saison, le mocassin est LA pièce phare que vous pouvez – enfin – aborder en toute sécurité. Moteur, action, découvrez notre première Shooooes Stories (on a beaucoup beaucoup sué pour pondre ce premier épisode (dont la deuxième partie sort d’ici quelques jours), j’espère que vous allez aimer) (d’ailleurs, partagez si vous voulez nous encourager à en inventer d’autres!). Gros gros mocassinous à tous!



L’Astroshoes de la Balance

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GIF Marie Florès pour Shooooes

Décollage immédiat pour l’horoscope de la Balance avec ces escarpins Charlotte Olympia qui fument d’excitation ou de rage, on ne sait pas, notre coeur… balance.

Alors que vous réserve le mois d’octobre ? Quelles chaussures privilégier pour réussir sa vie (ou la rater)(après tout, chacun est libre de faire ce qu’il veut)(on n’est pas condamné au succès non plus).

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Pour les Balance de la bottine : 

Arrêtez de tergiverser. Si le haut est coloré alors je mets quoi en bas, mais si j’ai un bas noir, je mets quoi en haut et si je me mets en jean, je choisis quelles shoes pour rehausser le tout, mais je suis tout le temps en gris ou bleu marine, j’ai l’air triste, mais si j’arrive avec des couleurs, on ne va voir que moi, et…

Ne cherchez pas la validation des autres, cueillez les roses de la vie. Yeah!

Je vous recommande ces bottines brodées de fleurs signées Topshop. (57 €)

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Pour les Balance du derbies :

Si vous prenez la sage décision de sortir de vos sentiers battus, vous risquez bien de monter sur le podium de l’épanouissement. Il ne s’agit pas forcément de gagner la médaille d’or (c’est boring, c’est pour les fayots), mais plutôt celle en bronze. La place du mec (de la meuf) qui a juste assuré ce qu’il fallait pour accéder à la lumière.

Happiness (and chic) is not a destination, it’s a way of life!

Je vous recommande ces derbies en cuir bronze de chez Heyraud (bah ouais, vous le savez pourtant que je ne suis pas snob)(159 €).

 

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Pour les Balances de la sneaker :

Octobre, la vigueur du soleil décline. Étant un signe d’automne, vous savez comment gérer: vous avez appris à souligner vos lèvres d’un rouge éclatant pour préserver la bonne mine et, sur vos joues, à faire glisser la teinte Terracotta super-bronzé de l’été vers un blush plus rose, plus doux, plus généreux. Cette palette se porte maintenant aux pieds sur d’intemporelles Gazelle. En plus, et parce que vous êtes une championne de la dodeline, sachez que ces teintes make-up sont celles que la mode accueillera le printemps prochain. À bon entendeur.

Un beau classique s’épanouit dans toutes les couleurs de la vie.

Je vous recommande ces Gazelle d’Adidas vendues chez & Other Stories. (120 €)

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Pour les Balances de l’escarpin :

J’ai tergiversé (c’est un comble pourtant, je suis bélier). Je n’étais pas sûre d’entrevoir l’énergie de l’escarpin dans le ciel d’octobre. Et puis j’ai pas mal côtoyé une vierge ces derniers temps (le signe hein)(cette personne a deux gosses)(et c’est certainement pas THE vierge Marie)(sans vouloir pour autant la traiter de Marie couche-toi là) qui m’a transmis la lumière pour les Balances. Je sais que les difficultés de compréhension entre ces deux signes peuvent être rédhibitoires pour certains, mais la détermination innée de la Vierge ne peut déplaire à la girouette.

Soyez le félin de votre vie: imprévisible et déterminée.

Je vous recommande ces escarpins sling-back en léopard rouge et noir, avec le bout pointu et l’échancrure emboîtante. Rock. (80 €)

 

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Pour les Balances de la ballerine :

C’est sûr qu’à plat, vous ne tanguez plus (mouarf). Et puis, la ballerine qu’on croyait enterrée revient en douceur. Mardi, au défilé Chanel, les filles portaient le modèle classique en cuir argenté avec le bout noir et ça donnait terriblement envie. Quoi de plus rassurant que de tenter la grande Coco ? Pour appuyer mon propos, j’en appelle à Monsieur Dior tiens:

La vraie preuve qu’une femme est élégante est sur ses pieds.  

 Je vous recommande ces ballerines inspirées des escarpins bicolores Chanel trouvées chez Zara (49,95 €)

Je n’ai plus qu’à vous souhaiter un bon mois d’octobre.


 
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