Que Dior les gens au défilé Dior ?

dior-show-location-shooooes

La rentrée des classes est toujours un moment ambivalent. Vous êtes tout excité, vous avez choisi vos habits depuis plusieurs jours – histoire de faire comprendre d’emblée à tout le monde que, cette année, vous allez envoyer du bois  – et cependant, la boule au ventre est tenace. À quelle sauce allez-vous être mangé ?

Que vous veniez à pieds ou que papa vous dépose en voiture, l’appréhension augmente à l’abord du collège. L’endroit est bondé. Tout le monde se marre et s’embrasse à mille bras. Normal, après 2 mois de vacances, ça faisait troooooooop-longtemps-putain. Vous vous faufilez dans la foule. Un mec mignon vient de vous écraser le pied parce qu’il faisait un selfie avec ses potes (trop bogoss aussi). Vous vous sentez minuscule.

Vous stressez. Où sont vos copines ?

Vous ne savez pas quoi faire de votre corps. Il est définitivement en trop, là maintenant.

Et puis, dans quelle classe allez-vous être placé ?

Vous y étiez hein ? Revenu au collège, je veux dire.

Eh bien, un défilé d’une grande maison parisienne, c’est pareil.

DIOR-SHOW-SHOOOOES-6

Les mêmes phénomènes qu’à nos 15 ans se produisent. La loi du plus beau, du plus cool, et la loi du groupe dominent les échanges, résumant la vie à un laconique, « T’en es ou pas ? ».

Conséquence, par défense, tout le monde se met à diorer les mêmes chaussures, les mêmes sacs, voire les mêmes nippes.

De la même manière que tous les gens de ma génération ont dioré des Reebok, des jeans Cimarron et des sacs à dos Hervé Chapelier.

dior-show-ss18-shooooes-9

Et le plus surprenant, c’est que cela ne semble dédiorer personne.

Au contraire.

DIOR-SHOW-SHOOOOES-5

Ils sont d’une détente absolue.

dior-show-shooooes-SS18

Voire même, totalement rassérénés.

dior-show-ss18-8

Souvenez-vous du délicieux sentiment d’appartenance que vous procuraient ces fameuses Reebok au collège.

C’était si bon, si réconfortant d’être identique.

Au collège Dior, c’est pareil. Sauf que vous ne diorez pas des Reebok mais les chaussures de la saison. Pour être honnête, la cour se divise en deux mondes : celles qui J’adior (comme ci-dessus) et celles qui Dioramour (comme ci-dessous).

dior-show-SS18-shooooes-1

Des escarpins en cuir noir orné d’un coeur rouge.

dior-show-shooooes-2

Avec un talon dit « choc » inventé par Roger Vivier pour Christian Dior dans les années 50.

dior-show-Shooooes-3

Mignons. (790 euros pour info)

DIOR-SHOW-SHOOOOES-COEUR

Ça fait drôle hein de les voir toutes pareilles maintenant que nous, on est devenu adulte ?

Bon. Mais le meilleur c’est que tous les personnages qui ont fait vibrer nos années collège ressurgissent comme par enchantement (ou désenchantement aha) : la « star » du collège que tout le bahut connaît, la fille trop stylée, celle qui sort avec le bogoss de l’école etc.

(et puis il y a la masse qui essaie de s’en sortir malgré cet âge ingrat qui éreinte)(un peu moche, invisible et en échec total niveau boyfriend)

dior-show-eva-herzigova-shooooes

Par exemple, il y a la star du collège, celle que toute l’école connaît et adule. Inaccessible, elle porte un modèle qu’on n’a vu nulle part (et même pas sur le site). Si tu lui demandes d’où ça vient (dans un grand élan de courage et nonobstant ta dignité), elle risque de te répondre qu’elle l’a ramené de New York quand elle est partie avec son père et sa belle-mère aux vacances de la Toussaint.

(toi et tes vacances à Clermont-Ferrand chez mamie, c’est vraiment déprimant)

Vous avez reconnu Eva Herzigova.

dior-show-shooooes-naomi-watts1

Parfois le proviseur invite des personnalités pour faire des rencontres avec les élèves. Là, ce sont les mollets d’une des actrices les plus célèbres au monde. Elle est blonde, elle est Lynchienne, elle ne fait pas beaucoup de piqûres – seulement au front (je l’ai observée de près) – ce qui reste un acte de bravoure dans ce monde où la jeunesse éternelle écrase toutes les autres valeurs.

Et du coup, pour faire plaisir au proviseur qui la paye quand même pour cette intervention, elle a accepté de diorer les bonnes pompes elle-aussi.

Vous avez deviné qui c’est ? 

DIOR-SHOW-CARLYNE-SHOOOOES

Sinon, dans un autre genre, il y a la prof super sympa que tout le monde kiffe. En fin de carrière, elle a déjà tellement tout prouvé qu’elle n’a peur ni du jugement des élèves, ni de celui des parents, encore moins du proviseur. Elle se pointe tranquillou-bilou en vieux jean, Tod’s râpées et vieux sac Vuitton d’il y a 15 ans (a-t-elle même changé de culotte ce matin?!).

Il s’agit de Carlyne Cerf de Dudzeele, styliste ayant travaillée avec tous les plus grands photographes que le late XXème siècle et early XXI ème aient fait.

DIOR-SHOW-SHOOOOES-COLETTE

Il y a la fille trop cool qui a toujours pleins de copains mecs (alors que vous, dès qu’un s’approche de trop près, vous rougissez et votre appareil dentaire se décroche).

Sarah Andelman, co-propriétaire avec sa mère Colette Rousseaux du magasin Colette, qui n’en finit pas d’explorer les arcanes du streetwear (vous ne la verrez jamais autrement que chaussée de sneakers).

DIOR-SHOW-JEANNE-DAMAS-SHOOOOES

La plus énervante: la nouvelle qui arrive pleine de fraîcheur. Elle n’a pas complètement les codes (elle ne diore même pas de la tatane), mais cette ingénue rafle déjà tous les mecs. Et même le peu qui pouvait rester disponible (l’année sera encore disette pour vous).

C’est la it-girl parisienne Jeanne Damas en mules Amélie Pichard (que j’adore).

dior-show-ysl-shooooes

Sans oublier les gothiques qui crachent sur les Dior de tout le monde et viennent au bahut carrément en pompes Saint Laurent.

Je ne sais pas qui c’est, je n’ai pas regardé leur visage. (bah je ne peux pas me concentrer sur tout hein)

dior-show-shooooes-santiag

Et puis la meuf qui est dix fois plus mature que vous (genre elle a déjà son propre appart) et semble avoir un super super feeling avec le prof de français (coeff 8 au bac quand même).

Arizona Muse, mannequin, porte des santiags Dior.

dior-SS18-show-leopard

Sans oublier les copines fusionnelles (le premier qui crie Catherine et Liliane, je le prive de Nutella) qui ne voient pas du tout de quoi on parle. Quoi ? Le manteau ? Quel manteau ? ah oui ! Nan mais c’est pas le même du tout, le sien est beige !

(Allez j’y retourne!)



Vivre en jogging ?

GUCCI-SS18-JOGGING

Au défilé Gucci avant-hier, il y avait cette silhouette.

Et si on peut papoter une petite minute, laissez-moi vous dire le fond de ma pensée :  je nous sens re-vivre en jogging dans un avenir pas si lointain. Les marqueurs pointent dans la même direction.

Comme ce modèle de notre enfance 90’s en nylon brillant et sonore. Peut-être pas celui-là exactement, qui reprend les codes d’un folklore ancien et familier (c’est tout le talent d’Alessandro Michele, le créateur de Gucci), mais des modèles à l’ergonomie et au design contemporain.

Moi qui travaille dans la mode (et possède donc un décalage avec le reste du monde), j’ai envie d’un jogging cool et coloré, autant pour le fun que pour le confort.

Ne montez pas sur vos grands chevaux. Et imaginez la mode du futur. Un jour, la fonctionnalité des vêtements aura pris la même importance que leur esthétique. Aujourd’hui, les vêtements sont fragiles, lourds, ils s’usent vite, ne sont pas faciles à laver…

Quand j’interroge les décrypteurs de tendances des bureaux de style, comme Nelly Rodi par exemple, ils ne parlent que de ça : des recherches intensives que mènent les marques en matière… de matières justement. Ou comment les grands équipementiers ont même des labos de recherche intégrés.

La morale de cette histoire ?

Ça remettra tout le monde au même niveau, la banlieue et les branchés, les filles comme les garçons (je rêve d’un monde où les femmes ne seront plus obligées de mettre des talons et des fanfreluches pour réussir).

Et la mode sera morte ? Mais non, elle sera affaire de sensations.



Ce que vous allez porter les 5 prochaines années (oui oui).

GUCCI-SS18-SHOOOOES

Gucci printemps-été 2018 – GIF par le Docteur Shooooes

Vu le prix de la vie ma bonne dame, autant rentabiliser les achats en anticipant ce qu’on portera encore dans 5 ans avec le même plaisir.

Mais comment faire vous entends-je-vous-indigner ?

En écoutant tout simplement ce que les visionnaires ont à nous dire. Ceux qui prêchent la parole sacrée de la fringue et de la shoes pour couvrir le monde de leur omniprésence mystique.

Par exemple.

Vous portez ou avez envie de porter des mocassins depuis un an ou deux ?

Vous aimez les sneakers brodées depuis pas longtemps ?

Bonne (ou mauvaise) nouvelle vous êtes extrêmement concernés par ce post. D’un côté ça veut dire que vous allez encore être aspirés par le grand-consumérisme-enfant-du-diable, de l’autre que vous allez faire de sérieuses économies. Qui achète bien, achète peu.

En ce moment, la boule de cristal de la mode, le grand manitou de vos dressings, le gourou des stylistes du monde entier, c’est Gucci. En gros, ce que vous portez aujourd’hui, c’est parce que Gucci l’a décidé en 1997 (nan j’rigole, plutôt en 2015).

Alors, venez brebis, on va décrypter ensemble ce que Gucci vaticine (ALERTE nouveau mot! Vaticiner: faire des prédictions, délirer sur l’avenir en se prenant au sérieux)(c’est tout moi) pour sa collection printemps-été 2018 qui vient tout juste de défiler à Milan.

GUCCI-SS18-BACKSTAGE

Backstage défilé Gucci printemps-été 2018

Number one et vous allez penser que nous, les filles de la mode, on dézigue complètement du bigotto (je ne sais pas ce que ça veut dire non plus mais vous voyez ce que je veux dire non ?), la ballerine est de retour. WHAT !? Pas la sexy échancrée que vous avez déjà dans votre placard (ahah), non, celle de votre môman. En mode Salvatore Ferragamo : bien emboîtante sur le pied, talon 1 cm, et petits objets gnan-gnan à crever sur le dessus, genre euh, un noeud.

Alors, pour celles qui veulent polémiquer (ou ceux): si, si, si la ballerine avait disparu. Au profit des slippers et autres petits mocassins légers. Si vous n’aviez pas remarqué, c’est que vous êtes sain d’esprit, ou que vous avez une vie, ou que vous êtes mal habillé.

Bon.

Faut rendre à César ce qui lui appartient : Chanel n’y est pas pour rien dans cette histoire. La maison avait re-lancé ses escarpins bicolores lors de son défilé dans la brasserie Gabrielle de la collection automne 2015, et de là, avait découlé assez fluidement le retour des ballerines bi-colores dans les shoesings branchés.

Voilà, on en est là.

Ça a la mérite d’être pratique.

gucci-SS18-MEN

Défilé Gucci printemps-été 2018, silhouettes masculines

Number 2, et c’est typique du docteur Shooooes, qui, au fond, se revendique un cerveau très bi-goût: les silhouettes masculines sont les plus inspirantes du défilé – car oui le créateur mélange les sexes, dingue – elles collent plus à notre quotidien (qui, il faut le reconnaître n’est PAS ASSEZ fait de bal chez la dudu) et sont pratiques-itou. Je ne demande pas grand chose aux fringues : juste qu’elles me laissent le cerveau totalement disponible. Mon temps de matière grise ne doit pas être altéré par le chiffon.

GUCCI-SS18-7

Donc j’y viens. En deuze, il va y avoir le derby brodé, digne héritier de la sneaker brodée. Tadaaaa. Vous en apercevez ici une idée très chargée mais imaginez: enlevez déjà l’espèce de guêtre en tricot qui fait un effet bizarre, remplacez les empiècements en serpent par du cuir perforé ou par un simple cuir lisse. Et switchez le serpent chinois par un branchage de fleurs, voyez ? Ça donne envie hein ?

Logique quand on y pense. On voit les sneakers brodées partout, elles ont l’immense avantage de booster un look, d’être ultra-confortables, bon eh bien on passe au derbie. Faut bien proposer des trucs que les gens n’ont pas dans leur placard.

Après, la petite claquette du garçon ci-dessus avec ses chaussettes grises (celui avec les lunettes de soleil) ne vous a pas échappé hein ?

Vi vi, vous allez claquetter l’été prochain. Mais pieds nus si ça peut vous rassurer.



La petite pilule du Docteur Shooooes

QUOTE-1-SEPT17-SHOOOOES

Mais oui ! Allons bon. Ce mantra est pour tous ceux qui se hurlent dessus à l’intérieur parce qu’ils ne sont pas satisfaits d’eux-même. Qui, s’ils pouvaient, se désencaveraient le cerveau pour lui foutre une bonne râclée.

Vous auriez dû lui répondre ça à ce gourdiflot ? Vous avez encore procrastiné ? Si vous aviez un tantinet plus de courage, vous seriez enfin meilleur ? Vous avez encore mangé un truc qui fallait pas ? Vous avez une fois de plus dérogé à l’une des vos règles que vous aviez juré-craché de suivre ?

Ralala, qu’est-ce qu’on peut se houspiller.

Pardonnez-vous. Caressez-vous dans le sens du poil. Soyez bienveillant avec vous-même. Vous faites ce que vous pouvez, non ?

Loin de moi l’idée de vous faire la leçon, vous le savez bien.

Il y a des phrases qui me font tellement de bien que j’éprouve le besoin de les noter pour les relire quand je me mets à basculer du côté sombre de moi-même.

Alors, je vous les partage histoire d’avoir un truc positif à machônner. C’est bon les chewing-gums existentiels nan ?

Gif par Shooooes / illustration de Ben Wiseman.



Inspiration copiée ou copie inspirée #11

copie-inspiree-inspiration-copiee

Je sais que ça ne se fait pas du tout, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir une pointe d’admiration pour les gars (je dis gars mais je mets aussi les filles dedans)(et si on arrêtait de se définir avant tout par notre sexe?)(à quand l’absence du sexe sur les cartes d’identité d’ailleurs ?)(j’en étais où du coup)(vous me déconcentrez), donc pour les gars des bureaux de style d’Inditex, et puis aussi ceux d’H&M quand même.

Ces gens-là, leur métier c’est de vulgariser la création. De la rendre accessible à tous.

Croyez pas que je me fasse l’avocat du diable de la copie. Je suis furieuse quand je vois des modèles qui se résument à de véritables cambriolages à main armée. Quand le géant dépouille le petit sans scrupule, ça réveille mes instincts de louve protectrice. Je pourrais lever une meute pour les dévorer vivants.

La vulgarisation façon Gucci-Uterqüe, je la conçois plutôt comme quand Lorent Deutsch fait un bouquin sur l’histoire de Paris et de son métro (oui je sais)(rien que d’y penser, c’est drôle). Le truc est totalement bancal sur le contenu mais ça fait plus de bien que de mal au final. Les lecteurs auront quand même appris quelque chose.

Bah c’est pareil avec la mode. Au final, avec ces modèles copiés sur les marques les plus créatives du moment, les gens apprennent quelque chose en matière de mode. Leurs pupilles accueillent la nouveauté jusqu’à l’introduire sur les territoires de leur vestiaire. Et enfin, ils apprennent à se lâcher. Ils deviennent eux-même par leurs vêtements. Ils racontent l’histoire de ce qu’ils sont à l’intérieur et deviennent heureux. Et la rue devient plus fun. Et un jour la rue sera tellement poilante qu’on voudra plus regarder la télé. Et on adorera la différence parce qu’on comprendra que c’est la seule manière de lutter contre l’ennui. Il n’y aura alors plus de racisme, ni d’homophobie, ni de sexisme et on vivra ensemble dans une exaltante couronne d’amour.

Et ce sera trop bien, non ?

Voire les autres Inspiration-copiée-copie-inspirée ICI.



Sophia Webster pour Puma

sophia-webster-puma-shooooes5

La mode et le sport s’aiment. Ils sont faits pour s’entendre, en vrai, ils prêchent pour la même paroisse : celle de nous habiller pour qu’on ressemble aux moines de nos rêves.

Le mariage de la mode et du sport, c’est une union salutaire. Ils luttent activement contre un sacro-saint précepte judéo-chrétien qui enfonce la tête des femmes sous l’eau : faut souffrir pour être belle.

Comment te dire ?

Du coup, les marques de sport, Puma en tête – la collaboration avec Alexander Mc Queen dans les années 2000 est fondatrice – vont régulièrement pécho des créateurs histoire de s’offrir des collections torrides.

Pour cette rentrée (la collection est en vente dès aujourd’hui), c’est la créatrice de chaussures anglaise Sophia Webster qui fait office de jeune mariée.

running-puma-sophia-webster11

Puma par Sophia Webster, 100 euros.

Elle reprend tous les classiques de l’équipementier pour les transformer en un régalant pudding de couleurs flashy.

Comme les fameuses sneakers esprit vintage (celles qu’on portait dans les années 90 tu sais), dont la semelle semble être coulée à partir de Jelly Belly, ces bonbons anglais emblématiques.

Le tout dans des teintes rose poudré (on adore cette vague « make-up » décidemment) et bleu néon que viennent heurter un rose et orange fluo.

sophia-webster-puma-shooooes

Sophia Webster pour Puma, 140 euros.

L’autre partie très régaladante de la collection est celle consacrée aux runnings : la papatte de Sophia y est très présente. Ces circonvolutions de scoubidou que vous apercevez – évoquant tour à tour des fleurs psychédéliques, des décors Art Déco ou des néons de bar à cocktail (dites-moi ce que vous voyez, je vous dirai qui vous êtes) – épousent à merveille la maille technique et légère de l’innovation sportive; transformant ces objets en must-have extatique.

Non mais sérieusement, imagine ces pompes avec ton petit pantalon à pince et ton chemisier du lundi ? La classe à Dallas.

running-puma-sophia-webster1

Puma par Sophia Webster, 140 euros.

À moins que ce ne soit des ailes de papillons ces tubulaires hallucinatoires ? Ou un hommage aux plombiers et à leur tuyauterie.

J’avoue que je pourrai demander à Sophia mais c’est plus drôle de pas savoir nan ?

Version basse, ces sneakers seront peut-être plus simples à adopter avec des jupes. Oui, oui, on les tente avec des jupes esprit 50, taille haute, longueur genou et volume ample. De celles qui font à tout le monde de jolis mollets et une silhouette ultra féminine.

Mais loin de moi l’idée de vous imposer la féminité.

Comment te dire ?

 

puma51

Après on pénètre dans une zone plus… euh… Millénials. C’est un peu comme le petit 8ème d’une grande fratrie: on le fait parce qu’il va bien dans l’ensemble mais finalement, il n’était vraiment pas utile. On aurait mieux fait de s’abstenir. À l’image de ces pompes.

Enfin, qui suis-je pour faire l’inquisition du bon goût.

Bah la prêtresse de la chaussure, justement. Ouais!

(Connasse)

(j’ai entendu)

puma-licorne

T-shirt Sophia Webster pour Puma, 55 euros.

Sinon, pour terminer sur une note qui réconciliera tout le monde, j’aime beaucoup la prière à Mon Petit Poney que Sophia propose ici sans états-d’âme. Ça vous a un petit côté païen-phallique qui nous laisse pas le chapelet insensible.

Amen!

En vente dès aujourd’hui sur le site de Sophia Webster puis à partir du 9 septembre sur puma.com.

Et sinon gros kiff sur les vestes zippées imprimées (275 euros) et le body en dentelle-de-circonvolution-de-scoubidous-avec-jeux-de-transparence (140 euros) de la même collection.



Mon mariage en Bourgogne (après 3 enfants)

mariage-shooooes-1

Photo Julien Pasternak

Je n’ai jamais eu le désir de me marier. Sauf quand j’étais petite fille (les enfants sont pétris de convention) et que j’imaginais le célébrer au Ritz (mon dieu !). Je ne me projetais pas dans une robe blanche, ni dans un oui sonore et encore moins dans un rituel minutieusement codé. J’avais le sentiment que notre amour ne regardait que nous. Que tout ça c’était vraiment pas rock’n’roll.

Qu’est ce qui m’a fait changer d’avis ?

mariage-shooooes-3

Une envie qui s’est imposée comme une conviction viscérale. Comme une évidence. Celle de graver un souvenir inoubliable avec toute la famille et les amis. Le besoin de fixer le bonheur sans attendre plus longtemps que certains ne soient plus là.

Nous nous sommes donc mariés le 15 juillet dernier.

Et j’ai été cueillie.

Je vous jure Marie-Thérèse que je n’en demandais pas tant ! Je ne m’attendais pas du tout à cela : cette journée fut absolument, résolument, définitivement extraordinaire (c’est presque décevant non ?)(huhu)(je sais je suis folle), si forte émotionnellement que je me souviens de chaque instant comme si j’étais encore en train de les vivre.

Je voulais quelque chose de simple mais avec… 150 personnes ! Je m’étais dit que si je me mariais alors il fallait le faire vraiment.

Je ne veux jamais avoir à regretter de ne pas avoir vécu les choses.

Je réalise aujourd’hui que j’ai voulu m’emparer très fort de cette journée. Que je voulais exprimer mon amour pour les miens avant tout et que les conventions, on s’en fout.

Sans se soucier de ce qui se fait ou ne se fait pas, nous avons inventé notre mariage.

Quand on se marie à nos âges, la plupart des inventés sont parents. Le concept « kidsfriendly » fut l’un des points de départ de réflexions de notre projet de mariage. Immédiatement, nous avons décidé de le célébrer sur la journée entière. Nos chères-têtes-blondes devaient aussi en profiter. Et nous voulions étirer le temps avec nos proches.

mariage-shooooes-6

Photographie Olivia Da Costa. Je précise que ce n’est pas mon mari sur la photo (au milieu je veux dire) mais mon meilleur ami.

Nous avons choisi de le célébrer à la campagne, en Bourgogne. Nous rêvions de le faire dans notre petite fermette mais cela s’est révélé inutilement ruineux. En cherchant un éventuel château abandonné ou autre réjouissance dans le coin, nous avons pensé à la ferme-musée du village d’à côté… Mariage sous la grange avé les animaux itou, banco! Truie géante, initiation à la poterie, ballade en calèche, tour de poneys, atelier « fais ton pain », les enfants et leurs parents se sont régalés toute l’après-midi.

Et détail non-négligeable, nous n’avions rien à préparer quant à la restauration, la mise en place ou encore la déco puisque le lieu fait également auberge. Sauf si vous avez beaucoup de temps à dédier à votre mariage, je vous conseille de choisir un lieu où vous pouvez tout déléguer et ne vous occuper que des finitions.

mariage-shooooes-8

Mais vous attendez la robe hein ?

Ralala la robe. Vous imaginez bien que c’était niveau alerte attentat. Je n’avais pas du tout envie de faire la tournée des popottes des marchands de meringues (ouiiiii bon je me calme). Il y a quelques années, j’avais mis de côté une photo d’une robe Dolce&Gabbana issue d’un vieux magazine trouvée sur IG me disant que peut-être un jour, ce serait une inspiration…si jamais un jour… Bah c’était la bonne ! Un ami m’a aidée à trouver un couturier. Une main en or d’un atelier Haute Couture d’une grand maison. Le sur-mesure n’est pas inaccessible question tarif et c’est la promesse d’une robe qui tombe à la perfection.

Je pense qu’on ne choisit jamais aussi bien sa robe que lorsqu’on n’est pas engagé. On est parfaitement détaché. Donc, ne vous privez pas : mettez des images de côté pour le jour J, aussi abstrait soit-il.

J’ai eu la velléité durant quelques temps de mettre une petite couronne de fleurs de chez Victoire dans mes cheveux et puis la robe se suffisait à elle-même. Je me suis maquillée moi-même le matin, je voulais me sentir le plus naturel possible.

mariage-shooooes-12

Photographie Coloramerica.

Les chaussures, si vous me suivez régulièrement, vous n’avez pas pu louper ma vidéo à ce sujet :

Une semaine avant le jour-J, nous n’avions toujours pas choisi nos alliances ! Tout le monde me regarde avec des yeux ronds quand j’avoue cela mais je n’y étais pas tellement attachée… Et puis Thomas n’est pas habitué à porter des bagues… À quoi bon se forcer ? Après avoir arpenté la place Vendôme sans succès – tout nous semblait très classique – j’ai proposé à Thomas d’aller chez White Bird, ma boutique de joaillerie préférée à Paris. Banco, deux anneaux très simples de forme irrégulière en or poli de la marque japonaise Yasuko Azuma.

mariage-shooooes-4

J’ai lu et relu plusieurs fois le post de Clotilde et j’ai retenu l’idée des petits questionnaires à trou (que j’ai composé moi-même à partir d’exemples)(mes réponses préférées sont celles à la question : quand avez- vous compris que Mathilde et Thomas étaient fait l’un pour l’autre ? Réponses romantiques ou hilarantes à souhait.) Nous les avons lus petit à petit avec délice les jours suivants.

mariage-shooooes-2

Comme je me mariais au beau milieu de nulle part, j’avais envisagé de faire des petits bouquets et soliflores moi-même lors d’un atelier fleurs la veille du mariage. Plusieurs invités étaient très partants. Moins d’une semaine avant le mariage, mon seul et unique contact de fleuriste sur place s’est cassé le poignet ! Nous avons trouvé en urgence un site de fleurs en gros et nous n’avons pas été déçu de la qualité.

L’après-midi passée à préparer les fleurs fut merveilleuse. C’est ma cousine Claire qui a composé mon bouquet de mariée (et pomponné mes cheveux d’ailleurs, vous savez c’est ma wonder coucou podologue). Et c’était très plaisant d’avoir un bouquet fait avec le cœur de quelqu’un qui vous aime.

mariage-shooooes-7

L’apogée du mariage fut la cérémonie dite laïque. Comme il n’y avait pas de célébration religieuse, nous avions envie d’un moment de communion avec tous nos invités. J’avais tellement conçu ce moment sur mesure que cette expression toute faite issue des guides de la bonne mariée n’avait rien à voir avec la réalité mais bon… Il fallait bien lui donner un nom de code !

Ce fut l’un des moments les plus forts de ma vie.

Une amie a composé une chanson qu’elle a interprétée en ouverture, puis un oncle a fait honneur aux origines de la famille, c’est à ce moment que nous avons échangé les alliances. Point sensible, l’envie de faire chacun un discours avec Thomas. J’y tenais beaucoup. Il me semble que c’est rare d’entendre les mariés lors d’un mariage alors qu’on a très envie de les écouter. Personnellement, j’éprouvais le besoin de m’exprimer sur cette célébration. Qu’est-ce que j’ai flippé mais mon dieu que c’était libérateur! 150 personnes qui chialent en même temps que vous, ça vous soude un mariage héhé. Et idée risquée mais géniale : chanter des chansons tous ensemble après les discours. Quand nous avons invité tout le monde à entonner Que Je T’aime de Johnny (avec humour bien entendu), un énorme lâchage collectif nous a envahit, c’était bon !

mariage-shooooes-5

Mais je crois que le plus beau cadeau de tout le mariage fut le soir, quand la fête touchait à sa fin et que Thomas, qui avait eu (tout comme moi) la boule au ventre pendant 6 mois, m’a murmuré à l’oreille « merci ».


 
Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com