Est-ce que vous savez quand même que je suis quand même une personne normale ? Avec des émotions ? Des espoirs ? Des enfants ?

Est-ce vraiment sain de m’envoyer vos pieds en photo ? (pour les retardataires, voilà de quoi on cause ici)

Non.

Oui.

C’est le principe du bouton de moustique qui ne grattait pas avant qu’on l’ait vu, n’est-ce pas ? De savoir qu’il existe peut-être une nouvelle porte d’entrée vers soi-même, ça chatouille hein ?

Si seulement il existait un portillon qui nous laisse accéder à la salle des machines, là ou se cache la grande commanditeuse de toutes nos envies, nos folies, nos angoisses… J’échangerais bien ÇA contre toute ma collection de souliers (sauf les Louboutin en satin rose fluo avec un noeud sur le côté) (ma veine serait que le bon génie soit gay et fasse du 38 tiens).

Du coup, cela m’a pris quelques jours mais je pense bien pouvoir vous torturer aujourd’hui. Vous pensiez que c’était tombé aux oubliettes hein (oui bon bah je travaille non mais) ? Que ceux qui se reconnaîtront chantent des cantiques à ma gloire de ne pas révéler leur identité car certaines façades vont tomber et des vies, basculer.

Commençons par celle-ci. Une jouvencelle qui cache le feu sous la glace. Ou la glace sous le feu, on ne sait pas. Des petits mocassins un peu rétro qu’on a vu sur les pieds de nos mères, talon plat, languette et cuir vernis. La finition chic qui se lit à double sens. Sexy Saint Laurent ou Marie-Thérèse chez les curés ? Bref, on l’aura compris, un modèle plutôt touchy (=difficile à assortir), portée par une femme qui sait ce qu’elle fait. Car ces moc’ se doivent de révéler un peu de sensualité pour ne pas plomber la silhouette. D’ailleurs, vous avez vu, il fait froid et les pieds sont nus… Ça donne envie de remonter pour voir avec quoi c’est porté.

Et voici, croquignette ! Des petites ballerines (ou des escarpins pas très hauts pour la journée) mimi tout plein avec des couleurs i tout. Une friandise pour personne emplie de fantaisie. Mais attention, pas de puérilité. Du goût. Et un peu de snobisme au passage (c’est si bon le luxe), ne serait-ce pas Vuitton ces fleurettes stylisées ? Bref, de quoi ne pas laisser indifférent le chalant quant à l’amour shoesesque dont on fait preuve. Et puis, c’est un achat malin d’une personne qui a les pieds sur Terre, dans le fond : le liseré jaune plein de fraîcheur et le cuir vernis noir (plein d’espoir ?) se porte l’hiver comme au printemps, avec ou sans collant. Cette association de textures et teintes est plutôt inattendue, contrastée mais pas contradictoire… au final, c’est original et harmonieux. Faut-il appliquer cette analyse à leur propriétaire ?

Tiens, un homme. Baskets ultra hype et jean rouloté, voici un monsieur qui s’y connaît. Le modèle est beau et recherché, je ne connais pas la marque mais je serais curieuse de le savoir. C’est peut-être un créateur (ou un miracle du moyenne gamme comme ils savent parfois nous les pondre), mais je parierai plutôt sur du luxe. Mmmm un homme de goût. Un homme sensible aux jeux de la mode, à ses injonctions, ses fantaisies. C’est agréable de s’en remettre aux beaux objets, ils nous cachent et nous dévoilent tour à tour. Ils nous assurent un statut et permettent d’être qui on veut à l’intérieur…

Voilà quelqu’un qui cultive les détails. C’est ludique et simple quand on a une vie bien remplie. Enfants, boulot, mari. La ceinture, les chaussettes (je ne recommande que trop ce jeu de la crazy chaussette), le jean rouloté, madame a bien compris comment rendre la mode accessible sans tomber trop dans le panneau ni vider le compte en banque. Souple et cosy, fushia et funny, les tenishoes révèlent que le confort doit être permanent sans jamais relâcher la pression mode. Avoir le sens pratique, savoir se faire plaisir, c’est pas sur ma to-do list çà ??

Alors, qui veut jouer ? (hinhinhin)