Roger Vivier et Margaux Motin, ou la loi des contraires (qui s’assemblent)

Margaux Motin, la reine des reines des illustratrices (avec Pénélope Bagieu en compet’) a fait ce génialissidément Look Book pour l’extraordinaire chausseur Roger Vivier.

Ouf! C’est pas de la pub, je suis juste très enthousiaste.

Pour info, un look book, c’est l’outil Number One de la rédactrice de mode. Communément appelé « Book », il regroupe l’ensemble des photos des modèles de la collection d’une maison. C’est comme un catalogue de pub mais pour la presse. Un truc de professionnel aux antipodes du glam’. Souvent, on a une mannequin maigre et blanchâtre qui pose debout les mains le long du corps. La quintessence du rêve du porte-manteau. Ou alors, on a des photos de chaussures, sur fond blanc, ambiance « on n’est pas là pour rigoler ».

Ouais, parce que nous les rédactrices, on n’est pas là pour rigoler.

D’ailleurs, vous avez déjà vu quelqu’un rigoler dans la mode?

Quant à Roger Vivier, c’est le grand chausseur français des années 50 à 80. Celui qui a hissé cet accessoire au rang d’essentiel (tiens donc). Il a créé des modèles pour Dior et Saint Laurent, et a développé des souliers complètement fous de luxe et de recherche artisanale. Des cuissardes brodés de bouquet de fleurs de mimosas, des spartiates qui montent jusqu’aux genoux… Jettez un oeil sur ses créations, et vous comprendrez que les folies shoesesques d’aujourd’hui, il les avait déjà faites. (une vente exceptionnelle a eu lieu aujourd’hui sur ses plus beaux modèles, pour voir le catalogue : www.aguttes.com)

Cette maison extra-ordinaire cultive notre humour de rédactrice en s’associant avec la coquine et non moins poétique Margaux. L’illustration a le vent en poupe en ce moment, loin des images glacées des années 90-2000, avec des femmes (que dis-je des enfants) sans vie (et sans ridules ni pores) et inaccessibles.

A méditer.



Du python à la RATP

Jeudi, j’attends le bus. Au moment ou celui-ci arrive, une fille me double et passe devant moi. Bachibouzouc ! je lui lance dans ma tête, et je regarde immédiatement ses pieds, pour vérifier à quel point, elle est méchante et plouc. Et là, mille milliards de mille sabords, elle a l’un des BESTS de la saison. Catégorie moyenne gamme.

Les CosmoParis en python multico’, avec brides croisées « pour un pied trop beau », celles qu’on-dirait-des-Prada.

Tout orgueil dans les chaussettes, je la cherche dans le bus, et renverse de peu une mémé pour m’asseoir à côté de cet esthète de la pompe reptilienne. Discrétos, je prends mon téléphone et je fais mine de lire des informations très captivantes dessus, en fait, je DOIS immortaliser cette rencontre (la folle).

Un grand moment de solitude : comme j’ai oublié d’enlever le son de  l’appareil photo, je suis grillée illico. Alors, je deviens rouge comme une tomate, et je choisis l’option « comme si de rien n’était ». Tanpis. Elle se tortille un peu, du genre, je suis mal à l’aise des pieds… Mais il fallait ABSOLUMENT que je vous parle de ces souliers, avec « vraie vie » à l’appui.

Evidemment, c’est très dur de prendre les pieds de quelqu’un assis juste devant soi dans le bus, du coup, c’est pas vraiment du Guido Mocafico. Mais est-ce que vous voyez leur perfection?

Leur délicatesse qui fait qu’on est une femme d’allure quand on les porte?

Moi, je les mettrais avec un collant en laine un peu épais, ou avec des côtes,  dans les tons de moutarde, ou beige un peu rouille. Ou alors, encore plus dément, avec un collant python (peut-être y en a-t-il chez H&M?). Et aussi, avec un pantalon 7/8 en flanelle de laine un peu masculin, ou en Prince de Galles, pour le mélange des imprimés tout en subtilité androgyne.

Et puis, je les remettrais cet été, pieds-nus. Ou avec des chaussettes qui tourbichonnent.

Pour 159 euros, ces pompes, c’est l’un des bons plans style de la saison.



Miaaaaouuuu

Les souris de Marc Jacobs n’ont qu’à bien se tenir. Fini de danser.

L’heure du chat a sonné.

Les Kitty chat de Charlotte Olympia vont nettoyer les rues de toutes les souris et autres petits rongeurs de style.

Adieu ballerine, bonjour slipper. Les chaussures d’intérieur (=chaussons) que l’on porte désormais avec fierté à l’extérieur. Voir ici.

Oui, je sais, c’est dur, parce qu’on était bien habituée à nos ballerines, et qu’il y en a vraiment partout, et qu’on aime bien les Repetto, vraiment… Mais la mode, c’est comme la vie, elle est un peu cruelle. Pas de compromissions. Pas de cœurs mous.

Pour nous aider à passer le cap, voici les Kitty. (Elles sont ultra miaulantes, non ?)

Charlotte Olympia, c’est LA marque de pompes qui monte en ce moment. Celle que vos copines remarquent immédiatement, qu’elles scrutent pétrifiées à vos pieds et qui leur fait passer des nuits blanches à les trouver sur Internet.

Charlotte Olympia est anglaise, vient d’une famille (les Dellal) plutôt déjantée, a une sœur  nommée Alice , une « It Girl » comme on dit, et a créé sa marque en 2007.

Sarah Jessica Parker en est folle et çà, c’est un signe. Preuve :

Charlotte a des copines qui adorent qu’on adore. Preuve:

Alexa Chung.

Ces petites Kitty sont en train de devenir cultes, peut-être que dans 20 ans, une paire achetée en 2011 vaudra des millions ! Même si, pour être honnête, elles doivent être très fragiles puisqu’elles sont en velours, je ne suis pas sûre que nos amoureux en soient convaincus, encore moins nos supers potes pas dans la mode, par dessus le marché elles coûtent un bras et semblent particulièrement introuvables en France… Mais c’est du détail.

Les Kitty, c’est comme les chats. Il faut en avoir un pour comprendre comme c’est génial, un chat.



Il y a Basket sous Canapé

Je vous le dis, il y a quelque chose qui se passe en ce moment avec les baskets. Tous les jours que dieu fait dans l’univers de la mode, un phénomène surgit et me pousse à en parler.

Tenez, lundi, je croise Virginie, rédactrice de mode de son état. Elle me confie sur un ton de conspiratrice, qu’elle aussi.

Elle aussi, quoi ? Je lui dis.

Elle aussi, elle a craqué. On se regarde, effrayées.

En passant devant les vitrines Miu Miu, une voix lui a dit de rentrer dans la boutique et d’aller essayer les Glitter baskets super folles. Ensuite, la même voix lui a ordonné de les acheter. Elle n’a pas pu lutter.

Et, elle n’est pas la seule.

Un envoûtement généralisé.

Alors, en surfant sur le net (oui je sais c’est très 20ème siècle comme expression), j’ai trouvé des gens qui ont mis fin à leur envoûtement avec cette solution : nous transformer nous-même en sorcier, avec incantations et recettes magiques.

Voilà leur plan d’attaque :

« Pour nous, il avait été trop longtemps alors quand nous avons vu baskets Miu Miu La dernière pailleté pour l’automne, nous avions hâte de notre bling propre paire avec une paire de Vans Classic comme notre toile. Mais honnêtement, quel plaisir est-il moins que vous ne pouvez bricolage d’une paire aussi? »

Impressionnant, hein ? La « Bling propre paire »…

et voilà leurs outils :

Et voilà le résultat :hein, hein, hein (rire de sorcière).

Bon, j’ai trouvé très drôle et un poil touchant. Il faut vraiment être très très motivée. (mais franchement, quel plaisir est-il moins que vous ne pouvez bricolage d’une paire aussi?)



Pour les zizis (les petits)

Dans les salons chez Dior, pour la présentation de la collection été, la semaine dernière.

Une basket tri-scratch (pas facile à prononcer) en cuir gris perle, sobre et design à la fois. Un peu crâneur mais on assume.

Tout le style Hedi Slimane que les hommes adorent, que les femmes empruntent, que les autres copient.

Cet être quasi divin (Bernard Arnault est d’accord avec moi) a révolutionné le costard de mec chez Dior, repeint avec succès les boutiques en noires avec des néons, imposé la basket est-allemande, collé des abeilles sur les chemises, lancé une cosméto pour ces messieurs avant de se barrer, comme çà, tranquille le chat, en 2007. Depuis la maison surfe toujours sur son style.

Comme ces « baskets de luxe ». On en rêve, mon homme encore plus.

Le hic ?

C’est pour les mômes.



Le Bon Plan (ou les Marc Jacobs pas chères)

J’ai VRAIMENT pris cette photo au péril de ma vie. La tenancière étant… hum… comment dire… un peu méchante?

Pressée, en pleine journée de présentations des collections de l’été prochain, je passe devant cette boutique pour la millième fois dans mon existence. Par réflexe, je louche vers la vitrine, je vois des Marc Jacobs, je m’arrête net, puis je colle mon front contre la vitre (c’est à ce moment que la tenancière a commencé à m’en vouloir je crois), fais pare-soleil avec ma main et inspecte l’intérieur de la boutique. Conclusion: une caverne d’Ali baba, comprenez, le pire comme le meilleur. Je suis en retard mais là, il y a priorité.

J’entre, « Bonjour! », je lance. Silence.

Ok.

Et soudain, alors que je suis plongée depuis des semaines sur les tendances de l’été prochain, c’est retour dans le passé. Des modèles que j’ai adoré (comme celui Marc Jacobs en photo), à des prix deux fois moins chers, voir plus.

C’est le genre de spots à ne pas négliger, mais n’y allez pas exprès, passez devant par hasard.

Via Venise Collection: 19, rue Des Petits Champs (à Paris).



Il va y avoir du spoooort !

Vous vous souvenez des baskets Isabel Marant qui fédèrent le coeur des femmes dans le monde entier  (c’est émouvant):

et de celles-ci : (encore meilleures)

eh bien, voici ce qui s’est passé en septembre dernier à Nyc :

La basket de luxe modèle « trois doigts à la verticale en mode East Coast » signée Marc by Marc Jacobs printemps 2012.

Me voilà terrassée par cette tendance au potentiel INVASION MASSIVE qui se profile. Celle de la basket de luxe. Déjà, on en voit beaucoup (je ne parle même pas des Chloé, ça mérite un post) mais là, avec le feu vert de Marc Jacobs… On est mal. On va en bouffer jusqu’à plus soif (oui oui).

Peut-être, vivons-nous une périodede charnière de l’histoire. Une partie de tout ce qui faisait notre vie va changer. Nos repères vont être bouleversés.

Peut-être que le monde va définitivement évoluer vers la basket de ville surélevée comme une bottine compensée. Il paraît que les siècles ne commencent qu’à partir de l’année 15.

Et nous sommes en 2012. Ce qui laisse encore trois ans à cette tendance pour étendre ses tentacules sur l’Histoire des Hommes et des Femmes.

Vous vous demandiez comment serait le futur ? Le voici. Vous vous rappelez les tenues de cosmonautes des gens du futur imaginées par les gens du XXème siècle ? NOUS Y SOMMES. LE FUTUR EST LÀ. A NOS PIEDS.

Le futur est à nos pieds… C’est pas joliment excitant ça ?



Le retour des chaussures de ma mère

« Vous ne le savez pas encore, mais vous les désirez déjà ».

Si j’étais marchande de chaussures (une idée qui m’a toujours fascinée), je voudrais pouvoir faire la promotion de ce modèle super culte signé Carel. Je parie 100 sacs sur son retour en grâce. En plus, elles détiennent dans leur cuir délicat une pensée tendre d’enfance. La première qui n’a pas vu sa mère porter ce modèle me jette ses stilettos. Leur style cardinalesque-chic (on vous l’avait jamais fait celui-là) a accompagné les looks de toutes les femmes du late 70’s jusqu’au early 90’s. Ma mère aussi.

Et, et, et, elles ont fait le tour du cadran de la mode : tout le monde les porte, démodées, carrément hasbeen, beuuurk quelle horreur, silence radio, tiens mais au fait elles sont pas mal ces pompes (en plus, personne ne les porte et elles sont un peu cultes quand même), JE LES VEUX, tout le monde les porte…

Nous voici à l’exaltant moment du JE LES VEUX.

Elles sont le renouveau des ballerines dont on est lassé, elles revêtent l’aspect envoûtant des fashion slippers (ces chaussures d’intérieur (des chaussons, quoi) qu’on ose pour la première fois depuis les Médicis) elles se déclinent dans toutes les couleurs de la vie et… elles ont un nœud.

(et oui, c’est ma chute)

Elles coûtent 185 euros, ça va non?



Métaphysique des pompes, ou de l’amour de l’or

  • – Tatiiiiiiiie ?
  • – Ouiiiiiiiiii ?
  • – Elles sont BELLES, tes chaussures.
  • – Mer…ci.. Ga…briel. Je dis, manquant de m’étouffer avec mon gâteau au choco.
  • – Hihihi. Regard fixé sur mes chaussures et pleins d’émerveillements de mon neveu. 4 ans.

Oui, 4 ans.

Mon neveu m’a complimenté sur mes pompes. Je vous arrête tout de suite, il ne s’intéresse d’habitude qu’aux dinosaures (mais pas les mamouths) et aux épées. Point d’attirance vers les souliers. Non, du haut de son mètre zéro deux, il a tout simplement été envoûté par leur brillance éclatante.

Est-ce instinctif cet amour de l’or ? Ou est-ce qu’on l’apprend ? Ou est-ce que cela envoie des ondes positives dans les rétines puis dans le cerveau ?

Parce que ces pompes, elles sont un peu bizarres quand même. Bien qu’elles aient une explication très logique, tenez :

Arrêtons-nous un instant dans un bar de Chicago, avec du carrelage noir et blanc au sol et un juke box qui clignote, il est 18h34, un mardi de 1957. On boit des milk shakes et on porte des blousons de cuir, des coiffures Banane, et si on est une fille, des chemisettes avec jupes  moulantes. Au pied, des derbies bicolores noires et blanches comme ça :

Maintenant, il est 18h02, jeudi 22 septembre 2010. On est assise Front Row avec toutes les modeuses de la planète, à se détester en se claquant la bise. (En fait c’est pas vrai, on s’adore).

Miucia Prada nous envoie ses girls sur le podium, aux pieds, elles ont ça :Vous sentez la connectique de la fashion ?

Après absorption de toutes ces inspirations, voilà ma chaussure qui voit le jour. Simplifiée par rapport à la Prada mais twistée en comparaison de son ancêtre de Chicago.

Un travail remarquable des équipes (et je vous le donne en mille) de ZARA, cette multinationale de l’attentat modeux. Pas simplement de la copie, non, plus fort que ça. Des coups de génie qui font pâlir tous les créateurs et frémir  de désir toutes les fashionistas. Des It Shoes qui apparaissent puis disparaissent des boutiques aussi vite que le billet de 20 euros dans nos poches. La fameuse terreur du Sold Out… (mais c’est un autre sujet).

Pour en revenir à mon neveu adoré (et les questionnements métaphysiques soulevés plus haut sur l’inné et l’acquis), je me dois de lui rendre hommage car, en craquant pour ces derbies,  il a touché du doigt le véritable génie de ce modèle. Ces pompes, elles ne sont pas simplement dorées. Elle sont dorées MIROIR.

Elles sont galactiquo-blingo-rockabillo-brillantes.

Et ça leur donne toute leur génialissimité.


 
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