Copie inspirée ou inspiration copiée ?

Hier, je reçois les nouveaux modèles de chaussures qui seront en boutique au mois d’avril chez le géantespagnol (oui, en un mot, devinez).

Je me précipite, les pompes sont souvent très créatives à des prix que ma carte bleue envisage.

Bien que je me sente coupable (en bonne adoratrice de l’artisanat et des modèles au savoir-faire unique), je dois reconnaître que mes attentes sont souvent comblées…

Une réalité me saute aux yeux. J’ai déjà vu tous ces modèles quelque part. Je les connais. Je les aime déjà, enfin, on a déjà essayé de m’en convaincre. Le travail est fait, j’en ai envie.

Pour rendre à César ce qui lui appartient niveau tatanes, voici une petite série très édifiante sur l’art subtil de la copie selon Zara. Je suis allée repêcher les originaux.

C’est amusant comme les modèles sont subtilement semblables sans l’être parfaitement. Une pointe d’édulcorant pour plaire au plus grand nombre. Et diminuer les coûts à la vente… (oui, un aileron enflammé en cuir vernis, ça coûte bonbon à fabriquer).

De découvrir quelles sont les tendances que Zara va choisir de reprendre, à quelle dose, en y injectant quels autres ingrédients, est une vraie source d’informations sur la fashion mouvance mondiale et la fluctuation des désirs du plus grand nombre.

Deux exemples cet après-midi, d’autres à suivre, tant l’exercice est amusant :Prada Printemps/été 2012Burberry Hiver 2011



Pour un bon départ dans la VIE

C’est très simple, dans l’univers codifié des filles de la mode, il y quelques shoes qui sont des références absolues. Comme, euh, À la recherche du temps perdu pour les-ceux-qui-lisent-des-livres, les fraises Tagada pour les-ceux-qui-aiment-les-bonnes-choses ou Tarkowski pour les-ceux-qui-regardent-des-films, ou encore, les Guggenheim pour les-… Bref, vous avez compris.

Ainsi, pour les-ceux-qui-ont-vraiment-du-goût (héhéhé), il y a Alaïa.

Azzedine Alaïa en vrai mais, les moeurs shoesesques veulent que l’on ne dise pas le prénom. Mais non, c’est pas snob. C’est pratique.

Et chez Alaïa, il y a ces (je devrais dire LES) sandales lacées devant, avec la languette de cuir qui monte à l’arrière (ouh les frissons…), un modèle qui prend de la place et pourtant, laisse la jambe longue. Magique. Car en général, qui dit laçage, dit saucisson.

L’investissement de départ est colossal mais,  comme toujours en matière de valeur refuge, c’est la même chose que d’acquérir un appartement en plein 7ème à Paris, vous ne les regretterez jamais. Et elles seront toujours au top du marché. Et vous les revendrez bien, en cas de besoin.

On peut le voir dans cette image de Tommy Ton prise dans le jardin des Tuileries lors d’une Fashion Week à Paris, TOUTES les rédactrices les ont. Et leur font confiance.

Bien sûr, la drôlissime Leandra les possède, voyez un autre angle:

Alors, pourquoi pas nous ?



Chic en chambre

Chic en chambre ou le chausson porté en ville.

Ouuuuh mais point de hauts cris.

Mettre des chaussons en plein jour devant tout le monde dans la rue ? (ça ressemble à ce cauchemar affreux où l’on se rend compte seulement arrivé à l’école qu’on est en pantoufle, voir tout nu). Même siglés Vuitton, non?  Même léopard, non et non ??

Vous en avez avalé d’autres, des couleuvres. Même que certaines se sont glissées et répandues dans votre placard.

Pourtant, la chaussure d’intérieur (= chausson est un terme vraiment trop XXème siècle) est la nouvelle ballerine. Aussi pratique, aussi confortable, autant diversifiable. Et d’ailleurs, sans être la nouvelle quelque chose (c’est dégradant, toutes les stars le disent), cette forme n’est pas née de la dernière pluie. Et comme l’on pouvait s’en douter, ce sont les Italiennes et leur sens inné du Easy Chic qui nous l’ont envoyé au XVIème.

La tendance Sleep’Streeting Beauty est King Size cet été (et ce n’est que le début). Chez Paul Smith, arrêt cardiaque généralisé au défilé, lors du passage de cette silhouette ultra simple mais détonante, veste d’homme + pantalon en soie de pyj’.

Et même, en total look dans la rue (enfin, lors d’une Fashion Week).

Shala Monroque

Bref, un joli exemple du besoin irrépressible pour la mode de piocher dans des vestiaires inattendus.

Peut-être qu’un jour, à l’instar du Marcel, t-shirt et pantalon piqués aux hommes, de la ballerine des danseuses, du treillis des militaires, des Santiags de cow-boys, des jeans de chercheur d’or ou  des tissus en tweed de chasse des lords anglais et des dizaines d’autres encore, le pyjama et la pantoufle deviendront des banalités et même, des valeurs sûres du chic ou du cool. Encore impensable aujourd’hui.

Ou presque.

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Je ne résiste pas à vous montrer de plus près le détail de cette divine préparation de l’artisan chez Louis Vuitton, les petits rouleaux pour faire tenir en forme les noeuds lors de l’emballage… 



Pourquoi, pourquoi… pourquoi ??

Sentiment d’impuissance… Remords teintés de culpabilité (= c’est trop superficiel comme soucis)… Jalousie non avouable…

Aujourd’hui, j’ai pris une grande décision.

Parce qu’il y a trop de chaussures que je regrette. Que j’aurais dû acheter. Qui me font baver quand je les vois sur les autres, même (encore plus?) plusieurs saisons après.

je crée une catégorie : *Regrets*de *shoes *éternels*.

Si seulement j’avais su braver les foudres banquaires.

Saisir leur dimension dramaturgique (le sens qu’elles auraient fait prendre à ma vie).

Leur essentialité dans un monde délétère.

Place à la bonne vieille méthode de la liste. Je suis sûre que ça soigne un peu.

Pour la première édition, ces escarpins multibrides signés Miu Miu, été 2011, vu sur une photo de Scott Schuman.

Ces souliers sont si délicats, dessinent le pied avec tant de grâce, semblent si faciles à porter, leur style est intemporel, on a l’impression qu’ils rendent immortelles. Je rentre me coucher pour pleurer.



ShoeGirl : Taylor Tomasi Hill

Au sous-sol de l’Hotel Lotti, rue de Castiglione à Paris, il y a le salon Véronèse.

Et dans ce salon, en face de tables remplies de chaussures hiver 2012 et à côté d’un buffet de petits fours et de champagne, Taylor Tomasi Hill, dite TTH. De la dynamite cette fille (houhouhou).

Une rencontre à très haute radiation shoesesque. Pour vous donner une idée, voir son dressing chez elle à New York :

Comme certaines, TTH est devenue célèbre non pas à cause de son job mais PAR son job. (Devenue célèbre dans la planète fashion, on s’entend hein) (ici, on est fashionicentrique).

Photographiée par Tommy Ton, le roi des stylehunters (= se dit de toute personne qui photographie des gens lookés dans la rue et, surtout depuis 2 ou 3 ans, aux abords des fashion week), le style unique de Taylor Tomasi Hill, un sens aigü de la géométrie, des superpositions sauvages et fascinantes, des accessoires multiples, super étranges ou sophistiqués et toujours de marques très pointues, en ont fait une icône du petit monde des modeux. Au même titre qu’Ana Dello Russo, l’Italienne.

Bien sûr, un bon poste dans un journal important est toujours un plus (de manière générale dans la vie aussi) (j’ai constaté).

TTH était responsable des accessoires au Marie Claire US, et les US, pour la mode, ce n’est pas la même chanson que chez les froggy fromgi. On multiplie par 10 les tirages. Et donc la puissance de frappe. Maintenant, elle est directrice artistique de Moda Operandi, un site de e-commerce branché qui vous permet de commander les collections en avance. Par exemple, vous pouvez acquérir les santiags du défilé Isabel Marant hiver 2012 – si par bonheur vous avez les 1300 dollars qui sont nécessaires – et les recevoir avant tout le monde au début de la saison prochaine. (donc point de rupture de stock pour vous Mesdames).

Voilà.

Taylor est une rousse flamboyante, toute fine, very very friendly, encore plus que sur les photos, avec une pointe de timidité qui la rend accessible. Vêtue d’une jupe crayon en cuir, d’un top aux plis et couture travaillés et de stilettos avec une bride autour de la cheville qu’elle a créé… Mon look français et moi (une robe en jersey isabel Marant toute simple et des bottes plates à franges Zara), on en mènait pas large. Je n’ai rien trouvé de mieux que de me mettre à parler de Downton Abbey pour dire quelque chose (nan mais je pouvais pas tout simplement parler de shoes ?!) et là, elle a donné une tape amicale dans le coude de son assistante, s’est tournée vers moi en s’écriant  »  We looooove Downton Abbey, can’t wait to watch the « christmas episode » ». Et c’était parti, on était copine.Bref, nous étions réunies parce que Taylor a dessiné une collection capsule pour Sigerson Morrison, cette marque américaine très connue là-bas chez les Mcdo. Et qui fait une bonne percée depuis quelques années en France (corner dans les grands magasins).

Mes préférées ?Les derbies noires avec le bout en métal, et même les bottes (encore une fois désolée pour ces images sombres mais un sous-sol reste un sous-sol même dans un grand hôtel).

Et les préférées de Taylor ?Les bottines bordeaux un poil country.



Moodboard d’été

Sans vouloir parler du temps, il faut admettre qu’il fait beau… temps.

Et que les tendances de l’été vont enfin pouvoir se pointer à nos pieds, nous qui n’avons pas l’indispensable chauffeur qui nous permettrait de mettre des sandales en hiver.

Voici une paparazzade d’un de mes sujets accessoires petits prix de la saison. À sortir très bientôt en presse.

Des couleurs Fluo Flash, des imprimés de fleurs sous LSD, des tissus et matières du monde entier, perles Massaï, Ikat indonésien, coton tressé mexicain, peau de vache Argentine, pastels tendance sorbet, rose malabar et bleu Seychellois… Quand on aura épuisé toutes les ressources artistiques et inspirationnelles (?) de la Terre… Est-ce qu’on aura un jour des shoes en sable de lune ?

Wouaaah.

Et, pour les formes, on adoube les derbys (Les roses Mellow Yellow à droite), les slippers (les tissées André en bas à gauche, au dessus des derbys Liberty Maloles), les nu-pieds et les ballerines qui montent à la cheville avec pleins de brides et, pour les courageuses, ou celles qui se sont déjà fait mettre du botox dans les coussinets des pieds (il paraît qu’à New York, tout le monde le fait !) (Alors si tout le monde le fait à Nyc…), il y a les sandales super hautes, super compensées comme les Minelli rayées ethniques au milieu.

C’est clair pour tout le monde, on peut commencer l’été ?



La magie Miu Miu

Et voilà. Encore une fois, les grandes vainq’heureuses de la fashion week, ce sont elles.

Les Miu Miu vichy avec le petit nœud à l’arrière comme chez Carven.

On les a vus partout, même le dernier jour chez Vuitton alors qu’il faisait un froid de gueux. (un peu trop Carla cette expression mais bon). Tamu McPherson, la streetstyleuse du blog All the pretty birds, les portait avec des collants opaques (et ça fonctionne très très bien aussi !). Une photo prise en vitesse avec mon I Phone, pendant qu’elle-même, prenait en photo Elisa Nalin. Si c’est pas de la mise en abîme !

Sérieusement, est-ce que la prochaine saison, on verra ces… chaussures…. mocassins type Cardinal… bref, ces ovnis, aux pieds des filles de la fashion ?Miu Miu hiver 2012.

Certainement pas.

Il faut avouer que la Miuccia est malicieuse. Ces Miu Miu vichy était encore totalement inconnues il y a 1 mois. Rien à voir avec la collection super étrange de cet été, mi-santiag, mi-datcha russe que l’on a très peu aperçu sur les fashionistas sinon les plus engagées dans la It quête ! Comme la belle Shala Monroque, une figure des fashion weeks… Dont on ne connait pas trop l’occupation principale (rédactrice au magazine POP? femme du marchand d’art Larry Gagosian?). Mais c’est le cas de la plupart de nos It Girls à nous, chez les modeux. Photo Tamu McPherson.

Bref, ces Miu Miu Vichy sont du pur marketing à succès. Celui qui rapporte des sous et qui fait battre le carreau des Shoesistas.



Fashion Week, debriefing*

Quand j’étais en CE1, j’ai tanné ma mère pendant des jours pour avoir une paire de santiags « ankle boot » ( = empeigne basse sur la cheville) an cuir noir avec les surpiqûres cowboy blanches que j’avais repéré chez André. Pour moi, c’était le summum du style.

Je les ai eu. Avec mes jeans neige et mon jogging de quand-y-avait-sport-ce-jour-là, j’étais au top de ma vie.

Après en CM2, une fille qui m’énervait s’est pointée un jour à la cantine avec une jupette plissée à carreaux et des santiags. Des vraies, avec le bout pointu itou. Mourrance. À 9 ans.

Franchement, qu’est-ce que ces bottes de cow-boy allaient chercher dans mon inconscient ?

L’instinct inné de la coolitude (la fille qui se prend pour Isabel Marant) ?

La quête des grands espaces ?

Ou tout simplement, parce qu’une santiag, c’est beau. Et que la beauté, ça ne se discute pas. Des lignes fortes, des talons qui claquent sévères, une empeigne un peu large qui fait la jambe fine, des dessins sophistiqués, un décalage d’époque, c’est la force Western.

Du coup, quand j’ai aperçu ces santiags sur le salon Première Classe à Paris (LE salon professionnel des accessoires et de la shoes), mon esprit s’est mis à chanter de la Country. Avec une basse de pop. Et une batterie rock. Bref, tous les signaux stylistiques envoyés par cette pompe se sont réunis en danse indienne autour de mon cerveau. Et là, j’ai décidé que ces Santiags à talons aiguilles, ultra graphiques et élastiquées à la cheville étaient mon coup de cœur de la saison. De la saison prochaine bien sûr, sans frustration, le désir n’existe pas.

Elles sont signées Michel Perry.

PS : désolée pour cette moquette %*¨C¨M¨£%*/. Mais les salons, c’est pas glam’.

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* traduction du jargon : La semaine des défilés à Paris est terminée, résultat des courses. :)



OH NO.

En virée Fashion Week cet après-midi, je cours voir la collection hiver 12/13 de Charlotte Olympia, la nouvelle coqueluche des toquées de la shoes.

Et que vois-t-y-pas-je?

Les mythiques Kitty Flat rééditées dans de multiples couleurs. Mourrance. Craquage budgétaire en perspective.

Il faudra attendre l’hiver prochain pour les trouver en boutique, mais ce coup-ci, je ne les laisserai pas passer, foi de Shoesista!

Idéal pour toutes celles qui hésitaient encore à prendre un chat chez elle.

OH YES.



Fashion Week, plan d’urgence pour les fauchées

On adore le choix des rédactrices durant les FW, mais que faire quand on n’a pas 500 euros à craquer dans une paire importable qu’on ne remettra jamais ?

Photographiés sur une délicieuse moquette d’entreprise, voici trois modèles (dont une pochette, parce qu’elle le vaut bien) dignes des plus grandes rédactrices du monde entier de l’univers Fashion. Du talon vertige, du crazy prints, des couleurs fluos, du designer pointu, le tout à des prix en rapport avec ce qu’on gagne.

Au premier plan, les stilettos signés ALDO, la nouvelle marque d’accessoires pas chers et ultra mode qui a déboulé en France il y a quelques semaines. La boutique géante est rue de Rivoli à Paris. Un poil Versace, un brin Givenchy, le design fait vraiment la blague. Environ 80 euros.

Derrière, des compensées totalement folles pour jeunes filles sages qui préfèrent la jouer low-profile. Ahahaha. Merci New Look, elles ne dépassent pas les 30 euros.

Enfin, à l’arrière-plan, une pochette Mary Katrantzou pour Longchamp. Mary est LA jeune designer anglaise qui fait piétiner de désir toute la planète fashion (je rêêêêêve d’avoir l’une de ses robes) avec ses imprimés démentielo-poético-sous-acide. Du pointu abordable grâce à cette collaboration, 55 euros.


 
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