Missive diplomatico-shoes

Je cherche à qui je pourrais bien envoyer cette lettre afin d’obtenir ces pompes. Des idées?

Madame, Monsieur,

Je, soussignée shooooes, suis consciente que ce n’est pas raisonnable et je m’interroge sincèrement sur mon attirance envers les souliers  qui brillent.

(Je pense, d’ailleurs, qu’il serait temps de réfléchir sérieusement à ces cuirs aspects miroirs qui reflètent votre minois quand on se penche dessus).

Ceci étant dit, j’estime qu’il est légitime d’offrir à sa silhouette un coup d’éclat tenté d’or rose. L’allure est garantie, sobre et lumineuse.

En conséquence de quoi, j’invite mon porte-feuille à manifester son intérêt pour ces mocassins à glands signés Tod’s.

Et j’encourage les citoyennes à imaginer les looks qui siéront le mieux à ces mignardises lustrées.

Exemple ci-dessous:

(Pantalon 7/8 bleu marine + chemise en soie + veste en tweed)

(Jean Boyfriend + chemise + veste militaire)

Cordialement, bidule truc, machin machin.

Je crois que j’ai tout simplement besoin de chaussures neuves (pour changer).

Mocassins Tod’s, 398€ (tanpis je mangerai des nouilles ce mois-ci).



Au débotté chez la pizza d’en bas

Clopin clopan sur le chemin de la pizza Calzone qui remonte le moral du mardi midi, je tombe sur la fille de la boutique de fringues d’en bas de chez moi. Super jolie et stylée, un vrai condensé de bohème folk, je la salue puis suis irrésistiblement attirée par ses pompes. Par un je-ne-sais-quoi de mélanges de matières et volumes inhabituels. Je regarde d’abord discrètement, puis je double check sérieusement. Je lui demande si je peux prendre en photo ses pompes. Malgré ma timidité, Je DOIS vous montrer cette création génialissime.

Sur des Santiags qu’elle a achetées à NYC, « j’adore le bout rond » me dit-elle, elle a placé des ceintures au niveau de la cheville. Au préalable, elle a retourné le haut de la botte sur l’envers. Son choix de ceintures est très subtils, du cuir tressé, une ceinture aux teintes naturelles avec un aigle ramené de voyage, un modèle « vrai serpent » avec la tête de la bête, des clous, du doré… Le tout crée un volume autour de la jambe qui affine le mollet, et donne un air si cool qu’Isabel Marant en serait sûrement jalouse. C’est peu dire.



Barack Obama, consultant pour Shooooes

photo Callie Shell

Avec la naissance d’un deuxième enfant, l’équation du désir se tend un peu plus :

(désirs nombreux) + temps qui se raréfie = faire des choix

Alors quand Obama m’a refilé un de ses trucs pour gagner du temps et de l’énergie, je me suis dit « banco, ma vieille ! ». Je ne vais pas bêtement essayer de vous faire avaler qu’avec Obama, on est comme les 2 doigts de la main. J’ai surtout lu un article dans le Monde M il y a quelques semaines sur la gagne enragée du président. La journaliste Corine Lestes y décrivait par le menu le déroulement de la journée de Barack.

Et voici ce qu’elle écrit concernant la préparation du matin : « Pour ne pas s’encombrer le cerveau avec des choix sans importance, il limite les options. Pour la sélection du costume du jour, cela signifie : le gris ou le bleu. « Il faut avoir sa routine », conseille Obama. Selon lui, des études l’ont montré : le simple fait de prendre des décisions diminue la capacité à en prendre d’autres. »

Le simple fait de prendre des décisions diminue la capacité à en prendre d’autres. Voilà de quoi méditer pour le reste de ma vie. Pour Obama, il s’agit de « trancher entre Jérusalem et Téhéran ». Pour moi, c’est, comment dirais-je, un peu plus… un peu moins…Bref, c’est ma vie quoi. Alors voici l’équation que j’en ai tiré :

Besoin d’être habillée super classy tous les jours + pas non plus un budget de dingue à y consacrer (j’aime voyager) x le temps très réduit pour s’habiller le matin [ainsi que celui pour faire du shopping] + l’amour des belles choses = limiter les options

Et comment je l’applique en mode Obama :

a/ Il s’agit de ne s’acheter que très peu de choses, mais très belles (ça ne fait jamais de mal d’économiser pour s’offrir un beau truc, plutôt que de voir le budget s’envoler en rien chez H&M).

b/ Il s’agit de définir un look qui nous va bien et qu’on va arborer comme une signature (oui, car il faut bien résister aux tentations d’essayer tous les styles) (de toutes façons, on n’a pas l’argent) (et je n’ai pas dit qu’il fallait tomber dans la caricature type Lagerfeld, ni dans l’ennui, type…le prof de math)

Et concrètement, ce que le Obama’s consulting pourrait donner en matière de looks (ce qui n’est pas très éloigné de mon style hein)

jean + veste cool ou jupe patineuse + chemise   (dans mon cas, mieux vaut montrer les jambes que le reste)

Ou à la sauce Emmanuelle Alt, veste masculine et jean.

Des silhouettes qui se combinent entre-elles ET qui sont toujours belles.

Obama saved my life.

Enfin, sur les shoes, j’en conclus qu’on peut faire pareil… Vu l’usure sur les pompes de notre président chéri, il doit pas avoir des tonnes de Berluti dans son shoesing. Enfin, bon, ce serait dommage de se limiter sur les chaussures quand même… Quitte à prendre une décision le matin qui pourrait en coûter la vie à d’autres pendant la journée…Non, là, vraiment, Barack….C’est trop intense comme sensation d’avoir de belles ET nombreuses paires de chaussures! Je crois qu’Obama n’est pas bien lucide sur les pompes, il n’a pas saisi l’ampleur de ce que cela représente… Raaaaa Baraaaack… Et Mitt Romney, il fait comment, lui?

Photos streetstyle : StockholmStreetstyle



Pour mettre un point à la Virgule

Spine 115€

Hier, j’abordais l’épineux thème des runnings en ville.

Ainsi que le sportif challenge de se démarquer quant à la signature de ses runnings. Comment résister aux sirènes Nikeènnes?

La réponse tient en un drôle de nom, qui cache un spécialiste des matières techniques, UNDER ARMOUR. Un concept américain implanté en France depuis environ 5 ans (et n°2 de l’équipement technique textile aux US paraît-il) et qui a l’immense avantage d’être méconnu  chez nous !Charge RC Storm, 120€

Niveau design, ils mélangent les couleurs fluos si tentantes cette saison avec des combinaisons de matières à la limite de la sophistication couture. Lacets type corde d’escalade, mesh (textile avec micro trou), empiècement imprimé, on imagine bien jouer avec ces détails. Une couleur flash qui relève une silhouette sombre, un imprimé sur une veste qui rappelle celui des runnings, le tout assorti d’un bijou Shourouk pour accentuer le style « Couture&sport »…

Bref, on ne marche pas, on court.

Pour les trouver, ils ont un e-shop :  UNDER ARMOUR.



On renie les runnings ?

C’est le grand toc fashion de l’année : porter des runnings en ville. C’est tentant comme un Haribo. Et puis c’est fun, c’est : « je ne me prends pas au sérieux », c’est « je détourne mon look  avec des baskets totalement dédiées au sport ».  Bref, c’est le symptôme urbain de la déferlante du « technique » dans la couture. Comme le néoprène des combinaisons de plongée pour les tops, ou les cordes d’escalade pour les bijoux. La mode passe son temps à chercher des associations contre nature pour évoluer. D’abord ça choque, puis on est tous d’accord.

Bon. Ceci posé, il faut admettre que la tendance runnings est très très « ouch ». Ca passe ou ça casse. Soit vous multipliez le cool qui est en vous, soit vous en divisez le chic.

Le challenge, c’est d’avoir l’air naturel.

Photo Stockholm Streetstyle.

Comme cette fille, ici. Avec son look Virgin Rock, ses Nike (les plus belles, allez-y tranquille) (d’ailleurs, il suffit de voir sur cette sélection de photos, 3 paires sur 4 sont de la Virgule), ces Nike sont de vrais bonbons acidulés. C’est cool.

 

Photo Stockholm Streetstyle.

Ici, tout semble trop calculé, robe girly épurée + casquette de base-ball + grosse pierre en strass, on a l’impression qu’elle tente une expérience stylistique histoire-de-se-démarquer-avant-tout. Ce n’est ni chic, ni cool.

 

Photo The Sartorialist.

Le plus intéressant selon moi (et le plus difficile) c’est ce type de silhouette : veste imprimée un brin « couture » et  jupe droite féminine. Un look presque mèmère que des runnings envoient valser dans les étoiles du style. Yeah.

Sans se prendre trop la tête, on imagine bien un pantalon imprimé, une veste de blazer, un gros collier strassé et une paire de runnings aux pieds comme look chic&branché de tous les jours.

Comme je n’ai pas encore toutes les images, je dois attendre demain pour vous parler d’une nouvelle marque de sport ca-non pour celles qui veulent mettre un point à la Virgule (ouhouh).



De la chaussure de la saison

Puisqu’il faut toujours qu’il y en ait une.

Puisqu’il faut toujours faire des choix (ce truc qui est vraiment cacaboudin).

Parce qu’on a jamais le droit (l’argent) d’avoir TOUT.

Par exemple, pour l’été prochain, les défilés ont dit que le règne de la spartiate était entré dans son ère la plus radicale. Point de semelle minimaliste cousue à la main avec sa cordonette en cuir qui monte telle une délicate vigne vierge sur la jambe, le tout made in Saint Trop’. Ouuuh non. L’été 2013 dit que la spartiate doit être à talon aiguille, qu’elle doit monter au minimum au genou et développer une complexe structure de cuir, un montage guerrier pile en adéquation avec la femme moderne. L’amazone du macadam, la femme forte qui se bat sur tous les fronts – le travail, la famille, le couple – et doit s’emparer des attributs du combattant.

Bref, ces spartiates signées Altuzarra (un créateur branché de New York) (je ne vous cache pas que cela joue dans le choix de cette sandale) ont été estampillée Chaussure de la saison. Un peu par moi, beaucoup par d’autres. Car l’élection d’une CDS (chaussure de la saison) ne relève pas seulement de votre goût, il doit y avoir un je-ne-sais-quoi de l’air du temps qui pointe son doigt divino-fashionesque sur le modèle.

Que personne, bien sûr, ne vienne souligner que des mollets de plus de 14 ans ne rentreront jamais dans ces sandales. NI que c’est pas pratique (je suis d’accord avec vous). Mais la question n’est pas là, ne coupons pas les ailes de la mode, laissons-les se déplooooyer pour nous inventer des trucs qui font rêver et qui racontent des histoires. Qu’est-ce que je pourrais bien vous raconter s’il n’y avait que de simples sandales munies d’une semelle minimaliste cousue à la main avec leur cordonette en cuir qui monte telle une délicate vigne vierge sur la jambe, le tout made in Saint Trop’ ?


 
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