La tendance de l’hiver 2013 qui me rend zèbre.

hogan2Ces Skate Shoes (c’est comme ça qu’on dit) (parce qu’on dirait des Van’s en fait), je les ai presque léchées d’amour. Elles font partie de la collection de Katie Grand pour Hogan. Katie, c’est une fille de la mode, publisher-and-fashion-editor, qu’on regarde en mode « contre-plongée ». Parce qu’elle est très, oulala, très puissante. Copine avec tout le monde et tout le toutim. Je vous laisse la googler, hein.

hoganokSa marque de fabrique ? Les petits coeur sur le bout de la chaussure. Ce n’est pas ce que je préfère, mais ça a le mérite d’être fun.

hoganporteNon, ce que je préfère, c’est qu’elles se portent comme une paire de slippers, donc comme une paire de ballerines, comprenez ultra facilement et avec tout, sauf que du coup c’est branché, puisque le slipper c’est la nouvelle ballerine, et dans un même temps, c’est sport, c’est l’usage et l’effet « basket » avec l’épaisse semelle blanche, du coup ça décale hachement une silhouette un peu classy-preppy, et ça a le confort d’une tennis tout en ayant le fun et le cool et le style d’une chaussure de ville, le tout en cuir imprimé zèbre, parce que, il faut que vous le sachiez dès maintenant, cette impression zèbre est une méga tendance l’hiver prochain, donc, à porter tout de suite si possible pour être en avance sur toutes les autres filles, parce qu’il ne faut pas oublier que le timing compte beaucoup (aussi en amour), mais crâner devant les copines n’est pas le point le plus important : tout l’enjeu dramatique de ces Skate shoes réside dans l’efficacité aussi efficace que le scénario de Game of Thrones du cuir façon poulain (on n’a plus le droit d’utiliser du poulain alors c’est « façon ») imprimé zèbre, parce qu’il est graphique, qu’il est noir et blanc et qu’il donne un air, comment vous dire, rock, je crois qu’on peut dire ça, même si rock est un mot galvaudé, on se comprend, bref, le zèbre donne un air rock’n’roll à la moindre broutille qu’on porte sur le dos, et ça franchement, c’est un peu sympathique comme effet.

Voyez ?

430 euros (bon sang).



Socquette-moi bien fort.

pradaoliviaUne passion est vraiment un truc bizarre. Elle peut vous tenir au corps avec une grande vigueur et se nicher dans les coins les plus débiles… Motivée qu’elle est par des restes d’enfance, disposés tels des petits cailloux sur les chemins tortueux de notre psyché.

Ainsi en va-t-il de ma passion pour les socquettes (portées avec des chaussures par-dessus bien sûr)(sinon vous pensez bien que, seules, je m’en balance le coquillage, des socquettes).

Du coup, il y a des boulots qui ne sont que l’assouvissement extraordinaire de cette pulsion (un peu fétichiste?) (mais nooooon).

Cette image est une sorte de « rush » d’une série faite avec ma copine Olivia pour son magazine Please ! à sortir en septembre prochain.

J’ai adoré associer le Vichy blanc et rouge de ces sandales Prada, avec leur double boucle mi enfantine mi rock, et ces incroyables socquettes de la marque japonaise Tabio en coton et résille brodé de macarons d’or.

Sur le shooting, j’avais prévu des tonnes de chaussettes, de toutes les couleurs et de toutes les matières.

Et avec Olivia, on s’est amusé comme des petites folles, avec beaucoup d’attention et de plaisir à la fois, à déterminer les couples qui marcheraient à la perfection. Et c’est une alchimie étrange. La façon dont les motifs se heurtent et s’épousent en même temps. Personnellement, je ne peux jamais prévoir à l’avance ceux qui vont s’aimanter (d’ailleurs, pour les humains, c’est pareil, je suis nulle en formation de couples). Je dois tout essayer et voir de mes yeux. Je ne suis pas la Mozart de la mode, non, à écrire la musique des motifs dans ma tête sans même avoir besoin de les entendre s’entrechoquer. Constat amer mais qu’il faut surmonter, n’est-ce pas ?

Et puis, il y a un truc qui est bon. C’est que jouer avec les chaussettes et les chaussures, c’est à portée de main, ce n’est pas remuer des montagnes, c’est un petit univers contrôlable et sans danger. Comme quand je jouais à la poupée bien calée sur le coussin en laine tricotée  de ma chambre.

On en revient toujours là.

Sandales Prada automne-hiver 2013, socquettes Tabio, sac « Duffle » en cuir Saint Laurent by Hedi Slimane



Comment être fier de son enfant ?

Un enfant réussi est un enfant bien chaussé, bac en poche ou pas.

Comme une progéniture est moins malléable passée les 5 ans et demi, soyez prompt si vous souhaitez toucher du doigt la fierté shoesesque que procure l’Enfant bien chaussé.

Blague à part, le problème avec les mioches, ce n’est pas tant de bien les habiller, c’est de les habiller bien ET pas cher.

Et qu’est-ce que ça veut dire, bien ET pas cher ? Ce « bien » contient le beau, bien sûr, mais aussi l’intelligemment fait. Le bien-vivre pour les parents et les enfants grâce au combo pieds-bien-calés-et-souliers-faciles-à-enfiler. Et puis, aussi, le résistant aux horreurs subies.

Parmi les parents ayant décidé de rompre avec la monotonie du marché actuel, il y a ceux cachés derrière Clotaire. Une jeune marque de chaussures avec un concept lucide : peu de modèles (trois), fabriqués dans pleins de coloris, au Portugal (les Portuguais sont très corrects et attractifs dans dans cette industrie) et vendus uniquement sur le Web via leur site internet.

Voici le modèle principal que propose Clotaire, le derby rétro:

bonbonok

En croûte de cuir effet velours, ils sont vendus à 59 euros. Pas mal, non, pour une mignonne chaussure en cuir ?

Et voici l’effet « en porté ». (je vous rassure, malgré la suée que je me suis prise à faire ce cliché, mon fils est toujours vivant, contrairement à ce que laisserait supposer cette photo…)

clotaire-alph

En plus, et c’est un point non négligeable, ces derbies sont un peu comme Georges Clooney, ils vieillissent bien.

Et pour l’hiver prochain, ils lançent de délicieuses boots sucrées :

boots

De quoi faire passer l’envie de bonbons aux enfants.

(mouais)



Que doit-on mettre comme chaussures quand on va aux courses de chevaux ?

Si vous aviez fait de cette question une récente obsession , eh bien, ça tombe bien.

Ce post montre à quel point mon blog est une question de survie pour nous tout(e)s.

Hier, je suis allée au Prix de Diane, gentiment invitée par la marque de montres Longines, gentil sponsor de l’évènement. Pour faire honneur à mes hôtes, j’avais buggé sur les années 20 et je me suis pointée sur le champ de courses en robe de mariée façon Louise Brooks. J’ai pris des poses alanguies toute l’après-midi comme sur les croquis d’époque (pour vous donner une idée) mais pas sûre que tout le monde ait été réellement convaincu de mon jeu d’actrice.

Entre deux paris, j’ai décidé de prendre en photo les pieds des femmes (quel joli passe-temps!). Et voici un petit échantillon de ce qu’il faut porter quand on va sur un champ de courses.

diane2En 1, la sandale compensée esprit corde. Un Must. Si elle est un brin couture (comme ici avec la panthère et les dorures), c’est encore plus parfait.

diane1En 2, la sandale multibride sophistiquée dans des teintes estivales. Les cordages en cuir velours couleur abricot, par exemple, c’est réussi.

diane3 En 3, la sandale concept-créateur dans des teintes graphiques, avec un talon carré en bois (on est proche de l’herbe quand même).

Voilà, vous saurez pour la prochaine fois. Et, en fait, moi aussi du coup.



Ce qu’il faut faire pour être ultime de la shoes.

Vous connaissez la sensation désagréable de se retrouver à côté d’une fille parfaite de la fringue, du cheveu ou du make-up et, tout à coup, alors que la journée était bien partie, de vous sentir toute chiffonnée, voire, pire ?

Vous connaissez  l’impression, que, on a beau y faire, se démener, s’agiter, s’y prendre à l’avance, en retard, caracoler du porte-monnaie ou repêcher la vieille fringue… On est à côté de la plaque ?

Moi, je connais des filles, elles ont tout le temps tout bon. Je les regarde et elles ont tout ce que je devrais avoir si je savais comment aller droit au but. Si j’avais les clés de l’ultime. Si je n’étais pas irrésistiblement attirée par les falbalas, le rose, le fluo, les noeuds, les bonbons et les personnages géants à Eurodisney (euh mais ça en fait c’est hors sujet).

Par exemple, sur cette photo piquée sur l’Instagram d’Hervé Borne, vous voyez un bout de ma copine Emily super parfaite:emilyherveSimple et sexy. Elle mixe la robe over-mini avec la veste de smoking. Un look easy en apparence auquel elle ajoute un sac Classique Chanel et aux pieds… Un indice d’ultimité shoesesque.

Je crois que l’une des mes quêtes globales dans la vie (outre celle d’être une femme libre) (je ne dis pas ça en l’air, c’est une vraie quête), c’est d’avoir un dressing ultime. Avec QUE des pièces parfaites que je pourrais associer entre-elles, tous les jours, pendant des mois et des mois (j’aimerais dire des années, mais c’est beaucoup demander) et avoir l’air constamment super classe sans effort.

Je ne suis pas la seule. C’est pour cela qu’on scrute à s’en crever les yeux les listes d’indispensables des filles les plus stylées de la planète. On cherche la voix de l’essentiel.

Or, pour être ultime, et surtout, ultime de la shoes, il faut considérer toutes les envies par le prisme de cette sentence :

« SI VOUS NE DEVIEZ POSSEDER QU’UNE SEULE PAIRE DU SOIR, CE SERAIT CELLES-LA ». (à prononcer avec une voix à la Schwarzy dans Terminator).

Au jour d’aujourd’hui des jours actuels, le choix de la chaussure Ultime s’est déjà arrêté sur un modèle (les dieux de la mode ont débattu). Dites merci, la moitié du chemin est fait. Le voici, star d’une photographie mythique de Tommy Ton que toutes les shoeseuses du monde entier ont déjà en fond d’écran :alaiatommyton

Les Alaïa lacées.

barbaramarteloIci sur Barbara Martelo, une styliste espagnole super parfaite, un genre de mélange entre Carine Roitfeld et Emmanuelle Alt (c’est enivrant).

Les Alaïa lacées sont sold out. Et n’essayez pas de vous dire petites coquines « je vais la trouver sur un site de vente aux enchères ». C’est comme si vous vous dirigiez vers le carrefour le plus passant pour trouver un taxi un samedi soir après 1h du matin, il y a déjà des dizaines de personnes qui sont en chasse.

Parce que la planète mode a étiqueté cette chaussure Ultime, d’autres ont essayé de s’emparer du Laçage Ultime (ce qui prouve encore plus l’Ultimité de cette chaussure à Laçage Ultime), ainsi Giuseppe Zanotti propose cette saison le modèle que porte Emily plus haut.

Pour résumer, rien ne vous oblige, quand même, à porter les Alaïa ou les Zanotti (schmilblick milliards d’euros), mais vous avez maintenant plusieurs options très concrètes. Soit vous vous mettez en quête d’un modèle lacé pas cher (je ne connais pas, mais je n’ai pas fait tous les magasins de putes à Pigalle (oui, bon, il ne faut pas faire la Sainte-Nitouche, l’inspiration est clairement SM)), soit vous économisez en attendant que les originales soient rééditées, soit vous guettez l’ersatz chez une marque de luxe (Tom Ford est assez friand de ce style également) (étant donné que sa copine Carine Roitfeld est l’une des premières à avoir porté les Alaïa lacées…) soit vous attendez une saison ou deux que les petites marques aient pigé le truc et nous sortent des copies à bon prix.

Être ultime, c’est frustrant à plein temps.

Edit du 17 juin : Faites un tour dans les commentaires, Stéphanie nous y dévoile un filon brésilien de Shoes Ultimes. Pour certaines, on est carrément dans la copie, c’est pô bien. Mais allez jeter un coup d’oeil, ça en vaut la peine. 



Du talon zizi sexuel.

charlotteOAvant, le talon était une petite chose bénie des dieux du phallus. Un petit zizi plus ou moins long, collé sous la chaussure des femmes, qui leur donnait la puissance et la faiblesse en même temps (de ne pas être libre de se mouvoir à leur guise). Aujourd’hui, avec cette création de Charlotte Olympia, le Totem mythique des psy s’est transformé en un toutou canicheux aux poils roses que les zizis, justement, trouveront sans doute peu amène. Dressé sur ses pattes, il semble attendre avec toute la soumission du monde le susucre à sa môman.

Est-ce qu’on passe en revue la dizaine d’allusions un peu oléolé dont cette phrase regorge ? Est-ce que je vous énumère toutes les insanités prononcées par mes copines de l’Atelier à la vision de ces souliers ?

C’est mercredi quand même.

Mais quel abîme de réflexions !

Du genre, cette sandale, est-ce une allusion à la nouvelle place des hommes et des femmes dans la société ? Serait-elle une démarche féministe : remplacer le phallus par un toutou, c’est une provocation envers la gente masculine ? C’est dénoncer et clamer la nouvelle liberté des femmes : ce ne sont plus elles les soumises ?

Et une question, le talon aiguille, qui excite tant le désir des hommes, peut-il être remplacé par un toutou tout en créant la même convoitise ? Un homme va-t-il être charmé par une femme dont les jambes s’envolent grâce à la touffe de son toutou ?

Mais alors, on a envie de se défendre : une femme doit-elle être seulement un objet de désir pour l’homme ? Ou est-il possible qu’elle ne s’habille que pour son plaisir et celui de ses consoeurs ? Alors, peut-être, ce talon toutou cache-t-il une vraie démarche féministe : comme une forme de revanche, il permettrait à la femme de s’amuser à être belle, sans jouer sur les cordes archaïques du désir masculin. Si on faisait un sondage auprès des hommes autour de nous, que diraient-ils ? (nous à l’Atelier, on est sûre qu’ils kiffent pas) Et, question ultime, est-ce que les hommes qui ont de l’humour seraient encore plus excités par ce talon très drôle ?

À vous de nous dire, messieurs.



Comment ça marche, la copie ?

cosmoCe matin, je suis tombée sur cette photo prise il y a quelques mois au show room de CosmoParis. (parenthèse, je vous en raconte une bonne. Samedi soir, je suis allée à une fête et j’ai discuté 20 minutes avec un mec, eh ben, il s’appelait monsieur Soulier ! C’est pas génial, ça ? Dommage que je sois déjà en couple avec des gosses).

Le système de la copie est fascinant. En tout cas, moi, ça me fascine. Piocher allègrement dans le travail des autres pour se faire son propre produit, c’est un concept très épineux et très répandu. Mais copier avec discrétion et intelligence, de manière extrêmement ciblée… C’est tout un art. Quand je repère un produit de la sorte, je ne peux pas m’empêcher d’être épatée (je mets de côté la morale, ne me tombez pas dessus). Par quel procédé le commerçant va utiliser la recherche du créateur, passer le fruit de sa créativité à la moulinette du consensuel pour proposer un produit qui va plaire à pleins de gens (qui aiment la mode), ça me fascine. En piquant juste un petit bout de créativité, le commerçant fait tomber dans son escarcelle un modèle attrayant, fashion, et beaucoup moins cher. Parce que, à ce petit bout de créativité, il va lui coller un truc super vu et revu. Du coup, le résultat est un peu piquant (il a piqué du piquant en somme) mais pas trop quand même.fendi

Regardez cette sandale de la collection printemps-été 2013 signée Fendi. Bon, c’est un ovni. Peut-être que dans 10 ans, ce sera du bon vin, mais en 2013, c’est un sbni (aussi bizarre à prononcer qu’à voir, mais intrigant quand même, sbni, shoes bizarre non-identifiée).

Je vous invite à regarder le talon avec plus de précision. Il est orné de multiples rangées de petites pyramides métallisées  qui le tapissent telles de minuscules dents pointues et précieuses. L’effet est… un peu agressif. Mais c’est graphique. On ne peut pas lui enlever, c’est design. Le reste de la chaussure serait-il la mâchoire de quelque chose ? Point de réponse. (est-ce que les ornithologues devraient comptabiliser les chaussures ?) (non non, c’est con, une chaussure, c’est pas vivant) (si ?).

Et bien, les gens de chez CosmoParis ont eu l’intelligence de repérer que ce talon était tout bonnement génial. Ils ne l’ont pas fait carré comme chez Fendi, parce que la gente féminine n’est pas encore prête à avoir un talon épais avec pleins de dents dessus. Du coup, ils l’ont fait « aiguille »:taloncosmo Un truc fastoche qui plaît à tout le monde. Après, ils ont ajouté un jeu de brides, somme toute très convenu, mais, il faut le reconnaître, très efficace dans le genre sexy-joli. Et voilà. Vous avez cette sandale, simple, très red carpet mais avec son petit truc en plus un peu fashion. À part moi, qui suis complètement toc toc, tout le monde n’y a vu que du feu que c’était le mec de chez Fendi qu’avait bossé.

Ce mélange de pillage et de génie (le génie de savoir QUOI piller) ça me fascine. Mais, du coup, cela soulève une nouvelle question. Le gars derrière la Cosmo, pour repérer le talon de chez Fendi, c’est quand même un mec qui sait ce qu’il fait et qui a du goût. On pourrait même dire qu’il doit être un peu créateur quand même. Alors, est-ce que le gars derrière la copie, c’est un gars qui aimerait bien être le gars derrière la Fendi ?

Personnellement, j’aurai tendance à penser qu’il n’y a aucun doute là-dessus. Le gars derrière la Cosmo, il ne doit avoir envie que d’une chose, inventer lui-aussi des sbni. Mais il ne peut pas, ce n’est pas assez commercial. Alors, il doit copier les autres en attendant d’être, un jour, lui-même copié.

C’est cruel.


 
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