Que portent les rédactrices de mode quand il fait chaud à Paris ? #4

vee1Après Caroline, Emily et Vanessa, voici que nous pénétrons toujours plus dans l’intimité de la Haute Shoesesquerie parisienne.

Virginie Dhello est rédactrice de mode au Air France Madame. Un magazine mis à disposition des voyageurs dans les aéroports que dessert la compagnie. Si vous ne faisiez que l’apercevoir de loin, sachez que personnellement, je me jette dessus dès que je l’ai à portée de valise. C’est toujours so-pointu.

Virginie fait également partie de ma bande de girls du net avec son blog Veepost. Son flair et son exigence luxueuse vous aiguilleront dans vos moments de doute.

Voici donc ce qu’arbore Virginie quand le soleil darde ses rayons sur la Capitale. Des nu-pieds en cuir immaculé conçus, pensés et réalisés par monsieur Pierre Hardy pour notre chère maison Hermès.vee2Plus chic, tu meurs. Point.

C’est beau n’est-ce pas ? Les lanières, les courbes, les déliés…Il y a tellement d’arithmétique et de géométrie dans ces sandales que j’en perds mon latin. Portées avec une jupe en jean boutonnée, esprit Seventies, elles révèlent toute leur saveur : elles ont le goût étrange et familier de spartiates de la Grèce antique qu’un architecte du XXI ème siècle aurait cuisiné à sa sauce. L’ancien et le contemporain se font subtilement l’amour sur les pieds de Virginie.

Bref, « Du haut de ces sandales, 40 siècles vous contemplent ».



Snob, les rédactrices de mode?

vanessaUn chouya, sans aucun doute. Mais il faut leur (me) pardonner. Voir défiler tous ces trésors à longueur de journée, ça monte au cerveau.

C’est au tour de Vanessa Naudin de nous faire don d’un instantané de ses pieds (et même que c’est son amoureux Florian Denicourt qui a fait la photo) (han lala c’est beau l’amur).

Même stratégie qu’Emily sur ce coup-là. On invoque l’esprit du luxe pour pas se faire emmerder (je mettrai 1 euro dans la tirelire à gros-mots) quand apparaît la canicule. Oui, parce qu’une rédactrice en Birkenstock ou en claquette de plage, c’est comme, euh, passer un camembert aux US : c’est interdit. Et pourtant faut bien vivre ma brave dame. Alors se faire parrainer par un grand nom de la mode, Saint laurent, voyez le Y, c’est s’assurer un quotidien « bien-être » (genre Narta, je suis fraîche et ça se voit) et en même temps c’est gage de chic.

Et ça sert à ça aussi des fois le luxe, à pas se faire emmerder (1 euro).

Du coup, peut-on vraiment, vraiment, parler de snobisme ?



Que portent les rédactrices de mode quand il fait chaud à Paris ? #2

emilychanelFinalement, j’ai décidé de transformer ce « one shot » sur Caroline de Fayet en série haletante et caniculaire de la fin du mois de juillet ( à la place d’une série sur les 5 shoes qu’il faut s’acheter cet hiver) (à venir)(miam hein ?). J’ai donc demandé à mes copines rédactrices, parmi celles que je place sur le podium des mieux chaussées de Paris, quel était leur kit de survie shoesesque en période de grand chaud.

Surtout que j’ai reçu quelques appels au secours ces derniers temps (je lis tous vos mails, oui oui). Des « Docteur Shoooooes ! C’est quoi la médication 2013 en matière de nu-pieds ? », des « Docteur Shooooes, c’est quoi la hypitude pour les malades du nu-pied ? »,  j’en passe et des blablabla. Du coup, on s’est dit avec moi-même qu’on n’était peut-être pas toute seule à se poser des questions.

Alors, j’ai décidé de frapper fort et d’interroger mon amicône (c’est pas une glace nan) (une amicône, c’est une amie qu’on admire beaucoup son style), Emily Minchella, rédactrice en chef de la joaillerie et de l’horlogerie à l’Officiel de la mode. Une droguée de la shoes avec une aptitude surhumaine à piocher LA pompe parfaite de la saison.

Je vais la citer deux fois cette semaine (voyez la surhumanité).

Voici son premier choix. Des « entre-doigts » Chanel en cuir verni, avec double C perlé et liseré en chaîne.

On PEUT ne pas être fan du double C (qui affiche une certaine ostentation) mais il faut reconnaître que pour parader dans la Capitale, ça envoie hein ?

Avec ces demoiselles, vous êtes tranquille. C’est minimaliste, efficace, cela cloue le bec à tout le monde et vous pouvez les garder 10 ans.

Moralité : sur des nu-pieds, le CC a droit de cité.

PS : vous avez vu cette pédicure parfaite ? Do you die ? I die.



Que portent les rédactrices de mode quand il fait chaud à Paris ?

MARNICARO

Début juillet, toutes les rédactrices de mode de la capitale ont arpenté avec ténacité le macadam parisien pour assister aux présentations des collections de haute-joaillerie et autres lignes Croisière des maisons de  mode.

Il fait chaud, il faut marcher, il faut être chic. « Que faire ? » se dit la rédactrice de mode (qui est quand même un être humain normal au fond).

Je suis tombée en pâmoison devant les sandales Marni de Caroline de Fayet, la rédactrice en chef adjointe de la mode du Elle *. En peau de, euh, de zébu, on va dire, avec des pierres de toutes les couleurs sur les doigts de pied et une semelle en cuir à la K-Jacques (la plus chic). Elles remplissent toutes les missions. C’est un peu « avoir cette paire, et mourir de contentement ».

Caroline s’est achetée ces sandales en février dernier lors des défilés à Milan. Alors, quand le 22 mars, je disais qu’il fallait acheter ses nu-pieds en avance pour rêver, je ne croyais pas si bien dire (je me passe la brosse à reluire maintenant). Parce qu’au moment où cela devient opportun d’enfiler des nu-pieds, imaginez-vous bien, que des beautés comme ça, il n’y en a plus.

Comme je ne veux pas passer pour la marâtre des contes de fées, mais plutôt pour la bonne (fée), je vous ai dégoté ces nu-pieds sur le site internet de Zara. À vous de les do-it-yourselfez-c’-est-pas-moi-et-mes-deux-bras-gauche-qui-allons-vous-aider.

 

Des zèbres à 39,99 euros.zarazebre

* je tiens à faire part du gros sacrifice auquel j’ai concédé pour vous montrer ces trésors. Devant tout le monde, en plein milieu de la présentation aux Arts Déco de la collection de haute-joaillerie de Van Cleef & Arpels, je me suis mise à quatre pattes pour mieux immortaliser ces merveilles. Même l’attaché de presse a dit, pour en rajouter une couche, « eh ben dis donc, elle se met carrément à tes pieds, Caroline ».

(mais je préfère les chaussures à mon orgueil)



Rien de spécial, la collection Laurence Doligé pour Minelli?

Vous voyez les sujets dans les journaux qui vous autorisent à garder des trucs d’une année sur l’autre, ou à les jeter sans pitié ? Ou encore les listes d’essentiels de filles qui ont du style ? Ou encore la quête mainte fois énoncée ici de la paire parfaite qui-se-porterait-chaque-saison-serait-toujours-belle-et-siérait-subtilement-à-mon-corps-et-à-mon-style ?

Il était question de tout cela mardi soir au Meurice avec la créatrice Laurence Doligé à l’occasion de la présentation de sa collection de chaussures avec Minelli. Je ne veux pas faire ma bloggueuse énamourée mais j’adore ses créations. Vous connaissez la verve vestimentaire d’Isabel Marant, son côté loose, cool et chic ? Chez Laurence, le discours s’adresse aux mêmes filles mais le ton est plus « brut », les matières ont un air de vécu et d’usé, les coupes sont boyish. Si la Parisienne d’Isabel est une fille worldwide, celle de Laurence est un vrai titi.

Et Laurence, qui refuse toutes les collaborations, a subitement décidé de s’acoquiner avec Minelli pour présenter une ligne de chaussures signées de ses blanches mains. Un « One shot », me confie-t-elle, « juste une fois, pour m’amuser » (vous êtes prévenue). Et pourquoi Minelli ? « Parce que c’est une marque généraliste, qui sait faire des modèles simples et chics ». On est d’accord. Minelli fabrique des souliers assez qualitatifs avec des lignes classiques ou minimalistes, capable de séduire une modeuse exigeante.

Tout en regardant cette collection, je demande à Laurence « alors, c’est quoi le pitch ? » (LA question relou des journalistes). Et là, très cool, très zen, elle me répond « c’est tout ce qu’on garde, tout ce qu’on porte tout le temps et qu’on n’a pas envie de jeter. ». Et elle ajoute « rien de spécial ». C’est gonflée, non, de dire ça à une journaliste, hein ? J’ai adoré cette réponse. Tout est dit de nos désirs actuels. Rien de spécial. Des lignes simples, faciles à vivre, qui font de l’effet sans trop en faire et se targuent d’être intemporelles.

Personnellement j’ai envie de faire simple contre la marée du streestyle et de la multiplication des marques (je n’ai pas la vocation d’Anna dello Russo), d’être rapide et efficace dans un monde qui me demande d’être (ultra) (mega) performante, et de stopper à mon niveau très privé ce vertige de la consommation à outrance.

C’est pourquoi, j’apprécie la démarche de Laurence. Alors, dans sa collection, il y a :

escarpinrougeUne paire d’escarpins 80’s avec son décolleté en pointe légèrement emboitant , « elles sont sexy », laisse tomber Laurence en toute simplicité. Et puis le talon n’est pas trop haut. Et elles sont toutes déclinées dans un cuir craquelé , très emblématique de son travail autour du used.

bottineoeilletEt puis une paire de bottines en peau avec une pléïade d’oeillets en métal. Certaines de mes consoeurs des journaux féminins se pâmaient devant ce modèle. J’ai fait remarquer à Laurence que le talon était haut pour le quotidien auquel elles sont destinées, et elle m’a répondu « mais, moi, quand j’habitais à Paris, je faisais du vélo avec cette hauteur !  » (elle habite maintenant à New Dehli). Et c’est vrai qu’à vélo, on ne sent pas la cambrure, hein. C’est une manière de voir les choses.

bottinesIl y a aussi les bottines plates boyish, déclinées en cuir craquelé ou en Polydo, un cuir noir brillant, très Dandy.

derbyEt enfin, ces délicieux petits derbys en cuir craquelé blanc. Avec les tenues sombres de l’hiver, cela illoumine mes chérrrries.

Les prix sont accessibles, et c’est tout l’intérêt du truc. Mais du coup, c’est ultra perturbant parce que, on m’a toujours dit (enfin, j’ai toujours absorbé cette règle) : qui dit pièce qu’on garde, dit chère, parce que hyper quali, belles matières itou, donc grosse économie pour arriver à se l’acheter, jeu de frustration, d’effort, de patience, de force mentale pour garder le cap et ne pas abandonner. Mais si les pièces qu’on garde sont à des prix raisonnables et donc accessibles, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir se fixer comme objectif dans la vie ???

Escarpins : 139 euros, Bottines avec les oeillets : 199 euros, bottines plates : 169 euros, derbies : 139 euros. Dans toutes les boutiques Minelli au mois de septembre. 



Haute Couture les shoes de la Haute Couture ?

En retard sur tout malgré mon éternel pas de course, je file ce matin sur style.com (la bible des rédactrices de mode) pour faire un point sur les souliers que les mannequins portaient lors des défilés Haute Couture. Avec cette question excitante en tête : vais-je en prendre pleins les yeux de chaussures démesurément folles de luxe et d’exubérance ?

valentinoValentino.

diorDior.

VALLIGiambattista Valli.

chanelChanel.

J’ai été presque choquée de constater l’extrême simplicité des modèles présentés. Pas de magnificence des détails, d’entourloupe designesque, ni de blague (sauf les habitués comme Margiela, le belge aux mille et un concepts) mais plutôt un assujettissement du soulier au reste de la silhouette. Comme si la chaussure n’était qu’un simple accessoire (faut-il encore entendre des propos aussi rétrogrades en 2013?). La semaine dernière, heureusement que j’étais occupée à autre chose que la Haute Couture et que donc, j’ai loupé les shows en direct, sinon je crois que j’aurais très mal pris l’étendu de la provocation. « Aloooors, je n’aurais pas lieu d’être, moi Dr Shooooes, spécialiste de la phénoménologie de la shoes ? On me nie ? On m’annihile ?  On me pousse au désespoir faute de chaussures à observer ? Faute de cas à raconter ? Jalousie ? Sabotage ? Menace ? », ma tendance à l’exagération et à la remise en cause de soi étant facile à redresser, je me suis mise à réfléchir (oui, je sais, je sais, c’est bien).

Maintenant que j’ai mûri, je peux comprendre et comparer les démarches des créateurs aux principes essentiels de la beauté. « Si tu mets du noir sur les yeux, alors pose un rouge très doux sur tes lèvres » et au contraire « Si tu forces sur le rouge, calme du côté des yeux » ou encore « si tu maquilles ta paupière avec exubérance, no make up sur les lèvres » etc. Le principe élémentaire du bon dosage et de l’équilibre desquels éclôt l’harmonie. En Haute Couture, c’est pareil. Si tu as une robe extraordinaiiiire, tu ne vas pas lui voler la vedette avec des chaussures extraordinaiiiiiires. Tu mets juste une petite paire d’escarpins en croco à 2500 comme chez Valentino (par exemple).

Un principe avec un grand P à appliquer à la lettre dans sa vie de tous les jours (enfin, pas le coup des pompes à 2500 hein).



Et si Zaha Hadid faisait des shooooes ?

united1Voilà, vous savez. Des stries, des courbes, des vides, des pleins, 16 cm de vertige. La NOVA shoes.

Hier soir, Zaha Hadid, la fameuse architecte légèrement obsédée par ce type de structure :zahaPhoto Paul Warhol dévoilait à la presse le fruit de sa collaboration avec la marque de chaussures United Nude, fondée par Rem D Koolhaas, (oui oui il y a un rapport) (c’est son neveu) (bah oui il s’appelle pareil, c’est pas ma faute) et le fils Clark, Galahad, 7ème de sa génération à faire des shoes.

Une chaussure complètement folle fabriquée dans une combinaison de caoutchouc vinyl métallique chromé et doublé de cuir Nappa à l’intérieur. C’est tout léger parce que la plateforme et le talon caché sont composés de fibre de verre et de caoutchouc. Bien sûr, la réalisation est révolutionnaire et c’est un soulier que l’on peut qualifier de Haute Couture en mode 3D. Pour obtenir ce résultat lisse et impeccable, proche des casques de Starwars (on a les références qu’on peut, que voulez-vous), il a fallu associer les techniques de moulage par injection et rotation.

On m’a expliqué, j’ai rien compris, mais il suffit juste d’ imaginer la chaussure tournant super vite et naissant petit à petit… Et c’est beau.

Zaha a dit qu’elle adorait les chaussures et que cette collaboration avec United Nude « réinterprète la typologie de la chaussure classique; poussant les limites du possible sans pour autant en compromettre l’intégrité et le raffinement ». Comprenez, une chaussure rien qu’un tout petit peu immettable , quoi. D’ailleurs, hier, elle ne les portait pas:zahahadidVous ne savez pas la marque de celles-ci, n’est-ce pas ? Et bien, ça tombe bien moi non plus. Je les connais, les ai déjà vu mais impossible de remettre le doigt dessus. (grrrrrrrrr). Mais on est bien au coeur de son obsession: des lignes, des traits, des courbes, encore et encore.

Si, en regardant les Nova, vous avez trouvé les chaussures parfaites pour le mariage de la cousine Paulette cet été, sachez qu’elles sont vendues en édition limitée. 100 exemplaires par couleur (or rose, argent, noir, or jaune et vert), du 35 au 44 (messieurs…). Il vous en coûtera la somme d’environ 1500 euros.

En vente chez L’Éclaireur à Paris et sur les sites de Zaha Hadid Design et United Nude.

PS 1 : la femme de Rem Koolhaas les portait:united2 cela chausse bien, prenez votre taille habituelle.

PS2 : en prime, un petit jeu : mes chaussures se sont glissées dans cette photo, les trouveras-tu ? Des Michel Perry que j’adore (et que tout Paris m’envie) (les petites filles aussi) (haaaan manman regarde les chaussures rose fluo de la dame, elles sont beeeeeeeeelles…)meunited



Tendances de l’hiver 2013 : La chaussure à 6 orteils.

Alors, je vous remets tout de suite dans le contexte, je ne verse pas dans le style Entrevue, ne prenez pas cette affirmation à la lettre (désolée de vous décevoir) (mais remarquez, si vous voulez voir des pieds de 6 orteils, googlez, je l’ai fait, c’est absolument charmant). Il s’agit d’une référence à une expression que les compagnons de la mode et moi-même avons inventé pour parler des vêtements un peu « chelou ». On a coutume d’appeler ces ovnis des « pulls à trois manches ». Par exemple, il y a cette acception : « ce créateur japono-belge, olala, il nous a encore fait une collection de pulls à trois manches » ou « oh bah tu vois, c’était un pantalon-jupe-combinaison-cape de pluie, très concept, genre pull à trois manches ». Toute l’absurdité bancale de la créativité à tout prix se révèle dans cette expression. Un pull à trois manches, c’est inutile et encombrant, et appelons un chat un chat, c’est aussi un peu moche.

Ce matin, en pleine recherche créative, je me suis dit, tiens et si on appelait les chaussures style « pull à trois manches » des chaussures « à 6 orteils » ? Si vous avez mieux, franchement, lâchez-vous et je l’inscris en catégorie définitive du blog.

Bref, voici trois magnifiques modèles de chaussures qui répondent à cette définition, un peu bizarre, un peu absurde, légèrement (ou beaucoup) moche sur le pied, à vous de vous faire votre propre opinion. Ou quand trop de concept n’est pas bon pour la santé des pieds.

balenciagaSelon moi, la palme revient à Alexander Wang chez Balenciaga pour l’hiver 2013. Le désir de renouveler le porté de la chaussure a entraîné une réflexion sur le positionnement du pied dans le soulier. Ainsi, au lieu de faire une bride simple sur le devant, le pied est enveloppé dans deux tranches de croco. On a l’impression que l’avant du pied est surélevé comme sur un patin. Puis, dans un second temps, on réalise qu’il est en partie caché, et, du coup, on ne voit plus qu’un pied pleins d’orteils. Pas le top de la pop en matière de glam’, l’orteil.

proenzaCette curiosité est signée Proenza Schouler. Recherche graphique et prise de risque au niveau du chaussant ne font pas bon ménage… D’une part, le talon très fin de 3 cm n’est pas reconnu comme étant le meilleur ami de la jambe. Du coup, c’est mal emmanchée comme affaire. Ensuite, en dehors du fait que la tige ne doit pas tenir aux pieds (apesanteur, gravité, attraction des forces), ces découpes très exagérées donnent un aspect inachevé à la chaussure. Et me font légèrement penser aux renforts placés à l’avant et à l’arrière d’une chaussette pour homme. J’ai beau adorer les socquettes, j’ai une étrange sensation de manque en contemplant ces souliers.

diorChez Dior, c’est tout simplement trop intellectualisé. Le résultat oblige à un double, voir un triple check, pour comprendre, what’s the hell, ce qui se passe en bas. Par où commencer ? Déjà, le talon qui part du milieu de la plante semble placé là comme une espèce de prothèse façon micro-pénis (roooo). Puis le décolleté est très emboîtant, surtout sur les côtés, et la chaussure semble trop grande ou le pied perdu dans cette masse de matière (alors qu’on connaît le pouvoir sexuel du pied dénudé). Enfin, le talon tendu de cuir noir s’érige comme un mince et curieux totem à l’arrière du pied. Toutes les lignes traditionnelles de la chaussure sont repensées. L’idée n’est sans doute pas de mettre en valeur le pied, ni de « juste » finir la silhouette, mais bien de créer un véritable espace de réflexion autour de cet accessoire. Juste une question de temps, pour nous, d’absorber ces nouvelles proportions ?

La morale de cette histoire ? Ce sont toujours les gens qui se donnent du mal et qui cherchent qui sont le plus susceptible de se tromper.

La morale de cette morale (la rireèèetteu, la rireeèèèetteu) ? Honneur à ceux qui essaient car, parfois, ils trouvent.

(et font vivre leur maison et tout le reste de l’industrie pendant des années).


 
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