Est-ce que c’est sexy ou chic ou bien ?

Des matins, je suis perdue dans d’inextricables questionnements. J’ai toujours kiffé l’idée de porter des socquettes avec ses escarpins (comme sur cette photo prise avec Olivia Da Costa il y a quelques semaines) (chaussures Charlotte Olympia et socquettes Tabio). Mais, dans la vraie vie, est-ce que c’est sexy ou chic ou bien ?

Je passerai sur l’analyse psychanalytique que requiert l’abus de socquette. Mais face à cet interdit qu’Hedi Slimane vient de faire péter lors de son défilé, quelles sont les consignes : on brave ou pas ?

En résumé, pour le printemps-été prochain, chez Saint Laurent, Hedi a infiltré des socquettes en lurex dans les escarpins de ses filles. Des louloutes irrésistibles et ultra lookées qui aimantent quiconque attache son regard sur elles. Et sur leurs pieds socquettés en mode « punk ». Une façon de détourner le mièvre qui guette toute fille en chaussettes (je vous fais pas l’explication de texte sur l’écolière). On remarque la bride cheville avec le revers de lurex qui dépasse, le noeud en cuir clouté, le talon pas trop haut. Ce sont les bonnes proportions. Personnellement, j’adore. Mais est-ce que c’est sexy ou chic ou bien ?

Et celles que Karl a fait défiler chez Chanel (lui aussi) (pisque j’vous dis que c’est une tendance) ? Je suis allée les voir en vrai au show room, la chaussette cache une partie en cuir rigide qui maintient le pied. Mais, comme il faut les porter déroullotées, que faire quand on a les mollets dans les chevilles ? ( = comprenez, la jambe pas très longue)

Si on le tente par l’humour, est-ce que cela ne devient pas un répulsif à hommes ? (sans vouloir pour autant faire découler tous nos looks de cette exigence) (mais on a quand même des maris à garder) Photo Tommy Ton.

Et si on mise tout sur le sexy, est-ce qu’on ne va pas être embêté ? Ici, Chloé Sevigny.

Surtout qu’on est des centaines de filles à lorgner sur ce toc mode qui permet de s’amuser à pas cher (en plus). Ainsi, j’ai découvert ces deux filles qui ont même poussé le bouchon jusqu’à ouvrir une boîte exprès. Les « Pas Chassé », qui lancent leur site du même nom début novembre. C’est très joli, je veux.

Voilà, c’est interdit par la loi de la bienséance, et si on s’en fout, on le fait quand même, c’est interdit par la loi de la beauté de la ligne, et puis si on s’en fout aussi, ça relève de quoi alors ? D’une affirmation rebelle de soi-même ? D’un syndrôme de Peter Pan irrépressible ?

Sans dec’, ya pas quelqu’un qui pourrait nous dire si c’est sexy ou chic ou bien ?



Weston aime enfin les femmes.

Ouais c’est waouh.

Voilà ce qui arrive quand les bonnes idées arrivent jusque dans les cerveaux : elles se réalisent.

On n’était peut-être pas à en rêver la nuit, mais que Weston applique son légendaire savoir-faire aux pieds des galantes en quête d’une silhouette d’homme, c’est pas trop tôt. On adore Church’s mais on voulait que papa se réveille !

Au programme des réjouissances, 7 modèles concoctés par Michel Perry, THE artist chez Weston (et qui a sa propre ligne éponyme pour femme oui oui). Des tocs ancestraux de la digne maison, il en a détaché, exagéré et féminisé les courbes et les détails.Ainsi, la mythique bottine à boucle se prend pour une rockeuse de Mayfair. Des lignes de rebelles dans un corps chic. Une semelle épaisse mais une cheville fine, des bords francs mais un bout qui brille, une ligne effilée mais un cuir bien épais. La mélodie des contraires. Tout nous, en somme.Même. Elles sont subtilement érotiques. Regardez la couture sur le côté et le bord franc avec attention : ils dessinent l’épaule de la Vénus de Milo. (comment ça j’ai fumé la moquette?)Les autres modèles sont faits du même velours. La semelle épaisse façon bad boy des 50’s se dispute la gomme ultra latte, avec des jeux de perforations tout en retenu ou carrément lâchés aux fauves, comme cette vague de perfo. sur le modèle du milieu.Et puis, il y a une team plus soir, plus « méchante ». Comme ce mocassin verni qui nous intime l’ordre de passer au smoking sur-le-champ. Ou la parfaite chaussure d’homme pour femme, ligne fine et perforations délicates. Pour les tueuses.Je vous glisse l’image parce que ça fait rêver  : on peut même personnaliser ses modèles. Les filles, si le croco vous en dit…

Les modèles sont en vente depuis la fin du mois de septembre. Les prix vont de 490 euros pour les derbys semelle gomme et derby simple, à 570 euros pour les multiperfo. et 700 euros pour les bottines.

Photos : Bertrand Bozon et Nicolas Hidiro Glou.



Ce que serait la vie si tout le monde portait des belles chaussures.


Franchement, si tout le monde accordait aux chaussures l’importance qu’elles méritent, si tout le monde arrêtait de se préoccuper de sujets puérils comme l’éducation, la politique ou encore l’économie, notre vie au quotidien se transformerait en un joyau royal. On verrait des belles pompes toute la journée et on serait tout simplement heureux.

Pour vous convertir, avec ma copine Olivia, on s’est amusée à réaliser ce petit film. Elle aux commandes des boutons, moi rivée sur les fringues, nous deux à la direction d’actrices (mais si je vous jure y’en a).

Imaginez-vous chez le dentiste, dans la salle d’attente, et régalez-vous des plus beaux modèles de l’automne-hiver 2013.

P.S. : Hé, hé, les folles de shooooes, vous arrivez à remettre les marques dans l’ordre ?



Que faire quand on ne veut plus porter de chaussures ?

Telle pourrait être la solution.

Ou, comment aller dans la vie comme une princesse aux pieds nus sans se salir les coussinets pour autant ?

Il y aurait cette idée miracle vue sur Sofia Coppola. Les escarpins en plexi transparent qui vous donnent l’illusion d’être minimaliste et va-nu-pied en même temps. Qui ont la qualité première d’aller avec tout un dressing. Qui peuvent faire « Grand Soir branché » comme… « déjeuner sur la plage du Carlton », esprit mémé chicounette de la Côte.

À double tranchant donc.

Surtout que, sans faire ma Jamie de « C’est pas sorcier », avez-vous déjà coincé votre main (ou autre chose) (sans allusion) contre une surface dure et transparente, un verre, une bouteille, une vitre… Que se passe-t-il ? La vision écrasante du sang qui se vide de la zone, le jaunissement instantané, la mocheté du tout. Maintenant, imaginez ça pour vos pieds supportant tout le poids de votre corps dans des escarpins en plexi transparent un peu serrés et sans aération (ne prenez pas ce visage horrifié, il y a plus grave).

C’est simplement qu’il s’agit d’une fausse bonne idée. Elle va vous faire remonter le ridicule de vos pieds sur votre visage quand votre regard croisera vos orteils ratatinés.

Voyez sur Sofia, heureusement qu’elle descend tout juste de la merco, c’est encore parfait. Parce qu’en vrai, cette fille n’est pas parfaite (j’ai mes sources), elle aussi, elle jaunit, on commence à le deviner.

Bref.

Pour celles qui voudraient tenter le coup parce que c’est vraiment séduisant comme concept, il faut le reconnaître, je recommande de ne les porter qu’un court moment. Le Docteur Shooooes déconseille fortement le port de la chaussure plexi en journée.

Le conseil shopping : chez Azurée, the spécialiste de la chose (et qui vient d’où, qui vient d’où ? de Cannes !). Il faut trier et chercher les modèles minimalistes mais c’est l’adresse ultime les filles.

Sinon, Inès chez Atelier Mercadal s’est amusée à faire un modèle, mais il ne sortira que dans quelques mois.

S’il vous faut quelque chose tout de suite maintenant après c’est trop tard, Sandro propose sa version également. Mais attention à la qualité en matière de plexi !

Enfin, pour les bourses dépensières et bien pourvues, Gianvito Rossi fait l’un des plus jolis modèles de la saison. Et il y a toujours Louboutin, of course.



Pourquoi la copie comporte une part de génie.

Voici l’équation de la discorde.

Balenciaga invente il y a quelques saisons une espèce de bottine avec semelle très épaisse, ouverture sur la malléole, surpiqûres masculines esprit 50’s, le tout garni de multiples boucles. Un poids lourd du style, impossible à obtenir. Ou alors, il faut se mettre sur liste d’attente (en montrant patte blanche) (c’est à dire, en prouvant que vous êtes déjà cliente), attendre le coup de fil de la boutique, et y courir DANS L’HEURE. Je n’ai pas ce genre de pratiques, mais j’ai assisté aux affolements qui suivent de tels appels.

L’allure qu’offrent les Balenciaga est certes singulière mais elle est devenue ce que toute marque désire au plus profond de ses fonds de pensions : indispensablement air-du-tempstesque. Un style que toutes les filles veulent, mi-rock, mi mec. Une désinvolture bien ancrée dans ses écrase-caca.

Du coup, même des marques de caractère se rallient à la cause. Ainsi, Givenchy propose une très belle version dotée de chaînes. Le tout à 1150 euros. Pour les initiées en somme (ou carrément les délits d’initiés ahahah).

C’est là qu’entrent en jeu les dévoreurs d’idées. Ceux qui avalent uniquement la partie la plus consommable pour en recracher un modèle plus digeste, tant au niveau du style que du prix. Une copie, en un mot. Est-ce pour autant tout rôti dans leur bouche ? Franchement, non. La copie est une démarche qui me fascine, je l’ai déjà moult fois dit. C’est avoir un véritable oeil de lynx sur ce que font les autres mêlé à un « rien à foutre » façon Attila. Ici, Sandro récupère la semelle épaisse (elle-même issue de la tendance « motard ») et l’ouverture sur la malléole, grande nouveauté de structure proposée par Balenciaga. Puis, chez Givenchy, elle pique l’épure de la forme et la chaîne rock qui brille. Le tout, emballé et pesé pour 395 euros. Ce n’est pas « premier prix » mais c’est… accessible.

Alors, que faire quand on n’a pas les moyens de se payer l’air du temps ? On se serre la ceinture (ou on s’arrête carrément de manger à ce prix-là) pour rester loyal face à la création ? On révise ses ambitions à la baisse et on se contente d’un style plus passe-partout, étant lui même une copie de créations plus anciennes ?

Question de déontologie. À chacun de faire son choix.

Personnellement, à l’instant même où vous lisez tout ça, je suis à la boutique Sandro la plus proche.



2 ou 3 choses que j’ai vues de la Fashion Week.

Est-ce humain de passer une semaine à regarder des chaussures ? Non. (qui, en plus, ont le culot de vous narguer, comme ces Kitty Flat en mode frime de Charlotte Olympia)

(suite…)



Fashion Week : Chez Chanel, on porte du Chanel.

Il n’y a que chez Chanel que le phénomène se produit. Comme si, le temps du défilé, une communauté mondiale fêtait là son rassemblement annuel (une sorte de JMJ de la mode en fait). Vous naviguez parmi les invités et la Vérité vous saute aux yeux : pour tous les gens présents, le dieu est Chanel. Et il est de bon ton d’assister à la messe vêtu des créations du prophète, Karl. Une fois intégrée cette nouvelle norme, la présence subliminalement voyante du CC s’impose à vous telle une nouvelle référence. Et la vue de toutes ces brebis chanelisées devient votre unique réalité. Une expérience mystique.

Ch-amen.

(suite…)


 
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