Amélie Pichard, « Je n’ai pas besoin de regarder les pieds pour créer ».

amelie&mathildeAmélie Pichard (à gauche) et le Dr Shooooes, la semaine dernière.

Quand je rencontre les créateurs, je branche toujours un petit dictaphone pour  être tranquille et profiter à fond de la rencontre. Je viens de réécouter l’interview d’Amélie Pichard (créatrice de la marque éponyme, lancée en 2009) et ça fait une heure que je me poile comme une bécasse. D’abord, parce qu’on a ricané, blagué et pouffé de rire non-stop mais aussi parce qu’Amélie a le don du récit et de la phrase culte.

« Ma famille n’a rien à voir avec la mode, ma mère est secrétaire, mon père est garçon de café. J’ai grandi à Chartres. Dès la maternelle, je dessinais tout le temps. Ce qui est drôle, c’est que je dessinais des bonnes femmes. J’ai toujours été obsédée par cette esthétique (courrez sur son tumblr) : la féminité, les couleurs, les gros seins… je m’amusais à dessiner la même femme à 15 ans, à 20 ans, à 30 ans…j’essayais de me projeter, peut-être ? »

Je la regarde en plissant les yeux et en hochant la tête d’un air sérieux face à cette interrogation profonde et elle me balance en faisant le geste avec le plat de la main : « Bon, moi, mes seins, c’est resté comme çà. ».

« Ado, je détestais l’école. Alors en 3e , j’ai dit à la conseillère d’orientation que je voulais être styliste. Elle m’a dit « ok, c’est très bien, ça te passera c’est comme de vouloir être Princesse. J’ai donc passé mon bac (dans la douleur) et après j’ai fait  Mod’art à Paris. Ca a été la libération. Avant, j’étais une enfant tout le temps malade, et là, c’était fini. »

Je me demande toujours quel rôle ont joué papa/maman dans nos chemins de vie, rébellion ou mimétisme ?

« Je ne sais pas d’où cela me vient. Ma mère était très sophistiquée mais de l’autre côté de la famille, ce sont des campagnards. Je suis le fruit de ce contraste. Je n’aime pas être super pimpante ou trop camionneur, j’aime être les deux. D’ailleurs, mes copines me demandent comment je fais pour faire des chaussures si féminines alors que j’ai un peu une âme de routier ! « amelie-rougeLes fameux escarpins en résille rouge signés Amélie.

«Il y a aussi mon grand-père qui dessinait beaucoup. Il avait une âme d’artiste mais travaillait dans la carrosserie. »

Ça doit venir de là ton amour des bonnes femmes bien carrossées.

« Justement j’ai demandé un livre « Girls&Cars » pour Noël… C’est vrai que ma com. est décalée. J’ai parfois des coups de fil de gens choqués ». (si si). « Mais on n’est pas au Moyen Age ! C’est du second degré… Je ne mets pas des filles à poil pour vendre des chaussures mais parce que  cela fait partie de mon univers ! (son tumblr please) Quand j’imagine une collection je mets mille ans avant de dessiner le produit. Je fais d’abord une recherche d’images (cette saison je dois en avoir collectées 3000) j’adore ça, et après j’ai plein d’envies. »derbymoumouteLes derbies moumoutes sont l’un des modèles phares de la collection printemps-été 2014 (tout comme les bottines rose vues précédemment)

« Moi, je veux faire une paire que tu as pour toute ta journée, qui twiste ton matin comme ta soirée. Quand je trouve une chaussure cool, elle est souvent trop haute ou la matière est trop classique. Ils leur manquent toujours le petit twist d’humour. Pour moi c’est la matière qui compte, je ne révolutionne pas du tout les formes, je m’en fous de faire une chaussure à 4 talons. Je ne comprends pas ceux qui disent « je suis un architecte », je ne vois pas une chaussure comme un immeuble. La question c’est : est-ce que ça me plaît à l’œil ? Je ne suis pas obsédée par les formes (je préfère les basiques) mais définitivement par les matières. J’aime les confronter de manière inattendue, comme le liège avec les paillettes avec les écailles etc… »amelie-stilllifeLes créations d’Amélie, toutes saisons confondues (plus quelques petits objets fétiches).

« Quand j’ai commencé à travailler, je refoulais complètement le fait d’être styliste ! Je trouvais ça futile ! J’avais l’impression de ne rien faire de concret. J’avais 25 ans et je voulais faire un truc de mes mains donc j’ai décidé d’être rempailleuse de chaises ! »

T’avais besoin de t’asseoir plus dans la vie et tu t’es dit « je vais refaire des assises », quoi. (hinhin)

« Et puis, j’ai rencontré la dernière bottière de Belleville, madame Germain.  Et là j’ai vu qu’on pouvait faire quelque chose de ses mains tout en travaillant dans la mode. Du coup, je me suis formée pendant 6 mois (auprès d’Eric Lomain). J’aime ce côté maquette, tu fabriques un objet. Aujourd’hui je n’ai plus aucun problème avec ça, je suis styliste chaussure. »

C’est drôle que tu dises ça, moi j’ai bien mis 10 ans à assumer de travailler dans la mode… Cela me renvoyait une image superficielle de moi-même alors que la mode a du sens tout en étant folle !

«Moi ma devise est la suivante :  Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d’entretenir en nous quelques petites folies. » (À l’ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust). J’aime bien être déconnecté de la réalité, sinon elle peut être barbante. Quand tu as ta propre marque, tu as tellement de galères. Je ne voudrais rien faire d’autres mais tu peux avoir des déceptions. Ma marque avance bien mais elle avance tranquillement. C’est mieux qu’un départ fusée ou  qu’un effet de mode qui peut redescendre immédiatement mais je voudrais aller encore plus loin. Heureusement, il y a aussi des grandes victoires. Là, j’ai réussi à réaliser mon rêve qui était de fabriquer en France. Du coup, je commence à fabriquer à Romans, dans l’ancienne usine de Charles Jourdan ! C’est tout ce que j’ai toujours voulu. »

Je sais que l’aspect financier, quand on est créateur de chaussures, est l’un des points les plus difficiles à gérer ? Tu travailles pour d’autres marques ?

« Mon modèle économique, ce n’est pas de faire du style pour les autres mais c’est d’être prof ! J’ai été approché une fois par une grande marque qui se lançait mais il fallait faire 150 modèles la saison ! Je ne sais pas faire ça. Il faut regarder les photos de streetstyles, s’inspirer de la rue, des autres marques, des grands créateurs, je ne peux pas ! Comment tu fais, ensuite, pour rester un peu à part avec ta marque ? Même si j’essaie de suivre ce qui se fait, ça m’aurait plombée. »

Tu ne travailles pas pour les autres mais est-ce que ça t’arrive de porter des chaussures créées par les autres ?

« Je porte des bottes en caoutchouc Aigle ou des Doc Martens dans la vie en général ! Sinon j’adore la marque Purified, très mec, très « everyday ». C’est typiquement le genre de chaussures que je ne fais pas et que je peux trouver chez les autres. »

C’est quoi la paire mythique pour toi ?

« La plupart des modèles Charles Jourdan de la grande époque… ou alors la Doc Martens ! Avant on créait des chaussures pour combler une nécessité, aujourd’hui ça n’existe plus et c’est ce que j’essaie de retrouver. »

Tu as combien de paires personnellement ?

« Une trentaine… Je ne suis pas une dingue de shoes… D’ailleurs, je regarde rarement les pieds des gens. Des fois, je me demande pourquoi je suis créatrice de chaussures ! »

Elle est trop mimi hein Amélie ? Libre, drôle, sexy, attachante, un peu folle, riche parce que pleine de contradictions… Un peu nous, non ?

On a envie de l’avoir à nos pieds, sans hésiter.

Photos par Olivia Da Costa.



In Her Shoes : Agathe Vernazobres.

agathevernazobres

Parce qu’on louche toujours sur le placard des autres en rêvant de savoir ce qu’il contient, parce que je vis entourée de femmes au CV shoesistique méga blindé, parce qu’il n’y a rien de plus jouissif que de parler de nos bébés chéris (nos shoes quoi) j’ai décidé de créer une nouvelle rubrique : « In Her Shoes ».

Trois questions toujours identiques pour devenir la petite souris des pieds des femmes.

La preum’s, c’est Agathe (son tumblr). Le genre de fille qui adore la mode, a du chien, c’est fou, et qui, alors qu’elle pourrait être méchante à cause des deux premiers points, est ultra sympa. Un mélange extra. Elle a un petit côté « Kate Moss mais qui serait née à Paris » (vous voyez la nuance?) (par exemple, bonjour la blondeur mais exit la bière) et prend les chaussures très au sérieux. Son job dans la vie est d’être responsable des relations presse en France d’une grande marque de luxe.

burberry

À la première question, « Quelle est ta paire préférée en ce moment ? », elle me répond  « Mes boots Burberry de l’hiver dernier ».

« J’aime la ligne agressive et sexy de cette paire de boots. Le talon très haut et incroyablement fin leur donne une allure folle. Pour moi elles sont parfaites :  la bonne hauteur de tige, la couleur noire, la matière, un daim bubble (= avec une impression de petites bulles), le talon très haut mais confortable grâce au plateau… Je ne m’en lasse pas. »

L’avis du Dr Shooooes : Vous avez noté  » de l’hiver dernier »? Voilà une shoesista bien droite dans ses bottes : elle achète du beau pour longtemps.

ysl

La deuxième question, « Quelle est ta paire mythique? » a laissé Agathe indécise. Comme je n’ai pas un tempérament de prof de math’, je lui ai permis de nous montrer deux paires.

« Les Tributes : LE modèle mythique de chez YSL. Incontournable. Je les ai portées et reportées, dans toutes les occasions. Elles vont avec tout. » « Je les mets moins depuis 2 ans mais je les aime toujours autant, et surtout j’en avais tellement rêvé de ces chaussures… »

L’avis du Dr Shooooes : je comprends Agathe qui avoue les porter avec moins de constance. La compétition du vertige depuis quelques saisons conjuguée à la forte visibilité de ce modèle  ont eu raison de sa passion. Mais force est de reconnaître que cette paire est à mettre au Panthéon des shoes mythiques. Ce cuir croisé esprit curé mixé avec une aiguille, c’est graphique et sexy. Dans 10 ans, elles assureront toujours le job. Je prends les paris.

Louboutin

Et son ex-aequo : « Mes chaussures de Cendrillon de Louboutin : j’ai acheté cette paire aux soldes presse Louboutin il y a 2-3 ans. Je ne les ai portées que 2 fois, ce dont je me doutais en les achetant, mais elles étaient tellement mignonnes… comme des chaussures de princesse. Je n’ai pas pû resister ! On a bien le droit de se sentir un peu comme Cendrillon de temps en temps. »

L’avis du Dr Shooooes : C’est comme de manger un MontBlanc de chez Angélina, aller voir les vitrines de Noël des grands magasins ou mettre des paillettes sur ses doigt de pieds le temps des vacances, c’est une douceur sucrée qui nous amène dans un autre monde. On devrait toutes avoir une paire comme çà dans notre placard, tiens !

celine

Et last but not least, la troisième question : « Quelle est ton achat programmé et/ou rêvé de la saison actuelle et/ou prochaine ? »

« En ce moment, je rêve des derbies noirs avec la plaque dorée signés Céline… Sublime!! Leur style Masculin/Rock est parfait ! C’est encore la collection d’hiver mais, comme je suis bloquée dessus, je n’arrive pas à me projeter sur l’été. Sinon, les petites paires de sandales imprimées Tabitha Simmons me font toujours craquer! Ci-dessous :

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L’avis du Dr Shooooes : Tabitha est la preuve qu’Agathe est So Pointu en matière de shoes. Cette créatrice est l’une des 3 ou 4 les plus plébiscitées actuellement.

Pour les derbies Céline, je ne comprends pas comment je ne les ai pas déjà moi-même. Je peux peut-être me renseigner, voir s’il n’y aurait pas une vente groupon.fr parce qu’elles sont tellement géniales, on les veut toutes, nan ? Qui en est ?

Photos par Agathe herself.



Roger puise dans le nouveau Vivier d’icônes.

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Miroslava Duma photographiée par Olivia Bee.

Feu les actrices, mannequins ou autres It Girls sans perpective. Pour bâtir leur image de grandes tentatrices et sortir ainsi leur épingle du jeu, les maisons de luxe font désormais appel à un nouveau genre de modèle.

Pour la saison 2014, la maison d’accessoires Roger Vivier plante ainsi son décor sur les doigts de pied de Miroslava Duma, héroïne des années 2010 et fausse poupée sérieusement connectée. Star du streestyle, leader de la team Russie, elle est la fondatrice d’un magazine en ligne buro247 et fait la loi sur la planète mode depuis 4 ou 5 saisons.

Mira, comme ils disent tous (parce qu’en russe, miro se prononce mira), a des moyens qui dépassent tous les nôtres réunis (une gosse de riche quoi), son pouvoir en Russie comporte certainement des parts d’ombre (c’est la Russie hein), et l’on trouvera beaucoup de gens pour critiquer ses méthodes (exposition de sa personne à outrance) mais une chose est sûre, les gars : aujourd’hui, les victoires se gagnent sur le Web. Le petit frère des « grands médias » est le dernier né mais il est devenu le plus puissant. Rien d’étonnant alors à ce que ses pouliches attirent le luxe. Et qu’une jeune fille qui pouvait sans doute tout faire l’ait choisi comme moyen de combler ses ambitions en est un signe clair et net.

Je n’irais pas jusqu’à dire que cela me réjouit (je vois venir les critiques sur la qualité de la production numérique en général) mais les temps changent ma petite dame et les premiers partis seront les premiers servis.

Pourquoi je vous raconte tout cela ? Parce que cet immense terrain de jeux qui s’offre à nous et dont nous sommes les premiers joueurs me terrifie et m’excite à la fois. J’ai des projets plein la tête et l’énorme envie de vous parler encore plus de chaussures de manière inédite et surprenante. Il me faut juste encore quelques plumes sur mes ailes pour gagner en confiance et décoller ! Et puis la team de bloggueuses made in France est en train de se monter (vous allez entendre parler de nous), se pourrait-il que les rêves se réalisent ?



Le bon goût, c’est moi. Euh, ou c’est toi ?

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« Le goût ou gout est la faculté de percevoir et discerner les beautés et défauts des choses, notamment dans les domaines esthétiques et intellectuels. Une personne possède ainsi du goût, ou bien « n’a pas de goût » voire « mauvais goût ». »

Dimanche midi, j’écoute l’une de mes émissions favorites à la radio : « des papous dans la tête ». Les chroniqueurs s’amusent à raconter des plaisirs personnels qui sont malheureusement étiquetés comme étant « de mauvais goût ».

Je ris. Moi, j’aime les trucs qui brillent un peu trop. Avec des strass et des perles amassés façon Pirate des Caraïbes. J’adore quand c’est, en plus, détourné et brodé sur des matières ou des modèles absurdes. Comme ces mocassins My Suelly tout copiés sur les mythiques Weston (allez, on ne va pas leur jeter la pierre) et méga ornés de trucs qui brillent trop.

(J’espère avoir détourné ces mocassins en les associant à un jean brut et un pull tricoté et torsadé esprit 70’s) (sinon, tant pis, ma réputation est foutue).

« Par extension, le goût désigne le jugement ou l’opinion sur une chose. Une chose est caractérisée par exemple « de bon goût » ou « de goût », ou bien à l’inverse « de mauvais goût », voire « dégoûtante ». »

Plus tard dans l’après midi, je suis dans la rue près de chez moi avec l’homme-qui-partage-ma-vie-et-empli-mon-coeur-de-joie-et-d’amour (il lit mes posts), et je vois une fille avec des pompes, mais des pompes, et je dis « c’est pas possible de mettre des trucs comme ça », d’un air hautain de rédactrice de mode que, même moi, ça me fait flipper toute cette intolérance. Et, l’homme-qui-partage-ma-vie-et-empli-mon-coeur-de-joie-et-d’amour me dit « qu’est-ce que t’es snob ». Je lui dis « non, je suis objective, c’est tout » (tellement foireux comme notion l’objectivité)(parce qu’en fait, je suis vexée, je déteste qu’on me dise que je suis snob, je préfère n’être qu’un puit sans fond d’amour).

Dans la soirée, quand  je vois sur l’instagram de l’une des mes meilleures copines de la fashion (dont le goût est multi-approuvé par les gardiens du temple) les bottines zippées en cuir noir à talons super aiguilles signées Saint Laurent qu’elle vient de s’offrir, mes oreilles, mes yeux et ma langue se rétractent. Je me sens fautive tout à coup. Sur le trottoir de ma ballade quelques heures plus tôt, j’ai balayé du revers de la mode une simple passante pour ensuite approuver cette mode qui flirte avec le trottoir ?

Mon cerveau est tout engagé dans cette vaste réflexion qui se résume ainsi « ah la la les histoires de goût ».

Pourtant, il y a bien du bon et du mauvais goût, non ? C’est bien à cette quête métaphysique que s’atèlent les innombrables articles qui recensent les Grands Classiques Intemporels à porter toute la vie ?

Est-ce qu’il y a une recette du bon goût ?

J’avais commencé à écrire un pataquès pas possible de mots pour essayer d’énoncer quelques règles de bons goûts et puis, l’embrouillage de pinceaux considérable dans lequel je me suis retrouvée m’a remis dans le droit chemin : la notion de diktat contenue dans la question est trop terrifiante. Et trop triste. Certes, on est parfois obligé de se conformer à une esthétique commune. Certes, on n’a pas tous des coeur de Lady Gaga, à vouloir se démarquer à corps perdu par le biais de notre apparence. Certes, se glisser dans le bon goût qui est surtout un pareil que l’autre si cher à notre adolescence est aussi l’expression du désir d’être pei-nard. Certes, on pourrait dire que la ligne claire est l’unité de mesure du bon goût (graphique, minimaliste, géométrique, straight, sharp, acérée, droite (mais courbe ça marche aussi), voilà le vocable des années 2000).

Mais je suis trop snob pour prétendre détenir le bon goût universel.



To Cuisse Hard or not ?

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Photo Noëlle Acher. (Merci pour ta patience)

Caresser le doux rêve de porter des grandes bottes qui montent presque jusqu’à la zezette est une convoitise secrètement partagée. Rassurez-vous. Cette ardeur n’est pas anormale. Juste irréalisable.

J’ai, rangées dans les tréfonds de mon placard (mais aussi de mon esprit), ces cuissardes en cuir somptueusement velouté.

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Elles sont signées Michel Perry, et n’attendent que la transformation miraculeuse de mon quotidien pour entrer sur la scène Parisienne. J’ai failli vous faire le coup du reportage « 24h en cuissardes », mais je me suis imaginée à l’école à 8h20 avec tous les 4 ans qui seraient arrivés à la hauteur de mon… Puis, me suis vue dans le métro, assise sur le strapontin, les joues rouges d’être sapée comme une… Ensuite, j’ai deviné l’oeil plein de sagacité du marchand de légumes au moment où j’aurais commandé mes carottes et autres topinambours… Bref, qui a dit que j’avais des idées pas catholiques dans la culotte ?

MAIS BON, si vous tenez à porter ces ambitieuses, le Dr Shooooes vous fournit l’ordonnance appropriée. D’abord la liste des médocs, y’en n’a pas 36. Choisissez-les pas trop montantes (sauf si vous faites à partir d’ 1m80), bien moulantes (donc en cuir stretch) (mais PAS brillant) avec des talons pas trop hauts. Même plats si vous pouvez. Concrètement, jetez un coup d’oeil chez (attention je vais dire un truc de dingue) Geox. Le prix est abordable pour des cuissardes en cuir (230€) et elles ont un petit air Chanel pas dégoûtant.

Et côté prescription, attention au surdosage. Sur cette photo, j’ai voulu me donner le maximum de longueur de jambes, du coup j’avais rouloté ma jupe en mini jusqu’à la culotte (oui encore le mot culotte). Totalement impraticable, overdose mortelle assurée. Déjà quand le facteur est monté, je ne vous raconte pas la scène. Non, on se la joue profil bas, pensez Emmanuelle Alt (googlez). Jean slim ou legging + pull loose + veste mi cuisse ou caban. Pas de jeux sur les collants (plumetis, carreaux, résille, t’oublies). On dédramatise même, avec un sweat-shirt par exemple (vous entrevoyez la manche du mien). Pas de mini-jupe mais plutôt une robe en maille épaisse.

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À renouveler aussi souvent que nécessaire.

Voilà, traitement de choc, vous avez vot’ cart’ de sécu ?



Oui, c’est un péché mignon.

APOLOGIE

Je ne sais rien faire des mes 10 doigts, je regarde mes copines doityourselfeuses comme si elles étaient dotées d’une ferveur divine, prêtant à leur main des pouvoirs qui me sont refusés. Puis, je rechigne affreusement à faire les courses, quand il faut y aller, je trépigne comme quand j’avais 4 ans et que je voulais une seule chose : « on y vaaaaa ».  Et puis encore, prendre du temps pour faire la cuisine me semble un temps chipé à autre chose (mais quoi chai pas) (merci chéri d’aimer les poêles) (ahah je t’ai bien eu hein ?), je regarde les amoureux de Top Chef comme des gens qui ont réussi à s’intégrer dans la société, et moi, je me sens comme quand j’avais 16 ans et que j’avais toujours pas roulé de pelle. Incapable de prendre en marche ce fabuleux train qu’est la vie qui file vers son meilleur.

À la place de tout cela, je vis dans un château de chaussures et je suis CAPABLE de repérer, pour vous, ces slippers ananas Apologie de la collection 2014 en plein mois de décembre. Pourquoi eux ? Parce que ce fruit est devenu un emblème du joyeux et du trendy. Il connaît une belle fashion-destinée grâce à l’amour que lui a porté Stella Mc Cartney chez Chloé en 1997 (le fameux maillot avec le gros ananas sur le minou), et l’année dernière il s’est imposé un peu partout par son humour juteux. En bref, il est devenu un intemporel du style qué calor. À porter en 2014 avec les imprimés arty-tropicaux (= couleurs vives + feuilles + dessins graphiques) auxquels vous ne saurez résister, vous allez voir.

Alors, j’en cuisine-ti-pas des bons looks avec des chaussures, moi ?

nananasnèreu.


 
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