Aujourd’hui, je fournis la drogue.

mellow-yellowPhoto par Olivier Placet.

Mercredi 30 avril : yo, je suis dealer de shoes, maintenant !

J’y pensais depuis longtemps, bah oui, à vous offrir une dose de shoes. Mais je voulais que la came soit bonne. Que c’en soit une que je consomme moi-même et pas un sous-produit de vulgaire toxishoesista.

Ces petits escarpins à pois avec un gros noeud de chez Mellow Yellow sont pire que de la drogue, ce sont des chaussures d’héroïne. Et elles peuvent être à vous (à votre pointure, of course). À condition de jouer un peu mes chéries héhéhé.

Comme rien n’est jamais simple dans ma tête, j’ai tourné et retourné, et reretourné ce que je pouvais bien vous demander de faire de sympathique pour gagner la dose. J’aime les histoires. Je me suis dit, je vais leur demander de raconter une « galère de talons ». Puis je me suis dit que je n’avais moi-même pas forcément quelque chose à raconter, alors j’ai pensé à « un souvenir émouvant » ou « une aventure drôle » ou « une expérience inoubliable » ou « une anecdote amusante » ou « une surprise folle », puis je me suis dit pourquoi ne pas les interroger « sur les chaussures de leur rêve? », j’ai changé, j’ai même reculé d’UN JOUR ENTIER le début du concours parce que j’étais dévoré de doutes (oui j’ai des soucis). Alors, comme ma philosophie est d’observer les situations avec un peu de distance pour mieux les comprendre, j’en ai tiré la conclusion suivante. Si j’ai tant d’hésitations, c’est que toutes ces questions sont valables, non ? Alors pourquoi ne pas faire un cocktail et jouer ainsi :

« Racontez-moi une histoire de shoes vous concernant, qu’elle soit drôle, triste, émouvante, amusante, qu’elle soit anodine ou profonde, qu’elle soit un rêve enfoui ou un désir actif, que ce soit en 3 mots (oui oui ça marche aussi juste 3 mots) ou que ce soit en 10 lignes. Donnez un peu de vous et la chaussure viendra à vous ! »

Donc, vous racontez votre histoire dans les commentaires ci-dessous, vous avez jusqu’à mercredi prochain, le 7 mai (après c’est l’armistice) 19h pour tenter votre shoes. Je choisirai l’histoire qui me touchera/marrera/étonerra/éclatera/pleurera le plus (je sais je vais souffrir de devoir choisir) (s’il y a trop d’ex-aequos, je finirai en tirant au sort).

Et surtout, n’oubliez de liker la page Facebook de Shooooes (juste à côté, là) car le résultat sera dévoilé à cet endroit.

À vous de jouer mes shoesistas d’amour !

Edit du 10 mai : Oui, je l’avoue, j’ai mis beaucoup trop de temps à choisir. Ce que vous avez fait mes chères (et mes deux chers), c’est fou. Vous m’avez fait pleurer, bon sang. Vous m’avez fait rire, my god. J’ai ressenti tant d’émotions et tant de gratitude pour le temps que vous avez tous consacrés à ce « concours ». Vous êtes allés au-delà du jeu, vous vous êtes emparés de cette espace de liberté et vous y avez gravé la profondeur de l’être humain. Avez-vous lu tous les commentaires ? Car ils sont un cadeau pour nous tous et pour tous ceux qui passent… Que celui qui nous traitera d’écervelées nous jette la première paire ! Devant la difficulté et parce qu’il fallait choisir, j’ai relevé les 30 histoires qui m’ont le plus marquée, puis j’ai demandé à mon fils de 4 ans et demi de tirer au sort. La gagnante est donc Carole A. et ses « Valentino so SM ». Permettez-moi de vous embrasser bien fort !



Des sandales de pélerin, mais pimpées.

flamingos

Ke-ou-wa ?

Oui, des sandales de pèlerin pimpées. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier le modèle ci-dessus, parfaitement inscrit dans la tendance actuelle.

La mode a le goût des mélanges et se plaît à désacraliser les codes. Pourquoi ne pas donner une touche de glamour aux sandales que portent les pieux, adeptes de l’austérité vestimentaire ?

Pimpé, ça veut dire quoi ? Oui, vous avez raison de vous faire la réflexion, ça viendrait pit-être un peu du mot « pimp » en anglais, maquereau en français (et pas le poisson hein). Par extension, ce sont des gestes qui vont booster notre vie quotidienne. Ainsi, on peut pimper une salade (en y ajoutant des trucs inattendus), on peut pimper un vieux pull (en lui cousant des paillettes extravagantes), on peut pimper son mari (en lui cousant une nouvelle coupe de cheveux unique), et donc, on peut pimper des sandales de curé pour les rendre encore plus divines.

Anne Blum est la coquinette qui se cache derrière la jeune marque Flamingos, auteure de cette sandale « hybride » ( un mot top padaboum à la mode pour décrire les shoes chelous qu’on essaie de nous vendre cette année).

Son truc à Anne, c’est de prendre les modèles qui appartiennent à notre culture commune et de les pimper, avec des matières inattendues ou des hauteurs pas très chrétiennes.

Ainsi, on obtient cette sandale avec laquelle je viens de passer mon après-midi (suis quelque part sous le soleil de la méditerrannée) et qui est complètement nouvelle tout en rappelant un design acquis depuis longtemps.

Deux lamelles de cuir se croisent sur le pied (une ligne simple esprit amen) en s’arrogeant le droit au Gold. La semelle n’est pas de cuir mais de gomme blanche et son épaisseur me hisse plus près des cieux.

Et c’est toujours ça de gagné, non ?

Modèle Malabar signé Flamingos, 195€.



Soudain, un inconnu vous offre des shoefleurs.

J’ai pris un plaisir fou à vous lire et vous répondre hier autour de cette question fondamentale : « tu as combien de chaussures ? » ! Je tenais à vous dire à quel point c’est amusant et encourageant de sentir une communauté de folles de la pompe à mes côtés.

Pour vous faire plaisir et vous remercier de partager vos secrets avec moi, quoi de mieux que de vous offrir ma sélection rêvée de shoefleurs ? L’une des tendances les plus réjouissantes de ce printemps. À s’offrir ou juste à sentir.



Tu as combien de chaussures ?

maliste

Faut croire qu’on n’a pas besoin d’avoir fait polyshoesique pour devenir un spécialiste de la chose. Au départ, c’était juste un trop-plein qui avait besoin de se déverser.

Beaucoup de chaussures dans le placard, encore plus dans la tête. Shooooes naît sur un coin de comptoir au bord de la méditerrannée en 2011.

Depuis, on ne me demande plus si je vais bien mais :

« Tu as combien de chaussures ? »

Chaque fois que cette question surgit, un frisson me parcourt l’échine. Que répondre, alors même que je n’en ai aucune idée ? Et que j’ai peur d’être jugée pour possession irraisonnable de trop de chaussures.

Un temps, je me suis dit que j’allais répondre à la tête du client. Lui l’a l’air gentil, je vais lui faire plaisir en le faisant rêver, allez 400. Lui l’a pas l’air commode, je vais y aller mollo, allez 25. Lui l’a l’air de me comprendre, je vais lui dire un truc qui doit se rapprocher de la vérité, allez 80.

« Tu as combien de chaussures ? »

Me demande, il y a 10 jours, l’équipe du site Sarenza qui veut faire mon portrait dans la section « les perchées ». Je me pétrifie comme d’habitude, puis je sors mon laïus préféré « oooooh beaucoup par rapport à la moyenne des femmes, mais peuuuuu, si l’on me replaaaace dans un contexte de professionnelle de la moooode. 80. »

« Tu as combien de chaussures ? »

Me demande, il y une semaine, l’équipe de 100% Mag de M6 qui vient me filmer pour parler des tendances chaussures de l’été (hiiii) (à sortir cette semaine) (j’ai pas la télé, si vous le voyez, faites-moi signe !). « oooooh beaucoup, mais pas tant que ça hein, ça dépend, ça dépasse, voilà, voilà, j’ai l’impression que le micro est tombé, non?  »

« Tu as combien de chaussures ? »

Me demande, hier, Isabelle Thomas qui veut m’interviewer pour son livre sur les chaussures à sortir cet automne. Je ne réponds rien.  Je pique une crise.

Je réfléchis (c’est bien).

Et alors, je me suis attelée à la plus lourde tâche de mon existence. Recenser mes tous petits, mes trésors, mes shoemours. Fini le flou artistique, fini la récré, on passe à la grande école. Avec le risque que cela comporte : vouloir en abandonner certains. Ceux qui sont les moins légitimes. Qui ne me ressemblent pas ou plus. Qui sont trop vieux.

Mais qui suis-je pour faire ça à des chaussures ?

J’ai dressé la liste avec leur identité marque+descriptif (non mais, pourquoi ne pas les ficher pendant qu’on y est), je les ai rangé par catégorie (démarche fasciste !). J’ai pâli, j’ai sué, j’ai râlé, j’ai hésité, j’ai tout noté, j’ai soulevé parfois de la poussière, mais j’ai accompli ma mission.

Et après avoir voulu défavoriser les plus faibles (ne pas prendre en compte les tongs), écarté les imposteurs (les chaussons fourrés ramenés du Mexique), tenté d’ignorer les plus usées et oublié puis souvenu des cuissardes en veau velours planquées dans une boîte sous le lit (pas d’allusion SM prévue dans cette phrase), je me suis mise à compter les paires.

Et j’ai eu ma réponse.

Sans-disque. non, sens-dicte, pardon, cen-crispe, roooo, j’y arrive pas. C’est comme vous dire à quel âge j’ai fait l’amour pour la première fois, je me sens toute chose…  110. Voilà, c’est dit. Et je cite « oooooh beaucoup par rapport à la moyenne des femmes, mais peuuuuu, si l’on me replaaaace dans un contexte de professionnelle de la moooode. »

Et vous, avez-vous déjà compté ?



Des quoi ?! Des méduuuuses.

meduse

Image issue de Pinterest.

 

C’est fou comme on ne se connait pas. Comme il faut parfois être mis devant l’évidence pour se rendre compte de ce qu’on est. De ce qu’on aime. Et de ce dont on a envie.

J’en parlais même avec une amie l’autre jour qui me disait qu’elle avait appris des choses sur elle-même grâce à ses tableaux Pinterest ! Qu’à force de réunir des images, elle avait posé le doigt sur ses goûts. Et affiné ses désirs.

Ainsi, depuis quelques mois, je réunissais tranquillement dans un petit coin de mon ordinateur des tonnes de sandales afin de procéder au difficile choix annuel. Car la règle dit que « des-nu-pieds-se-choisissent-tôt-dans-la-saison » (histoire de rêver les amis).

Puis, le moment vint de faire mon coming out sandalesque. Allez chère Dr Shooooes, ouvre le dossier, regarde l’ensemble. Et choisis !

Et voilatipa la pêche miraculeuse que je trouve : des méduses en veux-tu-en-voilà.

churchs

Mes préférées : des Churchs. Sans doute pour leur côté « curé chic » (oui oui) (c’est la sobriété qu’on aime dans le curé).

jonak

Et je me suis surprise à reluquer ces Jonak, qui, étant 4,43 fois moins chères que les Church’s ont su faire balancer mon coeur.

ags_carven

Dans le genre curé, il y a les branchées. Comme cette collaboration entre Ancient Greek Sandal (des nu-pieds avec semelle en cuir type « tropézienne » mais venus de Grèce) (ouiii c’est un peu « marketé » comme produit, genre vous portez les chaussures des dieux grecs) et la maison Carven. Le tout vendu chez Colette. Voyez.

amelie-pichard

Après, j’ai dérivé. Vers ces Amélie Pichard, par exemple. En cuir velours perforé rose. Une réinterprétation féminine, pourquoi pas ?

sophia-webster

Ou encore ces Sophia Webster (vous savez cette anglaise qui fait des cuissardes à pompons-sandales du soir-bottes de neige d’été en Russie). Des « Jelly Shoes » comme disent les british mais avec des couleurs subtiles et un talon pailleté.

mellowyellow

Et je n’oublierai pas le modèle signé Mellow Yellow, rose à paillettes. Un bubble gum dans le curé.

Mon inconscient est une machine folle. Emballé à cent à l’heure, Il décide du programme des fixettes sans même m’en toucher un mot. Et j’en reste comme deux ronds de flan quand je découvre qu’Il a décidé cette année de cristalliser sur les méduses. Un truc « répulseur à mec » en plus. Franchement, je ne Le comprends pas. Je ne vois pas à quoi Il fait référence quand Il semble reconnaître quelque chose de familier ou de plaisant dans des Méduses. Pour m’en faire vouloir à ce point… Je n’ai aucun souvenir d’enfance, qu’il soit bon ou mauvais, lié à ces trucs en plastoque. Aucun traumatisme autour de la Méduse. Je n’ai jamais été forcé d’en porter, je n’ai… Attendez ! Mais si ! J’en ai eu, une fois. Des rouges MAGNIFIQUES. J’étais dans le Lot, chez un grand-père pas très aimé. C’était l’été, ma mère m’avait conduite là-bas pour occuper un bout de vacances. Elle avait achetée sur place cette paire de sandales pour protéger mes petits petons d’enfant des vilains cailloux de la rivière. Puis elle était repartie à Paris pour le travail. Ne me restait d’elle que ces sandales. Le lendemain, durant la baignade, la sandale rouge MAGNIFIQUE a glissé de mon pied, et a coulé. Je ne l’ai jamais revue.

25 ans plus tard, cette histoire va me coûter une paire de Church’s à 350.

Bravo, vive la France, vingte sur vingte !



In Her Shoes #3 : Louise Angelergues, alias Louison.

Louison
Parce qu’on louche toujours sur le placard des autres en rêvant de savoir ce qu’il contient, parce que je vis entourée de femmes au CV shoesistique méga blindé, parce qu’il n’y a rien de plus jouissif que de parler de nos bébés chéris (nos shoes quoi), voici la rubrique : « In Her Shoes ».

Louison (c’est son nom de scène), je ne la connais pas en vré de vré. Pour la petite histoire, elle m’avait contactée il y a 4 ou 5 ans pour faire un stage dans ma rédaction, quand elle était encore bébé. Depuis, je ne l’ai jamais lâchée du coin de l’oeil.

Louise est illustratrice, son dada, c’est la politique (Marianne, Nouvel Obs) (et pi aussi l’actu crousti-chip) et j’ai une admiration folle pour cette catégorie de filles. Engagées, pensantes, accrochées fermement à la température de l’air ambiant, elles sont un condensé d’humour et d’intelligence. À l’instar de ces consoeurs vedettes, comme Margaux Motin ou Pénélope Bagieu, Louise est aussi très sensible à la mode et cultive un style bien à elle. Son créneau officiel, c’est le pois (voir ci-dessus).

En toute logique shoecentrique, je me suis donc demandée ce qu’une fille comme elle avait dans sa penderie.

aigle-Liberty

Quelles sont tes chaussures préférées du moment ?

« À Paris, patauger, c’est tout un art. La traversée des jardins publics et autres nids de poules dans les trottoirs peut s’avérer un massacre pour les souliers. Même en tenant à jour une carte des flaques, j’ai connu des pertes terribles de petites ballerine H&M waterploof. Période de giboulées oblige, mes chaussures du moment sont donc ces bottes Aigle, en collaboration avec Liberty pour éviter le look « pêche aux moules ». Elles sont archi confortables, solides, made in France (le redressement productif peut dire merci…) et un vrai sujet de discussion quand je les porte. Même dans le métro, où les gens ne sont pourtant pas très portés sur le bavardage, il n’est pas rare qu’on me complimente. Et cerise sur le Liberty, elles m’ont été offertes par amour et par surprise. »

magicien-d-oz-ok

Quelles sont tes chaussures mythiques ? Louise a eu du mal à choisir. Et comme vous le savez, j’aime les patients qui s’expriment, du coup, en voici 3.

« Chez les petites filles, il y a deux écoles : celles qui rêvent de la pantoufle de verre (Disney) ou de vair (Perrault) de Cendrillon et celles qui vendraient leur dinette pour les chaussures de Dorothy dans le Magicien d’Oz. Une paire vous trouve un prince, l’autre vous ramène chez vous. Tout est une question de priorité. Les « yellow brick road » étant assez rares sur les trottoirs parisiens, j’ai dû étouffer mes envies de paillettes pendant de loooooongues années. »

anniel

« Jusqu’au jour où, chez l’italien Anniel, j’ai trouvé cette paire de derbies. Elles aussi suscitent de nombreuses réactions quand je les porte. La cécité entre autres. Il me reste juste à trouver un Toto assorti. »

melissa-westwood

« Créer son propre mythe c’est aussi possible. Cette paire d’escarpins Vivienne Westwood + Melissa en est l’exemple parfait. Achetées sur internet en vue d’un mariage, elles n’ont jamais mis le talon dehors. Je les adore, elles me font un pied sublime…mais je ne sais pas marcher avec. Bambi sous Lexomil. Sexytude au niveau zéro. Du coup je ne les mets que chez moi. Des chaussures d’intérieurs, des Bradshaw-rentaises en somme. »

repetto

Quel est ton prochain achat ?

« Mon prochain achat est, en fait, déjà mien. Chaque année, sous un prétexte toujours assez mystérieux (c’est ma fête, c’est bientôt Noël, c’est jeudi…) je vais chez Repetto et m’offre une paire. Il y a deux ans c’était des Camille. L’an dernier des Zizi. Cette année des Michael. Trois ans que j »hésite, trois ans qu’elles représentent à la perfection « le prochain achat ». Les avoir aux pieds ne leur ôte pas ce rang. Et si Repetto continue à maîtriser l’art de faire de si jolis souliers plats (bisous Vivienne et Melissa), ma tradition n’est pas prête de s’arrêter. »

PS de Louison : Il faut rendre à César ce qui est à César, les dessins de la photo des Anniel sont d’une artiste (et amie) qui s’appelle Margaux Barba.

PS du Dr Shooooes : Louison sera bientôt dans les librairies mais chut on dit rien c’est pas fini.


 
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