La provoc’ selon Dior

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Il y a deux jours, lundi 26 janvier, la maison Dior présentait son défilé de Haute Couture.

Les souliers sont régulièrement assez décevants, voire inexistants. La magnificence des robes absorbant toute la lumière. Comme si, avec ces tenues à plus de mille heures de travail, bardées de paillettes et de soieries précieuses, il ne fallait pas en faire trop. Ou alors, les créateurs jouent sur le décalage. Ainsi, l’année dernière, chez Dior comme chez Chanel, les mannequins défilaient en baskets (de luxe certes, près de 900 euros la paire) mais en baskets quand même.

Lundi les mannequins étaient chaussées de cuissardes montantes jusqu’à une destination inconnue xxx, en latex rouge, orange et bleu. Un contraste saisissant entre les valeurs bourgeoises véhiculées par la mode de Dior depuis plus de 60 ans et celles que notre cerveau associent à ce genre de grandes pompes.

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Visuellement, entre cet espèce de plastoc brillant aux couleurs vibrantes et les robes brodées, c’était magnifique.

En terme de sens, cela s’apparente à une provocation en zone de confort. Pas vraiment de risque pris, la cuissarde étant (attention breaking news), la shoes de la saison (vous allez voir, vous aussi ça vous titillera de plus en plus au cours des prochains mois). Sa symbolique de trottoir étant partiellement évaporée…

Ou comment faussement choquer la bourgeoise. Dior défenseur très discret de la cause du sexy (selon l’emploi très particulier de « discret » dernièrement redéfini par madame Christine Lagarde).



Hommes : 3 tendances de demain à adopter tout de suite.

Les défilés de l’automne-hiver 2015-2016 se sont achevés hier soir dimanche, avec Saint Laurent.

Qu’est-ce qui a été décidé pour vos pieds messieurs ?

En essayant de mettre de côté les trucs immettables, je connais vos réticences, voici ce qui pourrait vous tenter.

paul-joe-fw15-16Grand 1 : La petite basket blanche.

Non. Ce n’est pas parce que vous êtes un homme que vous n’êtes pas sous l’emprise des grands mouvements shoesesques. C’est confirmé : la lame de fond « Stan Smith » s’est confortablement installée dans votre vestiaire. Revue et corrigée par chacun, la tennis immaculée que l’on porte avec tout et n’importe quoi doit désormais faire partie de votre vocabulaire. Internationale, elle a été repérée chez Paul&Joe (ci-dessus), le français Ami, le suisse Bally, l’américain Coach, l’anglais Joseph, les hollandais Viktor&Rolf et sur les designers eux-même lors du salut (Kim Jones, le directeur de création de Louis Vuitton en tête).

LE CONSEIL : Vous les portez avec votre costume habituel (qu’il soit pantalon-veste ou jean-pull) en faisant comme si ce n’était pas des baskets. N’ayez pas peur des associations que vous considériez contre-nature, la tennis blanche aime les chocs visuels. Et vous l’achetez surtout là où se trouve votre budget : chez Adidas pour l’originale, chez Minelli ou chez Zara pour les ersatz moins chers… Mais peu importe la marque, pourvu qu’il y ait l’ivresse.

LE PSYSHOE POINT : Comme le dirait Jacques Shu (socialite parisien à la classe ultime) : un uniforme, c’est la triste norme, MAIS ça limite les fashion-faux pas.

tommy-ton-fw1(-16Photo Tommy Ton.

Grand 2 : Rock the chaussettes.

Repérée sur les plus beaux mâles sapés de la planète : la tendance chaussette-assortie-à-un-truc-de-sa-tenue peut vous laisser totalement de marbre (la chaussette n’étant pas un point fondamental de la vie humaine sur terre), mais elle peut aussi vous amuser et c’est là sa raison d’être. En plus, une chaussette, c’est pas cher. Donc c’est un petit jeu à portée de sous.

LE CONSEIL : On peut l’assortir à pleins de choses, soyez le peintre de votre allure (emphatique) : son foulard, son écharpe, sa chemise ou son pull. Encore faut-il avoir un pull qui ne soit ni noir ni gris (sinon on ne réalisera pas de l’extérieur que vous avez fait un effort). Serait-ce l’occasion de donner un coup de peps et de couleurs à votre vestiaire ?   Tiens tiens non ?

LE PSYSHOE POINT : Un « rock the chaussettes », c’est s’envisager avec un peu de dérision et ce petit mouvement de recul ne fait jamais de mal à personne.

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Grand 3 : la grosse godasse qui fait un gros pied.

Quand je dis « grosse godasse qui fait un gros pied » je ne parle pas d’une chaussure NÉE grosse (comme des Timberland ou des après-ski), je parle d’une chaussure génétiquement modifiée pour DEVENIR grosse. L’idée est de prendre un classsique et d’en modifier les proportions habituelles. Comme ci-dessus chez Ami avec ces derbies montants : la semelle est épaissie et s’autorise ainsi un petit air punk qui excite une silhouette un brin chiante. Chez Hermès, le derbie classique triple sa semelle, idem pour le mocassin de Paul Smith. Pour Louis Vuitton, Prada ou Acné Studios, on frôle les chausseurs alpins de retour vers le futur tellement les volumes prennent la grosse tête.

LE CONSEIL : Cette tendance fonctionne mieux sur des pantalons un peu serrés, voir légèrement courts sur la cheville (sinon, gare au tassement). Mais, après tout, pourquoi pas non ? C’est plus solide et ça tient chaud.

LE PSYSHOE POINT : Cette chaussure prône l’égalité homme-femme. Ralenti dans votre démarche par la lourdeur de ces choses, vous irez moins vite, comme la femme à talons hauts, et donc, vous aurez plus de temps pour réfléchir (comme la femme à talons hauts).

Voilà, vous pouvez reprendre une activité normale, vous êtes shoesé.



Le point sur la Stan Smith.

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On se sent comme des dindons, farcis mais heureux. La mascarade était grotesque, mais elle a marché : la rue est Stan Smith.

Pour mémo. Adidas annonce il y a deux ans, des trémolos dans la voix, que la Stan Smith ne marche plus assez bien et qu’ils arrêtent la production. Catastroumpf. Puis, quelques mois plus tard, ils avouent que c’est vraiment insupportable cette douleur au fond du coeur, que tous les révoltés de la planète se déchirent la poitrine au souvenir de cette petite basket en cuir blanc, au bout super rond et au cul vert. C’est décidé,  l’icône des 80’s sera relancée. Mais il n’y en aura pas beaucoup, parce que c’est pô facile de produire tout çà. Phoebe Philo, la prêtresse de Céline en porte, jenna Lyons et Marc Jacobs aussi, les éditos mode en regorgent. Flûte, tout le monde en veut au même moment. Moralité : la Stan Smith est l’un des plus gros cartons de l’année (il paraît qu’ils en avaient déjà vendus près de 40 millions depuis les années 70).

Aujourd’hui, vous trouvez ses rondeurs minimalistes embusquées chez toutes les marques de mode. De Stradivarius (l’enseigne teen-cheap de Zara) à Isabel Marant (dans une version avec des paillettes et des empiècements de cuir façon Western à près de 350 euros), en passant par Maje (avec le cul pailleté), Zadig&Voltaire, H&M, et j’en passe. L’originale s’est vu célébrée par le designer actuel de Dior Raf Simmons (avec un R perforé sur les côtés), taguée par Pharell Williams, bleutée et en-pointillée par Colette. On lui a zébré les fesses, scratchés les lacets, maquillé le cuir en noir : tout est bon pour laisser penser aux plus rétifs qu’ils feront quand même la différence… tout en épousant la norme.

Aujourd’hui, comme avec les Freestyle de Reebok en 5ème, basculer vers la norme shoesesque et porter le signe de ralliement d’une classe entière aux pieds, ça me fait flipper. J’ai l’impression de m’aliéner les pieds et l’esprit par la même occasion… (alors que, à un autre niveau,  j’ai fondé une famille sans me prendre la tête hein).

Mais ! la Stan Smith a atteint le même statut que la Converse me rétorque Lise lors de l’une de nos discussions mode. Ce n’est plus une basket, ce n’est plus même une chaussure, c’est une légende incontournable. Une institution au même titre que le jean ou le Perfecto. Elle est aussi chic que n’importe quel escarpin, offre une autorité « mode » à quiconque s’en empare pour y déposer le graal aux pieds : être tendance en toute circonstance même quand on n’est pas sapé, même avec un radis sur la tête.

C’est à portée de sous, 90 euros, c’est pratique cette légitimité fashion quand il faut être bien sous tout rapport en terme de tendance, et pourtant, je n’y arrive pas.

Nooon, ce n’est pas un drame, mais quand même, c’est grave docteur ?



Comment tout a commencé.

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À l’heure où les grand-mères deviennent les nouvelles icônes des maisons de luxe (Chez Céline, l’écrivaine américaine Joan Didion prête un peu de son charisme intello au vestiaire de Phoebe Philo, Saint Laurent prend ses modèles Folk directement à la source avec Joni Mitchell ; le post de Géraldine vous offrira un tour d’horizon complet de la tendance) (c’est pathétique, mais je ne peux pas l’appeler autrement, même si cette tendance a des côtés franchement réjouissants)

À l’heure où trouver du sens à ce que l’on fait devient vital, après ce basculement irréversible vers l’inquiétude,

Quand la terreur est devenue virale (le flux Facebook est difficilement supportable en ce moment)

Quand l’amour de ce que les autres appellent le superficiel rend cette quête ardue,

J’ai envie de vous raconter un peu de personnel ce matin et de tirer un petit bout du fil de la pelote des shoes avec vous.

Sur cette photo, ce sont les chaussures de ma grand-mère, elle a 92 ans. C’est elle qui m’a transmis le virus. Pas juste celui des jolies chaussures, mais le virus de se propulser dans les étoiles avec juste un petit bout de cuir entre la terre et soi-même. Quand j’allais chez elle enfant, mon attention finissait toujours par se poser sur les paires de chaussures à talons rangées dans l’entrée. Je les regardais et chaque forme me parlait. Je projetais une histoire dans chacune d’elles. Leur couleur, leur hauteur m’envoyaient sur une autre orbite, dans un monde bâtit selon mes propres règles, dénué des contraintes de l’enfance et où je jouais le personnage principal de mes rêves.

Pour la plupart, elles étaient signées Charles Jourdan : comme cette paire de sandales en cuir dorée façon babouche des mille et une nuits à lacer autour de la cheville qu’elle portait à Noël dernier. Elles datent des années 70. Quand on pouvait encore s’acheter de belles chaussures sans gagner un salaire mirobolant. J’aime la délicatesse du collant noir très fin, quelle élégance !

Après avoir observée les chaussures, allongée de tout mon long sur le carrelage, je lui demandais toujours si elle pouvait me les prêter. C’était invariablement d’accord. Et là, mon théâtre commençait. Les yeux rivés sur une paire d’escarpins de jour vert pomme et noir :  » Bon, allez hop en réunion, venez, traversons le grand couloir, nous avons de grandes décisions à prendre, dépêchons-nous, vite, marchons, oui je vous attends, passez-moi les dossiers, bon alors, faites-moi votre rapport », une sandale orange ornée d’une fleur « comme cette femme est belle, quelle démarche, quelle élégance, cette fête est parfaite, la vie aussi, nous allons dans un château magnifique, vite ne ratons pas la voiture, comme ces paysages sont beaux, oui je vais bien merci mon cher, je suis très heureuse.  »

La beauté d’un détail, d’une fleur de cuir, d’une couleur, d’une hauteur de talon ou encore d’une bride sur le pied dessinaient les contours d’une femme à jouer et me donnaient la matière première pour malaxer mes rêves. Je cristallisais tous mes désirs autour de ce petit bout de truc.

Vous vous rendez compte d’où je pars ! Remarquez, il en fallait une couche pour faire un blog hein ?



WANTED : des sneakers parfaits pour la semaine et le week end.

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Flamingos, j’en ai déjà parlé, vous connaissez peut-être, c’est la marque d’une femme : Anne Blum, agent de chausseurs.

En 2012, elle a envie de rigoler un peu et elle lance une marque avec un nom marrant où elle mixerait entre eux tous les basiques et icônes intemporels de la pompe. Maintenant, ça rigole plus du tout depuis que les américaines sont zinzins de ses tatanes et que les grands magasins New Yorkais sont devenus ses points de vente numéro 1 (#classos).

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Ici, vous avez la Van’s-Couture-de-geisha-à-plateau-de-gomme-et-mix-de-matières. En vrai, ça veut dire que vous avez un sneaker assez chic pour être porté quand il faut l’être (le cuir tressé, le faux croco et le feutre font luxe), et assez confortable pour quand on en a marre de n’être QUE chic. Le plateau est idéal pour toutes celles qui regardent le monde d’en bas en rêvant d’en haut mais qui ont besoin de leurs jambes pour marcher.

Fermez les yeux, imaginez un costard avec, ça marche, refermez les yeux, imaginez une jupe ample et un chemisier ou un petit pull, ça marche, re-re-fermez les yeux, imaginez votre jean et son amant le pull col V, ça marche, re-encore-fermez les yeux, imaginez votre robe so chic que vous ne mettez jamais parce que vous avez la flemme de lui associer des talons, ça marche parce que ça la twiste.

Des trucs qui font que tout marche comme çà sur des roulettes, est-ce qu’on devrait s’en priver ?

Nan.

Les Coconut, puisqu’elles s’appellent ainsi, sont en vente, en bleu et en bordeaux, sur le site de l’Exception et sur Flamingos. En soldes, oui oui.



C’est quoi la tendance ? Les classiques adoptent le bout pointu.

Vous allez me dire « le pointu, c’est pas nouveau », et vous aurez parfaitement raison. Mais que le pointu fasse l’amour à tout va comme çà, on n’était pas habitué. C’est là qu’est la subtile mais conséquente nouveauté.

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Par exemple la ballerine Repetto. Jusqu’ici, elle était prête à devenir botte pour se mettre à vos pieds, mais jamais elle n’avait pris  la peine de se mettre en pointe. Les Brigitte sortent en boutique maintenant (235€). Et ce petit bout turlututu leur confère un aspect rock qui donnera un coup de boost à ce classique made in France. Ainsi qu’à votre costume slim-perfecto.


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Puis, le moc’ d’écolière, dont le verni tradi. et le museau arrondi peuvent plomber n’importe quelle silhouette qui n’aurait pas pris la peine de se décaler. Avec un bout plus piquant comme ce modèle &Other Stories (en soldes à 125€), les vénérables mocassins ne vieillissent plus la silhouette, au contraire, ils l’emmènent vers la modernité. Les franges démesurées y sont aussi pour quelque chose, j’avoue. Vous les portez avec un pantalon ou un jean 7/8 qui dégagent la cheville et une chemise avec un sous-pull col roulé en dessous (j’ai trouvé le modèle parfait chez Cos : fin et presque transparent, maille loose et bord franc), c’est chic et pratique. Avec une robe imprimée ou unie, c’est chic et inattendu.


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La slipper héritée des skateurs de Los Angeles se fait aussi le bout mutin. Celle-ci s’octroie une petite touche Couture avec son cuir perforé (normal elle est signée Nicholas Kirkwood) mais vous en trouverez des pelletés en toile sur Sarenza dès les soldes terminées. Peu importe la matière, vous les chaussez comme si portiez des Van’s normales, que vous portiez déjà comme si c’était des souliers chics. C’est à dire avec une chemise sous un pull ou un sweat-shirt et un pantalon d’homme, pour signifier au monde que oui vous avez des pompes de skate mais que non vous n’êtes pas du genre laxiste-du-look.


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Également concernées par ce déferlement d’amour, les Chelsea boots. Ces bottines à élastiques inventées par le chausseur de la reine Victoria pour l’équitation – et popularisées en Angleterre par les rockeurs des années 60 – sont le symbole de la silhouette classique qui conjugue le féminin au masculin. Avec un bout pointu un brin méchant, ces bottines passent du rock « gentil » à l’underground, un poil plus rebelle mais toujours aussi classe. Concue par Uterqüe (un nom à coucher dehors oui oui), l’enseigne haut de gamme d’Inditex (pas encore de boutiques en France), ces bottines en cuir perforé allient silhouette ajustée qui galbe la cheville, semelle épaisse très tendance et cuir légèrement brillant façon Church’s. Une oeuvre d’art à 129 euros.


 

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Enfin, à garder en tête pour plus tard, les espadrilles avec le bout pointu. Celles-ci viennent de la ligne en propre de Sarenza (89€). Cette ligne effilée renouvelle le classique des vacances et il s’aroge ainsi le droit à se balader en ville. On les portera « années 80 » avec un pantacourt (pas trop court hein) et une chemise un peu ample nouée au niveau du ventre. Et un petit canotier vissé sur l’arrière de la tête pour les plus jeunes. Et bien sûr, en vacances, pour crier à tous les plagistes chaussés d’espadrilles tradi. que nous, on ne fait rien comme tout le monde parce qu’on est di-ffé-ren-tes.

Voilà, vous êtes pointues.



Golden Globes 2015 : que mettre avec une robe de soirée ?

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Dakota Johnson.

Le constat est fait depuis plusieurs années. Il est dur, froid et tranchant : la saison des cérémonies est pour moi celle de l’hibernation.

Pour mes shoes et moi, c’est rideau. On disparaît dernière les soies, paillettes et autres fanfreluches qui traînent sur les tapis rouges. Pas moyen de voir le bout du nez d’une belle pompe.

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Sienna Miller.

Mais, mes shoes et moi, on guette quand même les copines. On tente de leur montrer qu’elles ne sont pas isolées, qu’on pense à elles.

Mes shoes et moi, on a d’ailleurs tiré une leçon de style d’après la première salve de l’année, les Golden Globes.

À la question : que mettre avec une robe de soirée (si on veut se la jouer Red Carpet)(et-pour-quoi-pas?!) ? Un seul mot d’ordre : des sandales minimalistes ornées de deux brides en cuir : une sur les doigts de pied, l’autre autour de la cheville.

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Jennifer Aniston

Voilà le bon goût en 2015. Pour résumer, c’est comme avec le make-up : si vous vous maquillez beaucoup les yeux, vous y allez mollo sur la bouche, et inversement. Donc si vous y allez forto avec votre robe, vous lui associez une paire de sandales simples mais graphiques. Par un effet d’optique défiant les lois de la physique, le jeu de lanière très simple se dessine sur la jambe avec délicatesse sans pour autant l’envahir. À l’oeil, c’est présent, sur la jambe c’est léger.

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Jennifer Lopez.

Pour tout vous dire, les stars sont assez folles de la technique depuis quelques mois maintenant. Et l’américain Stuart Weitzman remporte les suffrages du glam avec son modèle Nudist.

Après que l’attaché de presse m’ait assurée, jeu de mains à l’appui, qu’elles étaient super confortables, que je ne l’aie pas cru pour un sous, je suis allée les essayer un jour que j’avais tout sauf ça à faire. Ben, c’est vrai. Bien sûr, ce sont des aiguilles, on ne va pas au parc avec les enfants chaussée ainsi, mais elles possèdent une semelle assez large et légèrement compensée qui assure un sympathique rebondissement du coussinet, notre ennemi intime.

Sinon, dès les soldes terminées, guettez les collections Eram. Oui oui, elles regorgent de ce genre de petits trésors sur le printemps-été 2015.

Voilà, mariez-vous maintenant, ou… allez aux Oscars (enfin je ne sais pas ce qui est le plus facile ça dépend).



Fleurir à nouveau.

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Sandales Lily de la collection Pierre Hardy, printemps-été 2015.

« Il semble que la vie, en tout cas celle de la mode, doive continuer », lisais-je ce matin sur l’instagram de Suzy Menkès. J’étais allée chercher dans son compte une quelconque allusion aux drames, n’y voyant ces jours-ci que des photos des fashion week masculines en cours à New York et Londres. J’étais choquée par son indifférence. Je me trompais : une photo, le 8 janvier, pour expliquer qu’elle se trouve rue du Faubourg Saint Honoré et y cherche un signe des évènements sur les vitrines des grandes maisons. Rien, constate-t-elle, déçue. En effet, j’aurais également aimé que les marques de luxe  dépassent leurs intérêts économiques (apposer la tristesse sur les vitrines, ce serait risquer de perdre des clients) pour communier avec nous.

La mode est un espace de rêverie, un no man’s land de fantasme, d’inaccessibilité que rien ne touche. Et qui pourtant absorbe tout. Un monde parallèle ancré dans son époque, dont l’humeur peut prendre la couleur du morose mais qui, envers et contre tout, continue inlassablement de fleurir et refleurir saison après saison. Une force de vie.

Parce qu’il est plus facile de repartir avec du très beau dans le viseur, voici l’un de mes coups de coeur de la saison. Un soulier qui m’a coupé le souffle en septembre dernier. Une sandale en cuir graphique dont le cou-de-pied est recouvert de trois énormes lys en cuir imprimé, inspirés par Gilbert & Georges.

Je vous embrasse.



Après le 7 janvier 2015.

Difficile d’émerger de la noirceur. Entre culpabilité et manque d’envie, les posts qui devaient voir le jour cette semaine sont restés lettres mortes.

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Parce que, dans un sens, l’idée qu’ils m’aient imposée, par leurs actes, une forme de silence m’est insupportable, voici une brochette de chaussures magnifiques. Il s’agit d’une partie de la collection printemps-été 2015 du nouveau génie Francesco Russo.

C’est juste une image, mais elle fait rêver, non ? Et ça, on ne nous l’ôtera pas.

Je vous conseille de lire ce texte d’Abdennour Bidar, philosophe (musulman) spécialiste des évolutions contemporaines de l’islam. C’est toute ma pensée, et ces mots doivent être diffusés à mon sens. Ils résument l’ambivalence des sentiments éprouvés face à la religion musulmane dans de telles circonstances. Avec la plus grande et la plus lumineuse des intelligences. Lisez-le.



Inspiration copiée ou copie inspirée ? #10

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Un humain met 24h à digérer, plus quand il y a trop de foie gras. C’est pareil pour une copie en forme de met.

Cette sandale de haute voltige du designer anglais le plus talentueux de sa génération est sortie en septembre 2012 (pour les collections printemps-été 2013). Un travail d’orfèvre mêlant audace et nouvelle technologie qui fut un choc esthétique.

Chez Zara aussi, ce fut un choc. Mais la difficulté de réalisation est telle qu’il aura fallu deux ans à la firme espagnole pour cracher sa Valda.

Six mois d’attente pour que le modèle sorte en boutique et pouvoir ainsi l’acheter en vue de le copier. Puis l’attente, tapie dans le studio de la Corogne. Attendre que le modèle fasse le tour du monde pour que les modeuses comprennent qu’il faut en avoir envie. En parallèle, mise au point à haute complication, on n’est pas sur de la ballerine en plastoc ici. Puis sorti du produit en boutique… Parmi des centaines d’autres.

Voilà, si vous les achetez ou les voyez, vous savez d’où elles viennent.



3,8 cm de plus pour 22 euros, c’est possible ?

sayhellotolongerlegs-shooooesAvant les vacances, je reçois un mail de la marque Heimstone. Ils me disent que je peux m’acheter 3, 8 cm de plus pour la modique somme de 22 euros. Ils me disent qu’il suffit d’acheter un nouveau truc (et le mot est choisi) emballé dans une boîte bubble gum et qu’après je pourrais « say hello to longer legs ». Qu’est-ce que je fais ? Je fais 10 stations de métro pour aller voir. Un packaging aussi joli, c’est pas résistible. Je vais essayer.

Je débourse la somme. Je découvre que « Say Hello To Longer Legs » est une marque fraîchement débarquée de New York (lancée en septembre 2014). Le concept ? basique. Il s’agit de talonnettes orthopédiquement fun à poser à l’intérieur des chaussures. Une idée qui surfe sur la tendances des talons compensés invisibles rendus célèbres par Isabel Marant.

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D’abord, j’ai pensé « il faut vraiment être désespéré du centimètre (genre sarkozy) pour coller ça dans ses pompes ». Et puis, je ne voyais pas comment mon pied, ainsi expulsé de la chaussure, n’allait pas me griller auprès du grand public que je lui avais collé des talonnettes. La malléole étant étrangement découverte.

Mais leur tronche m’ont plu (après le packaging #thinkpink, le design fluo dédramatise l’aspect orthopédo). J’ai essayé dans mes baskets blanches montantes. Car il faut impérativement les porter sur des chaussures qui montent sur la cheville, sinon, ya le truc de l’expulsion du pied qui se produit. Le top du top est une bottine un peu ample (genre cow boy boots) (vous savez celle qui vous tasse un peu mais que vous adorez), avec de la place au niveau du cou-de-pied, puisqu’il est soudainement surélevé.

J’ai passé l’après-midi entière à me regarder dans toutes les vitrines pour essayer de percer le mystère de ces talonnettes. Est-ce que les gens y croyaient vraiment que mes jambes étaient méga longues ?  Mon tendre n’a pas réagi donc je lui ai demandé son feedback « Ah tu les as mises là ? bah on ne voit pas de différence en fait ». ok.

Il n’a pas tort. Mais c’est psychologique. Je ne suis pas à plat et du coup je me sens la fesse plus haute dans ma tête.

Sur le plan pratique, la sensation de rupture sous le pied entre votre semelle et la talonnette s’estompe rapidement et Say Hello To Longer Legs devient surtout très confortable. 3,8 cm, n’est-ce pas ce que les podologues appellent la hauteur idéale pour un bon respect de l’anatomie ?

Moralité, j’ai emporté ces pompes pimpées à Barcelone et ne les ai pas quittées de la semaine. J’ai voulu les enlever un matin, puis je les ai remises. C’était bon en fait.

Say Hello To Longer Legs est en vente chez Heimstone et sur le site de Modetrotter, franchement c’est un gadget, mais pour 22 euros, c’est drôle à essayer (et un bon plan pour se marrer entre copines).


 
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