Pour l’anglais Jimmy Choo, Cendrillon porte un escarpin bout pointu à talon aiguille, intégralement recouvert de cristaux Swarovski et orné d’une fleur géante en cristal. Sexy Cindy.
Les chaussures et le cinéma, c’est une histoire d’amour. Nombreux les souliers devenus aussi célèbre que leurs occupants*. Les pieds des Princesses en première place.
Disney ne se prive pas d’exploiter sa brochette (de princesses) puisqu’ils possèdent carrément au sein de The Walt Disney Company un homme dont l’intitulé du poste est « Directeur des activités chaussures » ! Il s’appelle David Lee et je le traque.
Pour la sortie du film Cendrillon de Kenneth Branagh le 25 mars au cinéma, Disney a demandé à neuf créateurs de chaussures, et pas des moindres, d’imaginer leur fameuse pantoufle de vair. Présentées en avant-première au festival du film de Berlin (où le film était projeté), les neuf créations ne sont pas précisément en vair (une fourrure de petit-gris) (et non en verre hein je vous la refais pas) mais outrageusement recouvertes de cristaux Swarovski (le géant caché derrière l’opération).
Alors, est-ce que la chaussure est à votre taille ?
La version de l’américain Manolo Blahnik en satin gris clair brodé de perles et paillettes adopte un look Couture qui fait penser aux bourgeoises de la 5eme Avenue. Un petit air « Anna Wintour » en bref (surtout qu’il est le chausseur officiel de la rédactrice en chef du Vogue US).
Jérôme Rousseau est Suisse. Ici, le design est assez simple et l’utilisation du cuir bleu nuit pailleté surprend dans un contexte où la transparence du soulier de Cendrillon est imprégné dans nos cerveaux (verre/vair). Le créateur semble plus inspiré par le ciel de minuit que l’imagerie populaire. Why not.
Pour Nicholas Kirkwood, l’anglais, la référence au verre et aux frou-frous de la robe est bien là : le plexi est recouvert d’une fine dentelle aux reflets hologrammes, la pointe et le noeud derrière (issu de sa dernière collection Geisha) sont recouverts de cristaux Swarovski. Kitsch et rock à la fois. Cendrillon, reine de l’Underground.
Pour Charlotte Olympia, anglaise également, l’idée erronée de la pantoufle de « verre » est le point de départ de son inspiration. Son modèle iconique à plateau est entièrement composé de plexi sur lequel s’apposent des cristaux. La forme un peu rétro est vraiment proche de celle de Disney, le côté « pimpé 2000 » en plus (Cendrillon juchée sur 15 cm, il fallait attendre notre siècle!).
Pour Salvatore Ferragamo, l’italien, Cendrillon est ultra chic, limite parisienne. Un escarpin aux lignes sobres sert de structure à un mélange de matières tendance : plexi et bout noir (un brin Chanel). Quant au talon, il semble inspiré par la tour du château du Prince. Après tout, Cendrillon a aussi le droit au zéro faute en matière de style.
Quintessence du faste Vénitien, René Caovilla est sans aucun doute le plus original du groupe. Les volutes de cuir et plexi parées de cristaux semblent enflammer le pied de la future princesse. Voilà un soulier de bal qui n’est pas mièvre ! Un peu too much mais réjouissant, non ?
Pour celles qui se cherchent des chaussures de mariage, on y est presque. Alexandre Birman, le brésilien, joue sur la simplicité. Un soulier de satin immaculé sur lequel vient courir une bande de cuir pailleté tel un serpent … Quelle symbolique dans le minimalisme !
Pour l’américain Stuart Weitzman, Cendrillon est en bottine de cuir et résille entièrement rebrodée de cristaux. Un truc : si elle est chaussée ainsi, elle ne peut manisfestement PAS perdre sa pompe, donc l’histoire change, non ?
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*Mais oui ! Dorothy du Magicien d’Oz et ses souliers rouges à paillettes, Crocodile Dundee et ses Santiags, Julia Roberts et ses cuissardes dans Pretty Woman, quoi d’autres ?