Sandales et confidences.

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Photo Marie Florès pour Shooooes.

Je le dis comme je le ressens : je n’ai pas été très présente sur le blog ces derniers temps. J’étais là en shoes mais pas vraiment en âme. Ce manque de disponibilité (passager mais chronique) me cause beaucoup de frustrations… Je dois avouer que j’ai tendance à placer la barre toujours très haut, à ne pas vouloir faire de choix, à goûter de tout sans entrave (j’envisage même d’avoir un troisième enfant!) mais alors, je souffre de ne pas pouvoir me consacrer à mon bébé d’amour comme je le souhaite. Sur le blog, je voudrais poster tous les jours, converser avec vous, conseiller celles qui le souhaitent, concocter des surprises (il y en a à venir!), avoir du temps pour des posts plus personnels… J’ai donné plus de place à Shooooes dans ma vie (en quittant l’une de mes collaborations régulières) et cela ne suffit encore pas ! Je me suis parfois demandée si je voulais travailler à 100% pour le blog. La réponse est sans appel. C’est inenvisageable. Je suis un électron libre, un blog est un sacerdoce. Et pour que Shooooes reste vrai, je dois pouvoir aller picorer ailleurs, me frotter aux autres et, détail non négligeable, ne pas vendre son contenu.

Par ailleurs, ma vie change énormément. De loin, je crois qu’on ne le verrait pas vraiment mais de mon très près à moi, ça prend un virage. En plus d’être une journaliste et une styliste pour la presse et les marques, d’être une digital girl et une consultante experte en shoes, voilà que je suis embauchée en tant que directrice artistique sur des prises de vue et que je m’apprête à réaliser plusieurs films. C’est très excitant pour moi qui, dès l’âge de 12 ou 13 ans, me rêvait metteur en scène de théâtre sans être vraiment allée au bout de ce désir…

J’espère que ces confidences pas complètement shoesesques ne vont pas vous dérouter. Ce blog reste la construction la plus importante pour moi. Elle est palpable, elle est vivante (en partie grâce à vous). J’avais besoin de vous dire que j’étais bel et bien là, plus que jamais. Je pense sans cesse au blog (j’ai même quelques améliorations à venir qui me font marrer rien que d’y penser) mais il y a des moments où je ne trouve même plus le temps de me recentrer pour coucher sur le papier-clavier les réflexions hautement métaphysiques qui nous lient. Et maintenant que j’ai une heure devant moi… Je suis en vacances ahahah ! Et César me demande d’aller faire du trampoline avec lui (ce que mes fessiers me recommandent également).

En vacances ! Çà tombe bien puisque j’ai acheté sur un coup de tête en février (oui oui) (il y en a c’est l’alcool, moi c’est les shoes) ces spartiates See by Chloé (qui sont sold out partout, je viens de le découvrir, putaing) formidablement commodes et gracieuses, avec, bien planté dans ma tête, l’image très solaire et la caresse enivrante des rayons du divin astre sur ma peau de pied. Et voilà qu’il arrive une chose qui ne vous échappe sans doute pas : il pleut. Ça tombe mal. Mais la vie est pleines de facéties, n’est-ce pas ?



Des souliers d’hermaphrodite.

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Photo Marie Florès pour Shooooes.

Je suis liquide de fascination devant ces derbies en velours Amélie Pichard. Ils m’évoquent un gentleman qui se serait fondu dans le décor XIXème du boudoir rose de sa maîtresse so bourgeoise.

Ou comment des chaussures peuvent atteindre à la perfection le statut d’hermaphrodite. Elles sont le pur produit de l’univers du garçon mais appartiennent définitivement à la cause féminine (avez-vous remarqué la semelle en glitter argent?)… « Instant Gossip », je les ai vu aux pieds de Christine&The Queens au défilé Chloé. Elle les portait avec un costume pantalon fleuri dans les tons de bleu. Un ensemble déjà très masculin-féminin que les chaussures rendaient un cran plus étrange et sensuel.

Je viens d’aller chercher le lien du site d’Amélie pour vous le donner, et je vois que ces gourgandines sont en solde à 200 euros au lieu de 400… Il y aurait donc moyen de démarrer sa semaine en gagnant 200 euros. Génial ! (oui je sais je prends le problème à l’envers).



Windows on the world.

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Photo Marie Florès

Faut croire que les gens des villes manquent d’horizon, à coller des grands espaces sur leurs talons.

Voici un autre de mes modèles préférés de la saison, en un mot, des sandales-de-pin-up-en-cuir-velours-nude-super-pâle-dotées-d’un-plateau-very-haut-illustrant-les-plaines-et-les-déliés-du-Grand-Ouest-américain-son-désert-morbide-son-ciel-de-plomb-ses-monts-arides. Ouf.

Du sexy et du très sec, du vertige et de la perspective, Charlotte Olympia a jeté son dévolu sur ce coin reculé du monde (tout dépend de où on se trouve, pas faux) pour le printemps-été 2015. Dans la collection, il y avait des escarpins éperons, des mules imprimées bandana, des sandales à plumes d’Iroquois et tout ce qui évoque le Western.

Pourquoi cette obsession d’appliquer des photos de paysage sur nos vêtements et accessoires ? Avez-vous remarqué depuis plusieurs saisons cette récurrence : des robes avec des décors de palmiers façon Miami ou des plage bondées, des t-shirts ou vestes avec des forêts ou des champs de fleurs…

L’idée du paysage avec une perpective infinie est assez piquante sur un tout petit bout de chose qui est sensé porter nos pas à travers le monde. D’habitude, c’est nous qui emmenons nos souliers très loin. Cette foi-ci, c’est eux qui nous embarquent ! Et tout bien réfléchi, ces Charlotte Olympia sont presque (je dis presque) moins chères qu’un aller sans retour pour le Grand Canyon. Seul hic, pas sûr que les enfants comprennent que ce sont ÇA les vacances…



Du chaussé déshabillé.

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Le chaussé-déshabillé, c’est ma technique de vie en société : je porte de belles chaussures pour pouvoir me balader nue.

Par exemple, cette saison, j’en jette avec ces derbies en cuir bicolore et semelle tricolore de Prada. Ainsi, personne ne soupçonne qu’en haut, je suis à poil. Autour de moi, on a l’impression que je m’habille mais je fais diversion en arborant des chemises colorées. La vérité, c’est que je suis totalement non-habillée dans le sens où je fais rimer confort avec sans effort.  Je porte un déguisement, toujours le même, une sorte de costume, pantalon + chemise, et cela dès que la ville me l’impose (le matin, je pourrais ainsi demander à mon fils de 5 ans d’attraper mes vêtements dans mon dressing, il aurait 97% de chance que le bas et le haut soient assortis). Pour masquer cette nudité, je mets donc des souliers qui attirent l’oeil. Qui détournent l’attention vers l’ailleurs, vers ma folie shoesesque. C’est là, je dois l’avouer,  mon unique motivation pour porter des chaussures hors-normes (je vous le jure) (bon, c’est vrai là je mens). Mon seul problème, c’est que mes souliers sont beaucoup moins souples que ma garde-robe : ils aiment la précision des mélanges.

Pour pouvoir se promener déshabillé-chaussé, il faut donc appartenir à la team « shoes first ». D’abord, je scanne ma journée, puis je décide si je la vivrai à plat ou perchée. Alors,  je cherche la chemise propre qui ira avec les pompes gagnantes. Facile.

Mais surtout, pour pouvoir profiter pleinement de cette technique de vie en société et avoir la chance de se promener déshabillé-chaussé tout en évacuant totalement le problème du choix de la tenue le matin (et conserver intact son quota de décisions pour la journée), il faut posséder impérativement de belles, que dis-je, de magnifiques chaussures. S’acheter de beaux souliers n’est donc pas un acte de pure folie, déconnecté de la réalité, mais un vrai pacte militant pour le respect du cerveau.

Maintenant qu’on est déculpabilisé, qu’on a libéré du temps de cerveau disponible, on peut enfin passer tranquillement à la phase la plus agréable : qu’est-ce que je vais m’acheter comme nouvelles chaussures ?



Des souliers qui font
des shoezi-shoezis.

 

photo Marie Florès

photo Marie Florès pour Shooooes

J’ai demandé à Marie de photographier mes chaussures préférées de la saison. Celles que je n’ai pas forcément envie de m’acheter (parfois, il faut mettre en sourdine le porte-naie) mais qui me font de sacrés shoezi-shoezis dans le ventre. Celles que j’aime comme des fétiches, pour la beauté de l’objet. Celles qui me murmurent des histoires.

Ces sandales Sophia Webster du Bon Marché, même un mardi studieux, m’emmènent sous le ciel bleu de Valparaiso (c’est où, je ne sais pas). Je les associe à une robe aux imprimés couleur du temps (je dirais une Mary Katrantzou). On embarque sur un tout petit bateau recouvert de peintures multicolores représentant de jeunes éphèbes en tenues légères. Je me penche par-dessus bord pour admirer ces motifs inattendus. L’eau est si claire que je vois une écrevisse au fond. Au centre de la chaloupe, une corbeille de fruits merveilleuse et insensée attend que ma main saisisse ses trésors. Quelques gouttes d’eau fraîche brillent sur leur peau lisse. J’enfile mes verres miroirs. Le soleil pique mais l’air est doux. Direction ? Une île avec une forêt pour me baigner dans une cascade secrète. Où l’eau, tiède, saisit juste assez pour apprécier les trois premières brasses. Derrière le rideau aquatique, une grotte qui mène à un point de vue magistrale sur la mer. Un monsieur sert des Spritz à toutes heures du jour, et de grands fauteuils moelleux en toile tout doux sur la peau guettent l’arrivée des fesses. J’admire mes sandales si bien assorties à l’azur. Après la torpeur, on saute dans la mer. Quand la tête est sous l’eau, le bleu laisse la place à des centaines de couleurs… Les poissons. Ce qu’il y a de si différent sur cette île ?  Il n’y a pas besoin de tuba, c’est un pays où l’on respire à pleins poumons, partout.

Merci Sophia, et à la semaine prochaine pour un autre épisode des souliers Shoezy-Shoezy.



Les résultats du concours!

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Je vous remercie, voilà. J’ai tournicoté la nuit entière dans mon cerveau pour chercher la bonne manière de vous dire combien vos réponses m’ont comblée (c’est ça le léger retard dans l’annonce des résultats), mais je crois que la simplicité est toujours le meilleur chemin vers l’autre (violons).

ALORS. J’ai décidé de donner la victoire à Caroline, qui me fait remarquer que la question posée est bien indiscrète ! « Est-ce je te demande si tu as trop de cheveux ? » me lance-t-elle avec un hashtag mignon : #Shoerire.

Je tiens à décerner un « shoesar » spécial à Morgane qui parle d’elle-même en employant le shoe singulier et est d’une grande acuité lorsqu’il s’agit de ne pas se prendre le shoe avec les shoes.

Bravo à tous les mille-pattes, comme Virginie, qui ont saisi l’opportunité de ce concours pour mettre en avant leur physionomie et tenter, dans ce contexte évidemment favorable pour eux, de remporter les bottines, et bravo à tous les cerveaux machiavéliques, comme Cécile et Chloé, qui ont su inverser le problème : « on n’a surtout pas assez de pieds ! »

Bravo aux nombreux cours de Shoelosophie (j’y suis particulièrement sensible) notamment Léa et Ragini. Bravo aux pouets comme Victor Shoooo-go et Marie G en Shoe De La Fontaine.

Bravo aux merveilleuses séances de Psyshoe accordées par Anne-So et Jude, pour la découverte du concept de Shoegamie par La Folle de Chaussures et la mise en avant du CST (Collectif des Shoes en Trop) par Delph from BX. Tout ça va faire avancer la shoes.

Et bravo à François pour son Nina Shoemone, pour l’ordonnance trop trop shoe de Cayrou Géraldine, le shoevenir personnel de Lulu (ya que moi qui comprend, c’est ma cousine) le Shoesotérisme de Sol In Paris, la maladie de la Chaussurophilie aigue de Marie-O.

Bravo pour la Shoeto-dérision d’Elenita di Bonus (une noble, sans aucun doute), la réponse en scalpeshoe de Réré (« non. »), le shoetefousdemagueule-disdonc  de Marie (qui me essaie de me faire croire qu’elle n’a pas de pompes).

Et Bravo à Laura pour son sens de la shoeresponsabilité « Mais si on arrête d’en acheter (des chaussures), ça mettra trop de monde au chômage ».

Je vous shoes à un point que vous n’imaginez pas !


 
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