Kess t’as vu d’bô à Milan (SS16) ?

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J’espère que vous n’êtes pas dans un open space parce que ce post va vous faire crier.

Je suis partie 24h à la Fashion Week de Milan pour aller zieuter les collections de chaussures du printemps-été 2016. Je n’ai pas été déçue, j’ai bien crié, j’ai bien mouillé ma culotte, oui oui.

D’abord, je suis allée chez Charlotte Olympia. « I married adventure » s’appelait la nouvelle collection, inspirée d’un livre du 19e sur une famille partie vivre en Afrique. Le thème du voyage est un peu systématique chaque saison (un pays/une collection), le traitement manque parfois de subtilité mais l’expérience reste agréable et amusante. Et certaines interprétations demeurent spectaculaires. Comme ce talon compensé imaginé d’après le mobilier colonial.

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L’année dernière, pour la collection « Shangaï Express », cette sandale à plateau, signature de l’univers de Charlotte, accumulait des parasols chinois. Pour la Saint Valentin, c’était des coeurs. Cette saison, elle représente une carte de l’Afrique. Attention, ne pas le donner aux enfants pour réviser leur géo, le Nigéria et l’Algérie ne sont vraisemblablement pas à côté dans la réalité.

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Le travail de Charlotte sur la forme des talons est toujours spectaculaire. Comme ce léopard allongé sous les pieds de sa belle.

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Chez Sergio Rossi, d’immenses palmiers en or nous accueillaient sous une lumière tamisée. Angelo Ruggeri, l’actuel directeur artistique, s’est offert les soins de l’aristocrate italienne Bianca Brandolini d’Adda pour lui susurrer des mots doux de muse. Le résultat ? Des plateformes luxueuses comme ces sandales en cuir or et noir, avec des jeux de textures. L’esprit des Seventies dans toute sa splendeur.

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Toujours chez Sergio Rossi, les broderies font exception. Inspirées des motifs mexicains, elles s’apposent sur des derbies avec semelle de corde esprit Dolce & Vita.

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Le défilé de la maison Gucci, qui s’est dotée d’un nouveau directeur artistique Alessandro Michele, fut une révélation. Les accessoires, parfois excessifs, sont sans doute les plus spectaculaires de la saison. Comme cette mule conçue dans un drapé trompe-l’oeil entièrement brodé de paillettes. Le talon est en métal bronze martelé, planté de rivets et, comme si cela ne suffisait pas, un serpent ondule le long de ses courbes.

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Remarquez la finesse de la tête.

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Les bottines à mi-chemin entre la jeune femme du début du 20ème siècle et le grenier hippie de ma grand-mère. Avec une pointe de chaussures de boxe. Déroutant. Mais intéressant. Mais déroutant.

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Cet hiver, les-filles-de-la-mode ont adoré les mules en cuir avec la fourrure à l’intérieur. Pour le printemps-été, ces étranges objets se déclinent dans des soieries esprit costume de mec pendant la Prohibition. J’avoue, c’est tentant (mais si) (avec un pantalon en soie imprimé façon pyjama de grand-père et une belle chemise blanche, vous voyez?)

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Chez Prada, la collection s’appelle « Post Classic » : les femmes sont en tailleur mais un tailleur de l’après. L’après quoi, on ne nous dit pas, mais on imagine : l’après crise, l’après apocalypse, l’après surconsommation. Aux pieds, elles portent des sandales follement sophistiquées, comme si toute la joie de notre société passait par les chaussures. Miuccia et moi, on est tout à fait sur la même longueur d’ondes. Ya pas à tortiller.

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L’autre modèle de Miuccia, ce sont ces bottes plates rayées de python et de peau de pêche. Avec un bout en plastique pour protéger ces précieux matériaux. Lunaire et solaire à la fois.

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Ah! Et au fait! J’ai testé les cuissardes moule-moule, qu’est-ce que vous en pensez ? (ce sont des Stuart Weitzman)(désolée pour la photo orange, c’est seulement à 21h, quand il faisait nuit noire que j’ai trouvé un miroir…)

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Chez Gianvito Rossi, on cultive le minimalisme Girly avec des ballerines bout rond que l’on lace comme des danseuses.

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Ah ! Et au fait n°2 ! J’ai trouvé mes sandales de l’été prochain chez Gianvito : comme des K-Jacques (mais trois fois plus chères) qui se lacent l’air de rien. Je vous préviens (c’est l’attachée de presse qui me l’a dit), il faut les acheter en février si vous voulez être sûre de les trouver (j’irai jamais quoi). Des nu-pieds en hiver, des bottes en été. Normal.

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La ligne bis de Giambatista Valli, Giamba, propose un line-up d’escarpins irrésistible. Des étoiles, des planètes, des rouge à lèvres, des bouches : une armée pop et sexy.

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La vague Seventies sera très salée l’été prochain. Les sandales plateformes en seront le véritable leitmotiv, surtout avec des mélanges d’imprimés très forts et très colorés comme ici, toujours chez Giamba.

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Chez Toga Pulla, la nouvelle marque dans le vent, c’est symptomatique de notre époque : on mélange l’anatomique germanique avec du bijou texan et des motifs graphiques. On mixe, on touille avec brio, faut être visible, se faire remarquer, être dans l’oeil du viseur, augmenter sa visibilité, être regardé pour exister, être vu pour être aimé. On est fou, oui. Et les chaussures nous le murmurent.

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Ah ! Et au fait n°3 ! Cette bottine santiag ouverte est le modèle signature de Toga Pulla. J’en rêve, j’ai un faible pour les ‘tiags depuis le CM2. Le jour où Magali Leproux est arrivée à la cantine en mini jupe plissée à carreaux chaussée de bottes de cow-boy noires et blanches. Wahouuuu.

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Les Italiens ont cet amour déraisonné des perles, des broderies, des diamants et de tout ce qui brille. Comme ces Santiags Fausto Puglisi avé les vrais coquillages siouplaît.

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Ou ces escarpins de la marque Gedebe avec de discrets petits noeuds en strass pour réveiller une silhouette endormie.

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Oui, oui, je savais que vous vouliez les voir de plus près.

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Un coup de coeur, il est signé Gianico. Et je peux vous dire que toutes les-filles-de-la-mode adorent. Ça veut dire que si vous n’aimez pas, vous allez juste prendre un peu plus de temps, mais vous finirez par aimer (oui je sais je suis peste). Des rayures transat, des étoiles dans le cuir, des noeuds, un éclair de turquoise… C’est frais, c’est drôle, ça décoince, on rit, ahaha.

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Puisque je vous dis qu’elles donnent la banane ces pompes Giannico.

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Des fleurs avé des strass ok, MAIS c’est en bonnet de natation quand même. Regardez de près.

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Et quand ce ne sont pas des strass, ce sont des plumes. Tout simplement beau.

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Je vous diiiiiis qu’ils sont zinzins avec les strass. Ici, chez Kallisté.

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Je vous diiiiiis que la mode de l’été prochain, c’est les seventies. ici, encore chez Kallisté.

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Un dernier petit chouchou, vous allez en entendre parler : Oscar Tiye. Derrière ce nom de garçon se cache une jeune femme, Amina. Des chaussures dotées d’ailes du désir, on prend, non ?



S’il ne devait en rester qu’une.

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Le monde de la chaussure tremble.

Est-ce que vous vous souvenez du film Demolition Man avec Sylvester Stallone ?

Ce film merveilleusement nul et savoureux à la fois où Stallone est propulsé dans le futur (2032) et se confronte aux progrès de la civilisation. Outre les toilettes auto-nettoyantes, le sexe qui se fait par casque audio, ma scène préférée est celle où Sandra Bullock invite Stallone au restaurant. Elle est dans le même état d’excitation que s’ils allaient dîner chez Nobu à Los Angeles avec les Beckham. Elle se met sur son 31. Stallone est assez ravi à l’idée de se faire un bon gueuleton après 70 ans dans la glace. On s’attend à un lieu de dingue. Quand la voiture s’arrête, Bullock exulte, Stallone déchante et nous, on reste pétrifié. Ils vont chez Pizza Hut. Sandra Bullock explique alors qu’il y a eu une guerre des chaînes de restaurant si sanglante qu’une seule enseigne à survécu.

Pas de bol, c’est Pizza Hut qui a gagné. Dans ce nouveau monde du futur, le mot restaurant est synonyme de pizza dégueu, mais transposez cette situation de monopole aux chaussures, et avec Chanel. S’il ne devait rester qu’une paire ? Et si les shoes de La Méthode Obama existaient vraiment et qu’elles étaient signées Chanel ?

La maison a décidé de remettre sur les rails du cool son fameux escarpin bicolore. Cette vedette du style Auteuil-Neuilly-Passy-tel-est-notre-ghetto échoué dans notre imaginaire à la case Never. Une chaussure lancée en 1957 par Coco Chanel qui cherchait un point final à sa petite veste noire. Quelque chose qui aille avec tout, et surtout avec chic. Coco l’aimait car le beige allonge la jambe et la pointe noire dessine un petit pied (marrant ce canon de beauté désuet…).

L’escarpin bicolore était l’unique et seul modèle à défiler lors de la collection automne-hiver 2015. Comme si au marketing chez Chanel, ils avaient dit « Bon, réunion les gars. On a de l’or en barre. On possède l’un des souliers les plus célèbres au monde. Il a une vieil odeur d’encaustique, personne n’en veut, qu’à cela ne tienne, on va le réanimer.  » Résultat ? Dans la brasserie Gabrielle, toutes les élégantes bohème portaient cet escarpin en cuir bc’beige avec la pointe de noir. Sur le moment, j’avais le sentiment de me faire manipuler. Encore cette impression qu’on décide à ma place. Qu’on va me faire adorer tout ce que je rejetais avant. Je ne suis plus une enfant, tiens, j’regarde pas. La vérité ? Je ne pouvais pas détacher mes yeux de ces souliers.

La ligne est belle, le talon carré de 5 cm est confortable… J’ai décidé d’essayer. Mon cher et tendre a immédiatement hurlé au scandale, il n’était pas prêt. Leandra Medine quant à elle, ne les quitte plus (en même temps son site s’appelle quand même, encore et toujours Man Repeller = répulsif à homme). Ces chaussures, ce serait comme d’appeler son enfant Dieu, Jupiter, Rio de Janeiro ou encore Magellan : c’est chargé. Mais les sonorités sont belles. On trimballe une sacrée casserole de poncifs (pour ne pas dire de vieilles rombières du 7ème) mais il faut reconnaître que ces chaussures sont d’une efficacité troublante.

Avec Camille, ma cousine-stagiaire (oui oui), quand les chaussures sont arrivées au bureau pour qu’on les photographie et que j’ai glissé mon pied dedans, on s’est regardé en état de choc. C’était évident, c’était exactement ce que Coco disait :« On part le matin avec une beige et noir, on déjeune avec la beige et noir, on va à un cocktail avec la beige et noir. On est habillée du matin au soir ! ». Ces chaussures étaient comme des caméléons. On allait passer l’après-midi à les essayer avec tout.

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Avec une robe marinière pailletée noire très « Chanel », check.

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Avec un jean banal et une veste de mec, check.

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Avec un pull lamé et une jupe midi kaki, check.

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Avec une chemise blanche et un trench, check.

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Avec une tête de monstre, une roue de scooter, un camion de la voirie et un look Seventies, check. (J’ai longtemps hésité, mais après tout, je ne peux pas mettre que le meilleur, vous finiriez par me percer à jour).



Cabine.fr, il vous livre un vendeur avec les chaussures (concours)

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Avant l’été, la jeune start-up cabine.fr me contacte et me propose d’essayer leur formule : je choisis 3 paires de chaussures sur le site auprès d’un conseiller, puis celui-ci vient chez moi avec les modèles en plusieurs tailles. J’essaie, si rien ne me plaît, ciao sans payer, si je suis heureuse, je règle ma paire auprès du conseiller. En quoi c’est intéressant par rapport à un site traditionnel ? Vous n’avez plus besoin d’allonger la somme pour essayer les paires, ni de les renvoyer ensuite pour un remboursement.

Vous êtes comme dans une boutique mais chez vous. Et vous pouvez essayer vos futures chaussures avec ce qui pend déjà dans votre dressing. Cette couleur va-t-elle avec ma petite robe bleue ? Cette hauteur de talon tombera-t-elle à la perfection avec mon pantalon ? Plus de questions, que des réponses.

Cabin(e) ne propose que des jeunes créateurs, certains vous les connaissez déjà (Heimstone, La Botte Gardiane, Apologie…), d’autres vous allez les découvrir avec plaisir (Rosa Allegra que je suis depuis quelques mois, Eponyme ou Bobbies).

Plutôt que de vivre l’expérience moi-même, je me suis demandée si ce ne serait pas mieux de vous faire gagner 250 euros de chaussures ?

Ce n’est pas du tout pour être sympathique (c’est pas mon genre) (demandez à ma stagiaire) mais surtout pour sauver mon couple. Mon mec est en guerre contre mes chaussures. Il raconte à qui veut l’entendre qu’il vit un véritable enfer dans un appartement où des chaussures tapies dans tous les recoins sont prêtes à lui sauter à la gorge à la moindre ouverture de placard. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le au moins pour nos enfants. JOUEZ. Sinon je me verrai dans l’obligation de commander moi-même ces petits escarpins colorés trop mignons, ces derbies en python so 2015 ou ces bottines esprit-western-le-basique-essentiel-qu’il-faut-posséder-si-on-veut-être-pleinement-heureuse. JOUEZ.

Comment ?

Comme des gens modernes. En 3 minutes et grâce aux réseaux sociaux.

Une seule condition pour jouer, il faut habiter à Paris ou dans les départements limitrophes. Cabin(e) aimerait beaucoup s’implanter dans toute la France mais comme je l’ai déjà dit, ils n’en ont pas encore les moyens financiers. Ils sont jeuuuunes.

1/ Faites une photo de vos pieds, là, maintenant, tout de suite, n’attendez pas, pof, le téléphone, pof la photo ! Tout le monde peut tenter sa chance, c’est pas le WordPress Photo hein.

2/ Qu’est-ce que je fais de ma photo ? Si vous avez un compte Instagram, vous suivez mon compte (dr_shooooes) celui de Cabin(e) (cabine.co). Vous postez votre photo et dans la légende, vous ajoutez le hashtag #ihavethisthingwithshooooes sans vous planter hein (pour que je puisse vous retrouver) (attention au profil privé, je ne pourrai pas vous voir). Bon et puis, n’oubliez pas de me citer pour propager la bonne parole, et puis, j’abuse un peu mais ce serait sympa d’ajouter pleins de coeurs pour que mon mec comprenne définitivement que je suis une fille géniale.

Si vous n’avez pas de compte Instagram, vous la postez dans les commentaires ci-dessous avec ou sans petits mots doux qui l’accompagne.

Le concours s’arrête mercredi prochain le 23 septembre à minuit.

Je tirerai au sort la gagnante jeudi et je te contacterai par mail pour te donner toutes les infos techniques en privé.

Et voici la gagnante ! C’était pas dans le brief mais le rugby et les shoes girly, ça m’a fait rire ! 

Envoyez-moi un petit mail (dans contact tout en bas) pour que je vous donne toutes les infos !

Merci à toutes d’avoir jouées, c’était un bonheur de vous lire et de vous voir (enfin vos pieds).

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Des chaussures de cinéma: Le Magicien d’Oz

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J’ai toujours été fascinée par la nonchalance avec laquelle Dorothy Gale dans le Magicien d’Oz * portait ses escarpins rouges à paillettes ornés d’un noeud. Moi, j’aurais ces souliers aux pieds, même si y’avait un épouvantail qui parlait et un bonhomme en fer qu’était mon copain, je ne quitterais pas des yeux ces merveilles. Je les contemplerais avec gourmandise en marchant tête baissée et j’arriverai devant la porte de la Cité d’Émeraude sans même m’en rendre compte. Autant hypnotisée qu’épouvantée par leur époustouflante brillance. Je n’aurais cessé d’avoir peur de les abîmer sur la route de briques jaunes, j’aurais gueulé sur le pauvre lion s’il m’avait marché sur le pied, j’aurais été super stressée à l’idée qu’une paillette puisse se découdre quand on se serait mis à chanter et danser.

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Ces pompes, elles m’auraient fichue une inquiétude phénoménale, bien plus que l’immensité du chemin à parcourir pour retrouver le Magicien.

Et bien, cette folie est une chance, moi je vous dis.

En ne pensant qu’à elles, j’en aurais oublié les pièges et les épreuves du long chemin. Elles m’auraient empêchée de voir la réalité dramatique de ma situation (si si c’est dramatique quand même) (perdue dans la forêt, loin de chez moi, à courir après un magicien chelou). J’aurais totalement cristallisée sur ces paillettes rouge sang plutôt que sur mon angoissante réalité. Comme quand j’ai eu cet accident de scooter et que la seule chose à laquelle je pensais, c’était à mes Marc Jacobs neuves (que je m’étais payée à grosse goutte, mamamia, en faisant beaucoup la vendeuse chez Gap). Quand on frôle la mort, on s’accroche à ce qui ne compte pas pour évacuer la peur.

Moralité : mieux vaut porter des chaussures de soirée quand ça va mal.

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Ce poster est du français Nicolas Bannister. Il a réalisé une série complète des plus célèbres chaussures de cinéma.

* Pour info, Le Magicien d’Oz est un film de Victor Fleming (même s’ils sont 4 à s’être succédés à la réalisation). Il est sorti en 1939 et l’héroïne est jouée par Judy Garland. Les souliers, qui sont en argent dans le livre originel et non couleur rubis, ont été dessinés par le costumier Gilbert Adrian (très drôle à googler!)(il pose avec ses cops les stars, et ça nous rappelle certains designers d’aujourd’hui)

** Le lien Pinterest de la série Shoes de Nicolas Bannister.



La méthode Obama (ou presque).

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La méthode Obama, qu’est-ce que c’est ? On en a déjà parlé, c’est une méthode pour être belle tous les jours (que celles qui ne veulent pas l’être me jettent la première paire) (car je n’ai pas dit qu’il fallait n’être que belle, il faut surtout être intelligente, on est d’accord) (et heureuse beaucoup aussi, mais ça, c’est un autre problème) (on peut arrêter les digressions là ?). Donc, et si on peut en placer une merci, c’est une méthode pour être belle tous les jours sans se plier à la lourde tâche de se réinventer chaque matin. Une seule beauté suffit, pas besoin de collectionner les apparences piquantes (mieux vaut se concentrer sur sa beauté intérieure ahahah). Généralement, soit on est mignonne en lolita, soit on l’est pas, soit on est charmante en mec, soit on ne l’est pas. Point. Pas besoin de tout tester quand on a dépassé les 25 ans (attention, je ne censure pas les excentriques, il y en a à qui ça va bien d’être habillées en plumes multicolores).

Ceci posé, pourquoi parle-t-on de méthode Obama ? Il a confié il y a quelques années dans Le Monde avoir une armoire remplie de costumes bleus. Il avait appris par des scientifiques qu’on aurait un quota de décisions pour la journée et quand on a la responsabilité du bouton nucléaire, il faut préserver ce capital.

Pour ma part, j’ai la certitude que le combo jean taille haute/ jupette + chemise blanche de mec peut sauver l’humanité. C’est mon équation Obama à moi. Le seul hic, c’est qu’une fois qu’on a trouvé son costume idéal, on se retrouve un peu gros Jean comme devant avec le désir qui pleurniche à côté de nous. À quoi va-t-il se raccrocher le pauvre petit doudou joli ?

Je vous le donne en mille. Qu’on soit grosse, grande, maigre, chevelue, blonde, bronde (comme moi héhéhé), musclée, cuissotée, grosse poitrinée, asperge, rôtie, et j’en passe des corps, les chaussures aiment toutes les silhouettes et ravissent toutes les humeurs. Beaucoup plus facile que les vêtements qui doivent toujours s’adapter à nos aspérités.

Je me sens parfois un peu coupable de ne vous présenter que des trucs de créateurs qui me font totalement rêver et qui sont totalement hors de prix (pour moi aussi). Parmi les marques à prix accessibles que je zieute savoureusement, un outsider qui a fait beaucoup parler de lui autour de moi (copines et consoeurs rédactrices comprises) : Bocage. Cette marque française, implantée en France dans le Maine-et-Loire  (je suis déjà allée dans les usines!)(et qui fait partie du groupe Eram) remonte la pente avec brio depuis quelques années. Elle est redevenue désirable.

Bocage m’a proposée de sponsoriser Shooooes si jamais je souhaitais parler d’eux. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que je peux passer plus de temps à travailler sur un post puisque je serai payée pour ce travail. La formule est juste non ? Je tenais à être transparente avec vous. Du coup, je vous montre des modèles que je valide à 100%, que j’ai déjà adopté pour certains et vous remarquerez que je m’en suis donnée à coeur joie sur les photos (oui oui j’ai fait de la GRS à haut niveau) (la prochaine fois je fais tout avec un cerceau et un ruban d’accord).

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Mes préférées. Des derbies d’homme des années 20 avec du gold et des étoiles (ça fait très chanson des années 80 çà tiens). C’est fou comme on peut me regarder avec des étoiles dans les yeux justement quand je suis sur le point de révéler la marque des chaussures que je porte. Et comme l’ambiance peut devenir ultra hot quand la marque se révèle être accessible. J’avais ces souliers aux pieds à un rendez-vous pro et ils ont fait baver mes interlocuteurs, pourtant habitués au luxe. Quand j’ai révélé que c’était des Bocage, ils étaient sidérés et heureux à la fois. J’adore ces histoires. Quand un truc classé ennuyeux se révèle super excitant.

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En jargon professionnel, j’appelle ça de la chaussure commerciale réussie. C’est une bottine pour le grand public avec un supplément d’âme. Je sais qu’avec un tel modèle, mes brebis de la shoes pourront être nourries à leur faim sans avoir à sombrer dans la dépression du noir. Dites-moi, ces bottines en cuir bordeaux avec le talon à paillettes et le cul poilu (bah c’est vrai non?), c’est pas ce qu’on devrait offrir à notre vie. En façade, on a l’air sage et bien propre sur nous, mais en vrai, on envoie du bois ?

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Je le dis et le répète, mon grand combat dans la vie, c’est la lutte contre l’emprise du noir et la perte de l’humour. Alors, maintenant que je vous ai trouvé des escarpins noirs mais pas vraiment, avec de l’humour car recouverts de paillettes, on se dépasse et on va au bureau avec ces princesses. Comment ça, impossible ? Tentez-le une fois et vous ne pourrez plus revenir en arrière. Sinon, allez lire ce post.

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On n’a pas toute le lourd fardeau d’avoir une grand-mère folle de pompes comme la mienne. Et donc, on n’est pas obligée d’aimer les chaussures de cirque comme moi. On peut aussi avoir d’autres préoccupations dans la vie. Et tout simplement aimer les bottines folk bien coupées, dans des bonnes matières de saison sans forcément vouloir tout le temps mettre sa culotte sur la tête. Des fois, je rêve de plus de simplicité pour moi. Je me vois maîtresse d’école, ne plus travailler dans la mode, ne plus être obsédée par les fringues. Et avoir la paix. Avec 35 marmots hurlants ? euh, je retire ce que j’ai dit.

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Sans être restée dans le désert ces derniers mois, vous ignoriez peut-être que le retour dans le futur de la botte 70’s avait sonné dans les placards. Vous savez, mais si vous savez : le bout arrondi, le talon carré et la jambe droite. Le tout dans des teintes sourdes type bordeaux. À toutes celles qui me demandent où, je réponds enfin chez Bobo, chez cacage, chez Bocage.

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Sans doute parce que je devais m’appeler Antoine jusqu’à ce que la sage-femme voit bien que de zizi il n’y en avait point, j’aime les chaussures de mecs. Je le veux ce zizi manquant. Et je l’aurai, avec des languettes de golf en doré en plus. Franchement, vous le méritez le grain de folie avec le pantalon noir et la parka nan ?

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J’aime leur côté Alexa Chung. Le truc qui dit je suis une fille certes, ça se voit, mais j’aime les allures de titi, j’ai la nostalgie des languettes de grand-mère, mais je suis une bottine parce que c’est plus hype. Je les vois avec une jupette courte un brin sixties et des collants opaques. Je les vois avec un pantalon 7/8, un perfecto court et un béret. Irma Shoe, sors de mon corps.

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C’est quand je vois des souliers comme ça, des salomés entièrement recouvertes de paillettes, que je sais que je ne suis pas normale. Je les aime, j’ai envie de les manger, je les veux là tout contre moi. Je suis gênée vis à vis de mes enfants. Je sens qu’ils pourraient être jaloux. Mais c’est plus fort que moi, elles m’évoquent les années 20, l’élégance suranée des robes taille basse avec col de marin, mais aussi le tailleur un brin sexy des 50’s, elles libèrent la Princesse que je m’étais jurée de devenir (il ne faut pas trop s’attarder sur nos rêves d’enfant), elles chatouillent mon amour des lignes géométriques, des Seventies, des talons carrés qui sont confortables et me laissent libre de rêvasser quand je marche. Ces salomés transcendent le 20ème siècle. C’est pas des pompes de présidente ça, par hasard ?

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Pour infos, et parce que c’est le nerf de la guerre, voici les prix :

Derbies étoile Abby : 135€ – Bottines talon paillettes Endor : 150€ – Escarpins à paillettes Genesia : 90€ – Bottines en daim et python cognac Elwood : 160€ – Bottes Faustine : 195€ – Derbies noirs avec franges gold Clarence : 145€ – Bottines plates à languettes Margo : 160€ – Salomé à pailettes Gennifer : 100€.

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Un dernier Poke à Obama.



Les chaussures que tout le monde veut.

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Bon allez, on arrête la déconnade (et le Spritz). Point d’humour dans ce post, on n’est pas là pour se la fendiller, on passe en mode « rentrée ». Et on aborde les questions graves, de celles qui taraudent l’esprit pendant des jours et nous font murmurer les lèvres serrées que c’est pas dans un monde comme çà qu’on voudrait élever des enfants.

Il y a un gros buzz les filles. Vous voulez toutes des Tango. Et les gros malins ont eu l’outrecuidance de n’en point produire cette saison (en noir surtout). C’est la diète, la pénurie. La population féminine la plus folle – prête à se tailler du gras pour le vendre au marché noir et se faire du beurre – est comme sur une île du Pacifique : entièrement dépendante de la volonté d’un gros paquebot pour la délivrer du mal. Celui-la est signé Valentino. Je les ai toujours adoré les Tango et totalement fui car j’avais peur de sombrer dans la bourgeoise passée d’âge.

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Je concédais à l’épique Leandra Medine son choix d’un modèle totalement recouvert de cristaux rouge Swarovski : c’était retourner la bourgeoise dans son jus d’ennui et lui donner un coup de ketchup assez rebondissant. Le cuir verni noir reste cependant le plus recherché. Le plus rare, le vrai Graal. Ainsi va l’aventure. Usant de ma personne tel un vulgaire bifteck, j’appelais la boutique en me faisant passer pour une cliente. À la question, avez-vous des Tango 60 mm en verni noir taille 37,5 (oui oui il faut montrer patte blanche), on me répond fièrement, mais gentiment quand même : « je vais vous dire ce que j’ai, un instant, patientez. (30 secondes – au téléphone c’est si long ce vide de secondes que j’en suis presque pleine d’espoir). Allo Monsieur ? Euh pardon, Madame ? (je souffle un oui agacé) Alors, je les ai en 37 en rose ou en 36 en beige. (en investigateur averti, je me fais confirmer la rumeur. Et vous n’en aurez plus des noirs ? voix de tête un peu ridicule) ? Ah ah ah (rire sardonique de la marchande) non non pas du tout, Mâdame. (je n’ai pas demandé pourquoi, ça m’aurait énervé).

Une de mes tendres patientes adorées est allée jusqu’à nous proposer aujourd’hui même dans un commentaire quelques ersatz bien saignants des Tango. Les revoici, parce que je les trouve fantastiquement bien cuits :

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Les Asos à 49€

 

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Les Saint Laurent à 595€

Parce que je ne veux pas passer pour la vieille bique qui ne suit rien des tendances (je n’ai jamais projeté de me payer ces Tango), je tiens quand même à signaler que j’ai acheté toute seule au mois d’août (dans l’outlet Miu Miu de Florence) ces babies:

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(la bride n’est pas pas au bon endroit) (yep, vous avez compris, faut qu’elle soit autour de la cheville pour être « tendance 2015 ») (mais moi j’ai du petit gras du mollet qui vient toujours goutter dans la cheville alors je préfère les brides sur le cou-de-pied) et ce, sans l’influence de personne. J’ai seulement écouté ce que j’avais à l’intérieur, la petite voix qui me dit « colle tes achats à qui tu es vraiment au fond » (violons).

Bon, maintenant, puisque c’est la mouise, balançez vos indignes faussaires et offrez aux mères de familles de chaussures nombreuses quelque chose à se mettre sous la dent en ces temps de disette chaussaire.


 
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