PsyShoe #4 : Au secours, c’est les vacances !

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PsyShoe, c’est un peu de shoe, beaucoup de psy. Ci-dessus, le gif made by le docteur Tiphaine, avec, en guest star, une magnifique sandale en python et fleurs de cuir Christian Louboutin.

Cela fait des années que je me bats avec les vacances. Avec le fait d’ÊTRE en vacances. À chaque fois, c’est une épreuve.

(oui, je sais, j’ai des problèmes)

Mais, je ne plaisante pas. Je suis en lutte durant des jours et des jours, impuissante face à moi-même, pleine de rage devant cette folie qui me gâche la vie. Quand j’étais enfant, j’avais lu une interview de Herbert Léonard dans le Télépoche chez ma nounou (oui je sais) qui m’avait dégoûtée du personnage et parue totalement surréaliste : il avouait ne pas aimer les vacances et s’y sentir mal. Préférer le travail à ces moments d’oisiveté. Pour la petite fille dresseuse de fourmis du Lot, chanteuse au mini-club d’Agadir  et amoureuse des plongeoirs de 10 mètres que j’étais, c’était totalement incompréhensible. Pire, j’étais face à un déséquilibré, pervers et mal dans sa peau.

Coucou, 25 ans plus tard, c’est moiiiiii!

Je souffre de ce symptôme embarrassant depuis plusieurs années. Il a surgi petit à petit. De plus en plus tenace. De moins en moins contrôlable. Je pense qu’il s’est renforcé avec la montée en puissance du « tout-connecté » aussi. Notre rythme de boulot est tellement frénétique, les doigts dans la prise en permanence, que la tension qui circule dans notre corps est chaque fois plus difficile à évacuer. Et concrètement, mes responsabilités et ma charge de travail ont considérablement augmenté au fil des années et de l’expérience acquise. Mais soyons honnête, ce serait trop facile de dire « c’est la société et pas moi », ce malaise s’est aussi mis en place car je verse une grande partie de moi-même dans mon travail. C’est un véritable accomplissement, il me rend vivante et le quitter est comme m’abandonner.

Abîme d’angoisse.

Ce syndrome s’incarne principalement dans des petits problèmes qui me semblent énormes, ultra chronophages et trèèès lourds à porter. La moindre petite chose prend une dimension disproportionnée. « Ohlalaaa, je dois écrire des légendes, comment je vais faire pour y arriver ? » (alors que d’habitude, il me faut 20 min). Bien sûr, ce ne sont que des angoisses « prétexte » puisque sitôt le relâchement tant attendu survenu, tous les soucis insoutenables qui m’étouffaient deviennent alors dérisoires (y compris les vrais challenges). C’est comme la fin d’un ensorcèlement et je retrouve des valeurs terriennes.

Chaque année, je sais que ces angoisses vont apparaître la deuxième quinzaine de juillet (tout le reste de l’année, je me réjouis de ces longues vacances où le lâcher-prise sera roi) pour atteindre leur apogée la première semaine des vacances en août. Je me suis même entendue dire à moi-même les pires années « je ne vais pas réussir à être en vacances », traînant ma peau comme une âme en peine. Coupable envers moi-même et ma famille. Je ne faisais que constater mon échec absurde : être incapable d’une chose aussi simple que d’être en vacances. Mon cerveau se débattant âprement avec des myriades de pensées négatives (limite maléfiques), telles que les célèbrissimes « je suis nulle » « je n’arriverai jamais à rien » « Ma vie ne n’a pas de sens ».

Dans ces moments, j’en viens même à me demander à quoi ça sert d’être en vacances. Les premières années de ce syndrome, lorsque je ne l’avais pas encore repéré, je me disais pendant le mois précédent le départ que j’allais écrire une nouvelle en vacances, que j’en profiterai pour trier mes photos, que je préparerai un grand super méga projet, que je redessinerai mon futur, que je prendrai ce temps libre pour être constructive et efficace. Tout pour parer à ce sentiment d’abandon. Evidemment, face à la pression de mon compagnon, mes enfants, mes amis, je n’avais pas ce temps, ni même l’énergie d’accomplir tout ça et… je me sentais coupable d’oisiveté en vacances. Un comble.

Je sais que je suis loin d’être la seule dans cette lamentable panade. Certains d’entres vous vont peut-être lever le doigt eux aussi. Preuve en est avec ce dessin qu’une amie a posté sur son profil Facebook il y a quelques jours…

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Ce qui me fait le plus rire, je crois, c’est la notion de la crise existentielle qui survient au bout d’une quinzaine de jours. ahaha. C’est pas complètement faux pour ma part. Même si je dois dire que je suis en constante remise en question (je crois que vous l’aviez compris). C’est mon fuel de créativité à moi, dirai-je.

À ma décharge, mon métier ne favorise pas la situation. Étant une indépendante, je dois parfois finir quelques boulots ou passer des coups de fil sur des dossiers importants. Le relâchement n’est pas permis sitôt le pied mis hors du boulot. L’inconvénient d’être son propre patron. Et puis, avec des enfants dans les pattes, la situation est ingérable : je ne suis pas tranquille pour travailler et je me sens coupable de ne pas jouer avec eux.

Preuve que la lumière est toujours au bout du tunnel, cette année a vu une nette amélioration. La perspective du bébé à naître y est peut-être pour quelque chose. Avoir une vie à l’intérieur replace le monde dans son contexte. Cela rattache à la terre. À l’essentiel. Les priorités surgissent d’elle-même sans avoir à les définir, les redéfinir, les reredéfinir sans cesse. Cette année, je DOIS lever le pied. Mais il n’y a pas que ça.

Pour la première fois cette année, je crois que j’ai réussi à me foutre du boulot juste la bonne dose. Et puis, crotte. Effectivement, arrêter de travailler ne veut pas forcément dire « perdre du temps » ou « arrêter de vivre ». Au contraire, de l’oisiveté nait la rêverie. Et de la rêverie naît…

Mais la vraie clé, c’est d’accepter. Accepter que ce passage à un nouveau rythme nécessite quelques jours pour se mettre en place. Accepter que le boulot prenne encore de l’espace dans le cerveau et dans les pensées. Accepter qu’on enverra peut-être un petit mail pour se rassurer (alors que les autres se passent parfaitement de vous merci)(et que, truc de dingue, souvent, ils respectent vos vacances). Bref, arrêter de lutter. Et abandonner. Le boulot surgit au milieu de l’après-midi alors que vous êtes couchés pour la sieste ? Pas de problème. On lui ouvre les bras, à lui et à son cortège de pensées, au lieu de les chasser comme des malpropres. On ne les maltraite pas, ni ne les enfouie. S’il faut, on les épate en prenant un petit crayon pour noter des idées ou des choses à faire. Étonnées d’un tel accueil, ces pensées vont se laisser ausculter pendant quelques instants puis repartiront aussi vite. Elles n’ont rien à faire là, elles sont hors-contexte. Et le cerveau, libéré de sa culpabilité, peut passer à autre chose.

Essayez, ça marche !

Et maintenant, si on allait embrasser ceux qu’on aime et faire un plouf dans la piscine ?



Bien dans mes pompes #1 : Annabel Winship.

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Le HAPPY selfie d’Annabel Winship, créatrice de chaussures à Paris.

Comment font les autres pour être heureux ? Une question que je me pose souvent. J’ai décidé d’aller demander à des gens biens, créatifs, entrepreneurs et plein d’énergie de nous refiler leurs tuyaux.

Pour ce premier numéro de cette nouvelle rubrique du blog, on commence par une créatrice de chaussures (of course) que vous adorez, Annabel Winship. Winneuse de la shoes de fille avec des fleurs, du rose et aussi une touche Bowie. Elle propose des escarpins, bottines et baskets en cuir pour révolutionner son quotidien tout en douceur. Elle est basée à Paris, sa boutique est 29, rue du Dragon dans le 6e et son site est celui-ci : annabelwinship-shop.com.

Quels sont les premiers gestes que tu fais le matin pour te mettre en route ?

Les premiers gestes sont des bisous à mes enfants. Ca peut paraître un peu bébête, mais ça met vraiment en route! J’ai une énorme chance car ce sont des enfants qui sont direct de bonne humeur le matin!

Quel est ton rapport aux informations (télé, radio etc) ?

Selon les jours, selon l’actu… Parfois bêtement frénétique, parfois plus raisonné. Par contre, s’il y a une chose qui me rend complètement dingue ce sont les chaînes infos. L’art de meubler autour de rien, la même info en boucle… Plus de 15 mn, et je pourrais défoncer ma télé!

Quel rapport entretiens-tu avec les réseaux sociaux ?

Comme avec les infos, certains jours, j’ai l’impression que les réseaux sociaux représentent la pire perte de temps et de neurones de l’univers. D’autres jours, je trouve que c’est un outil merveilleux. On découvre plein de choses grâce à Facebook! Évidemment, il faut savoir faire des pauses. Mais je ne suis pas de celles qui photographient leur assiette quand elles vont au resto. Je trouve d’ailleurs cette mode assez « chelou ». Je ne suis clairement pas de la nouvelle génération qui poste sa vie en continue. Parfois, c’est même un peu dommage pour moi, je suis trop old-school : si une people vient à la boutique, on la laisse tranquille! Et la comparaison avec les autres, c’est le piège ultime! De penser que toutes les vies de tous les gens qui postent des trucs sont forcément mieux que la tienne… Si tu penses tout le temps à photographier ta vie, c’est qu’elle n’est pas si cool ta vie!

Quel est ton remède quant tu n’as pas envie d’aller travailler ?

Je pense à toutes les fois où je me retrouve à Saint-Lazare ou à La Défense aux heures de pointe… et je me dis que j’ai vraiment vraiment de la chance de ne pas avoir à vivre ça au quotidien!

Qu’est-ce que tu préfères manger le midi ?

C’est presque toujours mon fiancé qui me fait à manger (on travaille ensemble). Souvent, des salades de folies avec pleins de graines dedans, du bacon, des oeufs, des crevettes ou du poulet… Il a un vrai don pour les salades!

Qu’est-ce que tu fais pour te détendre 5 min dans la journée ?

Un café (et une clope) dans mon petit jardin.

Tu as des enfants, trouves-tu du temps pour toi ?

Être égoïste juste ce qu’il faut ! Les laisser s’ennuyer et s’occuper seuls : ça les rend autonomes et créatifs.

Quels sont tes exutoires préférés au stress ?

Les dîners entre filles et les concerts.

Que fais-tu pour prendre soin de toi ?

Maintenant que tu me poses la question… Je ne sais pas. Me mettre du vernis à ongles rouge, ça compte? (NDLR : ouiiiiiii, tout ce qu’on fait en dernier sur la to-do list, en général, c’est quelque chose pour soi!)

Qu’est-ce qui te complexe chez toi (pas sur le plan physique) et comment gères-tu cela ?

Je rêverais de faire partie de ces gens qui dorment 3 heures par nui, et qui sont toujours en pleine forme… Ce n’est pas mon cas!

Qu’est-ce que tu aimes chez toi ?

Le fait de ne pas me prendre trop au sérieux.

As-tu des vêtements/chaussures doudou ?

Je ne porte presque que des vêtement-doudous! J’ai une flemme incroyable pour choisir mes vêtements le matin, ça se termine donc quasi-toujours avec une sorte d’uniforme jean-chemisier en été, jean-pull en hiver (et comme pour les doudous: il faut que ce soit doux). Pour les chaussures, je fais un petit peu plus d’efforts et surtout, c’est magique comme ça peut transformer un look un peu banal. Mes chaussures qui sont vraiment doudou-style, ce sont mes modèles de derbies mini-talons (Doherty, Radiohead) à porter avec des jupes ou des pantalons, été comme hiver… un peu mes chaussons!

Qu’est-ce qui te rend le plus heureuse ?

Houlalaaa…!!! Plein de choses!!! Mais quand je vois une fille qui porte mes godasses, j’avoue que ça me fait un truc très très spécial!!

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Le HAPPY shoefie d’Annabel Winship ! (modèle Rusty James)

PS : Annabel fait aussi des petits trésors pour les fifilles à leurs mamans, regardez!



Faire un troisième enfant.

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Voilà, surprise! Nous attendons une petite fille pour cet automne.

(On hésite encore pour le lama)(c’est qu’il faudrait déménager)(« cherche 4 pièces à Paris avec possibilité de fourrage »)(aïe)

3 enfants. 3. Je vous avoue, je commence à peine à réaliser mais je m’épate moi-même. Oh je le voulais ce pti troisième. Je l’ai mûri, désiré et fabriqué. Ce n’est pas un accident, comme on me le demande parfois. Non non, je suis bien une folle consentante. Et ça m’épate. Ça fait une grande famille tout ça.

Je n’ai jamais eu de plan de carrière concernant les enfants. Jusqu’à ce que je sois enceinte de mon premier, j’y étais même totalement indifférente. C’était pour-plus-tard-quand-je-serai-grande. J’étais dans ma vingtaine, j’avais autre chose à penser et je me sentais déjà toute pleine de m’occuper de moi.

Mon premier fut une surprise (bon, je sais comment on fait les enfants quand même). Il a bouleversé ma vie d’une façon inattendue : en venant au monde, il a certes donné naissance à la mère en moi mais il a aussi boosté la femme. Oui, je fais bien le distinguo entre la mère et la femme en moi. Ce sont deux entités différentes qui n’ont pas les mêmes intérêts et les dissocier aide à y voir clair dans ses sentiments et ses besoins. À garder une part de sa vie pour soi. Bref, la femme en moi a gagné en confiance tout en perdant le temps des futilités.

Le deuxième fut une évidence. J’adore avoir une sœur, j’adore ma sœur (même si c’est une relation parfois difficile et pleines de passions) et Thomas, mon cher et tendre, en veut encore à ses parents d’être enfant unique. Un deuxième, une évidence donc.

Et c’est là que l’envie folle d’un troisième a commencé à germer. M’autoriserais-je ce point de basculement vers la famille nombreuse? Avec deux garçons, n’était-ce pas un désir ambivalent d’avoir une fille qui se présentait ?

Au fil des mois, des années, mon désir a mûri. Notre désir bien entendu. Travailler autant que je le fais et avoir plusieurs enfants requiert un foyer à la hauteur, avec un père engagé à fifty-fifty.

J’ai sondé en moi en permanence si j’étais autant prête à accueillir une fille qu’un garçon. Je devais avoir envie d’un enfant, et non d’une fille. Je devais être prête à faire le deuil d’une relation mère-fille  que je n’aurais peut être jamais.

J’ai eu tellement de doutes : je demandais à tous les gens issus de fratrie de trois s’ils avaient été heureux, je me questionnais, aurais-le temps de m’occuper des trois à parts égales, devrais-je renoncer à une partie de mes projets ?

Et puis, le désir était si fort. Il a bazardé tout le reste.

En vré de vré les amis, je suis toujours assaillie par des TONNES de doutes (c’est le sel de la vie n’est-ce pas ?). Mais je reste aussi très disponible aux changements et à tout ce qui va se mettre en place. Je suis curieuse. Chaque enfant qui arrive comble la mère en moi et apporte de nouvelles perspectives à la femme de manière inédite.

J’ai déjà commandé à Christian (Louboutin) une paire de Pigalle en 21. Je vous tiens au courant de la suite.


 
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