
Photo Theodora Richter pour Shooooes
Nos proches, on les aime. Ils sont toute notre vie. Mais ils restent « des autres ». Notre bonheur et notre cauchemar à la fois.
De manière totalement informelle, j’ai noté au fil des mois quelques pense-bêtes pour être mieux avec eux et, en réfléchissant à la manière de vous présenter ce post et ce concours, en regardant ces photos avec ma copine styliste Vanessa Naudin, je me suis dit, « tiens, et si je mettais en open source mes pensées récentes sur le vivre-ensemble ? ». héhé.
Vous aurez aussi compris, si vous suivez mon Instagram (@doctorshooooes), que ces photos datent d’avant l’été (à l’heure où je vous parle, je suis un éléphanteau). Elles sont pleine de tendresse et ce n’était même pas prémédité ou calculé! Je n’aime pas trop jouer la carte du faux bonheur. On était juste nerveuses de poser et, en même temps, hilares de faire n’importe quoi. Seules les baskets signées par le mari de Vanessa, Florian Denicourt (qu’on voulait vous faire gagner mais elles sont en rupture de stock définitive)(mais attendez la suite du post hein) et les sweat-shirts identiques étaient prévus au départ.
Et puis, ce qui se dégage de ces photos, mes pensées obsédantes sur une forme d’accomplissement de la relation sociale et la volonté de donner toujours plus de sens à mon blog… J’en suis arrivée à vous livrer ces quelques petites notes qui m’accompagnent dans mon quotidien. C’est ma cuisine personnelle, j’espère que vous la trouverez assez salée pour la lire et l’apprécier !
AVEC NOS ENFANTS :
Je commence par un souvenir qui m’est revenu à l’âge adulte. Enfant, j’étais terrorisée quand ma mère me demandait à la fin de la journée « alors, qu’est-ce que tu me racontes? ». Cette question me paralysait parce que sa portée était vertigineuse: par quoi commencer ? Qu’est-ce qui vaut la peine d’être raconté ? Trop ouverte, elle éteignait toute velléité de communiquer en moi. Alors, je répondais invariablement « rien de spécial ». Quand, des années plus tard, Alphonse, mon fils, est entré à l’école, j’ai commencé à lui demander comment s’était passée sa journée. Je n’obtenais comme réponse, et je vous le donne en mille, qu’un « rien du tout » au-delà du déceptif pour moi. Puis, j’ai changé mon fusil d’épaule. Désormais, je ne pose que des questions très précises auxquelles la réponse est donnée d’avance mais qui encourage les détails et le partage. « Tu as fait de la peinture aujourd’hui? » « Vous êtes allés en récré ? » « Tu as été à la cantine ? » « Vous avec déjà vu le ch avec la maîtresse? » et c’est beaucoup plus facile d’entamer le dialogue sur cette partie de leur vie qui ne nous appartient plus (mais dont on aimerait bien connaître quelques aspérités).
AVEC NOS PARENTS :
J’ai réalisé qu’en avançant dans l’âge, mes parents s’angoissaient quant à leur place dans notre vie. Je me suis rendue compte que leur faire comprendre qu’ils y existaient bel et bien apaisait toutes les inquiétudes. Alors, régulièrement (et surtout pendant les vacances et les week ends), j’envoie des photos par SMS, même insignifiantes, de nous, de l’un, de l’autre, accompagnées de deux ou trois mots. Succès à chaque prise. Le lien est préservé. C’est comme un petit Instagram parental.
AVEC NOS CONNAISSANCES :
Avec les réseaux sociaux, on passe beaucoup de temps à être au courant de la vie des autres sans pour autant pouvoir partager notre ressenti avec eux. On se prend juste dans la figure leur vie sous forme de personal branding. Un jour, je me suis dit qu’il était indispensable de ramener de l’humain dans ce flux constant « d’autres ». Je me suis mis à les féliciter par des canaux privés quand un projet était beau, mené à bien. Juste leur dire bravo, même quand je ne les ai pas vu depuis cinq ans. Et plus encore, leur faire part de mon ressenti de la manière la plus singulière possible. Pour renouer avec une forme d’échange.
AVEC NOTRE AMOUREUX(SE)
Si vous ne vous disputez jamais avec la personne qui partage votre vie, alors peut-être que vous lirez ces lignes comme moi quand on me dit que quelqu’un boit 24 canettes de Coca Light par jour : bien loin de çà et perplexement contrite. Moi, je me dispute. héhé. Et quand surgissent les tensions, je convertis l’agressivité et la rancoeur en taux d’angoisse et de tristesse. Parce qu’en réalité, c’est cela qu’il y a derrière la colère. Et cela me fait redescendre. Même si j’éprouve de la rancoeur, je n’aime pas pour autant me disputer. Avouer cette vérité au milieu d’un conflit « je n’aime pas quand on se dispute comme ça » désamorce les tensions. Car voilà une chose sur laquelle on est d’accord tous les deux : on n’aime pas se disputer. C’est triste. Ce constat fait, la discussion peut commencer.
AVEC NOS COLOCS/COLLÈGUES
La seule chose que les autres demandent, au fond, c’est la confirmation qu’ils existent à nos yeux. Pas plus, pas moins. Une fois cette inquiétude apaisée, on peut commencer à entamer une relation, superficielle ou profonde selon les affinités… on ne choisit pas vraiment ses voisins. Proposer de ramener quelque chose de la boulangerie ou de la cafet’, acheter un savon liquide pour les mains qui sent bon (ma spécialité), il ne s’agit pas de se faire aimer mais de tendre la main à l’autre pour lui faire comprendre que la porte est ouverte. Et ainsi, libérer la parole. Il m’est arrivée de nombreuses fois dans ma vie de commencer par rejeter quelqu’un que j’allais beaucoup apprécier plus tard juste parce que je n’avais pas déverrouillé la serrure d’entrée de jeu.
AVEC NOTRE GARDE_ROBE
Comment ça, les vêtements et les pompes, c’est pas des « autres » ? Mais vous passez plus de 23h25 par jour avec eux, non ? Ce sont les plus proches de vos proches, non ? Vous entretenez des rapports passionnels, voire conflictuels avec eux, non ? Alors, oui, il y a un gros petit truc pour se sentir encore plus proche de ses vêtements et donc, encore plus proche de son bien être : porter du rose. Je n’arrêterai jamais de réciter ce mantra : portez du rose. Le rose et le gris (c’est à dire nous)(soyons honnête), c’est fait pour aller ensemble. Trouvez la teinte qui va rendre votre grisaille lumineuse et regardez l’effet sur les autres. Ils vous regardent en se pourléchant les babines parce que vous leur faites du bien aux mirettes. Et sinon, une paire de baskets roses fera très très bien l’affaire (mais si c’est facile à porter : le rose ça va avec du noir, du bleu marine, du jean, du violet, du bordeaux, du rouge (si si depuis 1988 si), du beige, du gris et même le rose pâle et l’orange c’est démentiel).
ET DONC, CE CONCOURS ?

Photo Shooooes, sac Florian Denicourt à gagner !
Voici ce que je vous propose de vous offrir. Un sac rose ! Il est signé Florian Denicourt. Un mec qui ne jure que par la ligne droite et l’architecture sans chichi. Alors quand il convertit ses sacs-sculptures en cuir rose pâle, c’est girly-bauhaus à la fois et franchement, c’est beau, c’est chic, tout en retenu (parce qu’on déteste quand le rose dégouline n’est-ce pas?)
Le voilà donc, votre cartable de rentrée : une besace baptisée Jumelle (25 cm environ de largeur) avec des poches itou pour y fourrer vos mouchoirs sales et vos tickets de métro usés aussi bien que votre smartphone écran tip-top-telecom. Vous pouvez le porter à la main (héhé) et puis en bandoulière aussi pour « satisfaire vos humeurs versatiles » comme dit la pub.
La vérité, c’est qu’il me l’avait offert parce que je bavais dessus, et puis, j’ai eu une envie folle de vous le faire gagner. C’est sans doute la grossesse qui me rend gentille.
POUR JOUER ? Laissez dans les commentaires ci-dessous tous les mots roses que vous aimez entendre. Ou ajoutez un nouveau point à ma liste de petits trucs pour être plus proche de vos proches. Bref, ouvrez grandes vos mimines pour taper sur le clavier un truc qui vous donnera le droit d’être tirée au sort pour gagner ce sac (d’une valeur de 500 euros) !
Vous avez jusqu’à dimanche minuit pour jouer, j’éplucherai toutes vos patates roses lundi et je vous donnerai les résultats dans la foulée.
Je vous rooooose bien fort.
EDIT DU 13 SEPTEMBRE : LA GAGNANTE DU CONCOURS EST JULIETTE IOCHA !