Robin Wright (ex-Penn), 51 ans, mère de Dylan et Hopper.

Elodie Bouchez, 44 ans, mère de Tara-Jay et Roxan.

Charlotte Gainsbourg, 45 ans, mère de Ben, Alice et Jo.

Toutes les trois avec les gambettes largement à l’air sur les marches de Cannes. (toutes les trois en Saint Laurent)

Qui a dit qu’on ne pouvait pas porter de mini-jupe après 40 ans ?

Moi, je les aurai d’ici deux ans et je commence à penser à mon vestiaire. Il évolue naturellement avec les années, mais je me demande insidieusement quand arrive le jour où l’on doit se censurer… Où le regard des autres nous impose de cacher notre corps (n’allez pas me dire que vous n’avez jamais regardé de travers une femme âgée en mini) et que l’on doive rallonger la longueur des jupes ?

Et surtout, pourquoi est-ce qu’on devrait le faire ? Parce qu’une femme (de 40 ans jusqu’à 120 ans) ne devrait pas être sexy ? Parce qu’être sexy, c’est être sexuée et qu’on ne peut l’être que jeune ? Jeune comme les hommes aiment vous voulez dire ? Une mamie qui a une vie sexuelle, c’est gênant ? Une mère qui a des désirs, c’est gênant ?

Et vous, ça vous chatouille ou ça vous gratouille des genoux un peu usés en front row ?

La concordance des gourmandises m’a tellement frappée cette dernière semaine que vous en léchouiller deux mots sur le blog a mis tout le monde d’accord dans ma tête.

Pour illustrer mes propos – et vous y verrez vous-même la liaison subliminale – je vous présente la chaussure la plus étrangement belle et succulente de la saison : la bottine Rockoko de Fendi. Imaginées pour le défilé Haute Couture des 90 ans de la maison sur la fontaine de Trévi à Rome l’année dernière, elles sont finalement passées du côté prêt-à-porter de la mode et vendues « au tout venant » dans les boutiques. Une sorte de démocratisation au goût de caviar.

Leur recette ? Marie-Antoinette qui aurait épousée Marion Jones dont l’union aurait donné naissance à des jumeaux, Lolita et Büren. Ou pour reformuler, un mix de chaussettes superSonic brodées par des doigts de bonne fée sur un talon de Pretty Woman, le tout bien bien gainant pour une circulation optimisée. Un objet à la frontière entre le médical et le sexy en quelque sorte. Étrangement alléchantes, je vous dis.

Sans transition, mais toujours en images:

Décortiquer nos pensées et mettre à plat les émotions qui tournent en boucle dans notre cervelle pour en faire un miel nourricier sont le chemin d’une vie. Pour nous approcher au plus près de l’animal étrange qu’on abrite, il y a la psychanalyse d’abord (qui a révolutionné ma vie) et toutes les réflexions que l’on regroupe sous l’appellation d’origine non-contrôlée, le développement personnel.

Pour moi, ça a toujours été un truc un peu sucré, pour les gens qui pensent vraiment (nan mais vraiment?) que la lecture d’un bouquin va changer leur vie. Et pourtant, quelqu’un vient de me faire changer d’avis cette semaine.

Il s’agit de Clotilde Dusoulier. Détentrice d’un blog culinaire, chocolate&zucchini, depuis 14 ans ( elle a donc un blog ado!), Clotilde est passionnée par ses pensées et leur mécanisme. Elle avoue adorer analyser les situations et les psychologies. Elle s’est donc lancée depuis peu dans un podcast d’un genre un peu particulier.

 « Change ma vie, outils pour l’esprit », ce sont des séquences de 10 minutes où Clotilde parle de notre intérieur, des pensées négatives, des émotions qui en découlent, de notre quête du bonheur, et puis d’abord c’est quoi le bonheur sérieux. Inspirée par les grands courants de pensées américains (ils sont très en avance sur nous dans ce domaine), Clotilde nous donne des outils pour apprendre à repérer le fonctionnement de nos pensées. Et ainsi,  faire activement changer les choses. À la fin, vous avez un petit exercice d’application. Dis comma çà, c’est fumeux, mais, je vous jure Marie Thérèse, écoutez.

Quand on a mis en branle la mécanique de l’esprit, impossible de s’arrêter. Et parfois, les expériences extrêmes deviennent appétissantes. Ainsi, le lendemain d’avoir dévoré les 4 premiers épisodes de podcasts de Clotilde (et je vais vous reparler d’elle!), je lis le compte-rendu de Maï sur sa « Quest » dans la colline. Ou comment s’offrir le luxe inouï de passer 4 jours et 4 nuits seule dans la forêt népalaise face à soi-même. Nous qui croulons sous les sollicitations, humaine ou écrantesque. Pas de nourriture, pas de contact humain, pas de lit, pas de smartphone of course. Rien qu’elle.

Rien qu’elle et son monde intérieur qui rêve d’échapper aux cadres.

Rien qu’elle et le vent, les feuilles, les insectes, les étoiles, la douleur d’un corps dans le dénuement et les gargouillis peut-être. Les idées sombres, les idées en boucle, l’angoisse à fleur de peau… avec aucun moyen de les envoyer paître d’un geste de l’esprit puisqu’aucune distraction possible. Alors Maï raconte la lumière:  le luxe de l’ennui (si créateur), la qualité du temps devenu palpable, et d’autres choses qui vont terriblement vous toucher. Allez la lire.

Et puis, cette semaine dernière, il y a eu Macron.

Ce mystère. Ce couple (j’ai passé beaucoup de temps à essayer d’imaginer le fonctionnement de cette histoire singulière). À essayer de comprendre ce qui l’animait lui. Sa détermination et son envie sont communicatrice, quoi qu’on vote. J’en ai retiré un exemple qui m’a transmis une force positive, à appliquer à moi-même (je ne parle pas de politique ici mais d’être au monde). Je ne peux pas résumer cela en quelques mots, je viens d’effacer 10 fois ma phrase. Juste, dans mon cheminement actuel, où la peur d’échouer commence à me faire moins peur, le parcours de Macron me touche. Et puis, Marlène Schiappa du blog Maman Travaille comme secrétaire d’état à l’égalité homme-femme s’il vous plaît!

Bref.

Maintenant je sais ce que vous vous demandez. Comment porter ces pompes bon sang ?

Voilà.

Caroline Vreeland.

Viviana Volpicella.

Shea Marie.

Fil Xiaobai.

Bien tendrement mes cher(e)s.

Lundi 1er mai se déroulait l’évènement fachionne le plus important de l’année, le MET ball. Une expo au Metropolitan Museum à New York consacrée à un créateur (cette année Rei Kawakubo fondatrice de la griffe Comme des garçons) dont le vernissage est organisé en méga grande pompe par Anna Wintour (la red’ chef’ du Vogue américain). La soirée donne lieu à une invraisemblable cour des miracles (de luxe) où les stars de la mode, du ciné et de la chanson rivalisent de « dress to kill ». Souvent hilarant, parfois pathétique (arrêt’don de vouloir paraître 20 ans de moins), c’est toujours la régalade à regarder pour qui aime les vêtements.

Lili-Rose Depp en Chanel.

Quel phénomène cette jeune fille. Sa mère résonne en elle (et dieu sait qu’on l’aime). Mais elle est maigre (pourtant tout lui est tombé cru dans la bouche)(ahah). Et ce qui me choque le plus ? C’est en partie pour cette raison qu' »on » l’admire et la respecte. Si elle était voluptueuse, on « l’adorerait » (comme on adore un truc un peu honteux) mais là, on la trouve « sublime ». Voyez la nuance ?

EDIT du 5 mai: Justement, hier le 4 mai, une loi vient de passer pénalisant l’exploitation de l’extrême maigreur des mannequins. Leurs agents devront fournir des certificats et la mention « photographie retouchée » devra être obligatoirement appliquée sur les pubs (pas les éditos hélas) en cas de « poudre de perlinpimpin » pour l’amincir ou la remplumer (je ne sais pas lequel des deux me fait le plus frémir). Victoire. Entrée en vigueur le 1er octobre.

Kendall Jenner en La Perla.

J’ai écris et effacé 5 fois le texte qui suit. Jusqu’à ce que je me rappelle que le corps des femmes est un enjeu tellement fondamental qu’il peut déclencher des guerres (même dans ma propre tête). Trop ou pas assez vêtues, elles doivent toujours obéir aux injonctions qui leur dictent ce qu’est un comportement correct. Une notion elle-même tellement flottante que nous, les femmes, marchons en permanence sur la crête. Soufflée par des vents contraires, (l’âge, l’origine, le niveau social, la religion), il est impossible d’y avancer sereinement sans trébucher.

Je suis persuadée que si toi qui me lis (coucou) et quelques autres femmes, on débattait du look de Kendall, seules la faim et la soif pourraient nous arrêter tant il nous bouscule.

Moi-même, je suis passée par tous les pires. J’ai d’abord été réac’, proposant qu’elle se mette vraiment à poil, qu’elle y aille franco au bout de sa provocation sexuelle premier degré. Ces filles n’ont rien à dire, elles n’ont que leur corps à offrir telles de vulgaires prostituées. Ça fait peur pour nos enfants, pour l’exemple qu’ils reçoivent. Oups.

L’envoyer se rhabiller, la traiter de traînée. Tentation primaire.

Le corps de la femme est beau. Le corps de la femme n’est pas maléfique, pourquoi ne pas le glorifier ? Kendall est époustouflante dans cette robe, non ? Pronons la bienveillance. Apprenons à nos filles à aimer leur corps et leur féminité. Apprenons à nos garçons à accepter le corps des femmes: le sang, les seins, les cycles, la vie.

Tendre vers l’amour de son prochain. Tentation nécessaire.

Mmmm. Je suis chiffon. Quelque chose cloche. Au fond, le problème n’est pas tant que ce corps est choquant mais plutôt qu’on cherche à nous provoquer avec ce corps dénudé. On attend que je sois indisposée par cette odeur de souffre. Mais Kendall est sans doute la première à être choquée par sa tenue puisqu’elle pense qu’ainsi, elle provoquera les regards. Elle nous nargue mais on n’est pas sûr de son triomphe, d’où le malaise.

Kim Kardashian en Vivienne Westwood.

En sueur, je suis. Mais je pense que j’ai été bien pire avec cette photo de Kim, puisque j’ai d’abord, dans un premier jet, rédigé ceci. Je me cite :

« Et  quand l’une d’entres elles a eu un vrai soucis, elles basculent version Vierge-Marie-couche-toi-là. Sais pas si c’est mieux. »

Sous-entendu (et j’ai mal aux seins de l’écrire) : si tu voulais pas te faire agresser ou violer ma chérie, fallait pas provoquer. Alors qu’il est clair qu’on doit pouvoir se balader sans être agressé. Qu’on doit pouvoir user de son corps à sa guise.

Et si on réessayait avec une pointe de bienveillance. Kim est une victime qui réagit comme elle peut (et veut). Pourquoi lui dicter son comportement ? Elle joue la simplicité après avoir cru mourir.

La cour des miracles, on avait dit. (si un modeux passe par ici, je vais me faire découper en rondelle pour crime de lèse-majesté)(les gens de la mode vouent un culte à Rei Kawakubo).

Jennifer Connelly en Louis Vuitton.

Bah non, non, j’ai toujours refusé gamine de mettre des bottines avec une jupe parce qu’il me semblait que c’était un non sens  (et dieu sait que ma mère a essayé « mais tu vas pas mettre des ballerines vernies, il pleut ») et j’ai pas changé d’avis.

Regardez Gwyneth, ya pas un truc qui vous frappe ? À part cette délicieuse robe rose calvin Klein qu’elle porte à merveille ?

Elle n’est pas REFAITE.

Et ça fait un bien fou. Voilà une vraie femme de 45 ans. Re-scrollez en arrière pour bien comprendre. (celle d’avant a le même âge) (celle d’après 10 ans de plus)

10 ans de plus oui.

Quelqu’un savait que Catherine avait un tatouage sur le pied ??

Je crois que ce que je préfère au final dans ce millésime du MET c’est le look de Pharell. Avé les Doc Martens. (le gens à côté, c’est sa femme).

Et pi les chaussures d’Alessandro.