La collaboration Heimstone x Bocage

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Heimstone, si vous ne connaissez pas, c’est la marque de la française Alix Petit. Une fille libre dans sa tête qui ne voit pas pourquoi elle devrait marcher droit. Par exemple, si on lui dit dentelle, elle pense chaussures de mec et si on lui lance costume chic, elle répond baskets.

Sa passion ? Construire ses tenues à l’envers.  Alix est de celles qui pensent d’abord à leurs pieds avant de savoir si elles vont mettre un slip.

Donc quand Bocage l’a contactée pour faire une collection de chaussures. Pas la peine de vous dire qu’elle a exulté.

Le résultat ?

Des bottines plates et à talons, une sneaker et une mule dans un esprit végétalo-animalo-masculino-géométrique. Des mélanges d’imprimés qui font le succès d’Heimstone qui fête ses 10 ans cette année.

Toute la collection est en cuir, fabriquée en France. Ce qui explique les prix plus élevés que d’habitude chez Bocage. J’ai eu la collection en main, elle est extrêmement bien réalisée.

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La bottine Karna à 195 euros.

Ces bottines sont dans le même esprit (dotées d’un zip) que les boots Duchesse qui sont la marque de fabrique d’Alix pour Heimstone. « Ce sont des chaussures que je ne quitte jamais. Avec mes runnings et mes méduses en été (j’adore les sandales en cuir type Rondini, mais j’ai l’air tarte avec). »

Alix est sans filtre, c’est délicieux.

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La mule Zandra à 115 euros.

« Ce que je préfère dans mon métier, c’est de pouvoir créer sans contrainte. J’ai une liberté d’expression exceptionnelle. Je reproduis ce que j’ai dans la tête et mon objectif est de faire comprendre aux gens ma démarche créative. C’est une partie de moi que je livre chaque saison. D’ailleurs, je me sens comme un livre ouvert. »

Aaah quelle poésie ! Vous entendez la référence subliminale à Musset et à son fameux Pélican ? Celui-là même qui offre ses entrailles à dévorer comme l’auteur offre son génie à ses lecteurs ? (comment ça j’exagère?)

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Les baskets Timon à 160 €.

« Du coup, je n’ai besoin de rien d’autre pour moi-même. À part des jeans et certains basiques que je ne fais pas. Ainsi, je me suis offert les fameux mocassins Gucci en cuir noir avec les mors. Bah, c’est mon achat du siècle. »

Elle est une punch line à elle-seule cette Alix.

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La bottine Ermine à 215 €.

« Je ne porte que du plat. J’aime cette attitude. Ce côté mec. Je ne me l’explique pas vraiment, c’est peut-être parce que je suis grande. je n’éprouve pas le besoin de porter des talons. » Bon moi j’ai une théorie là-dessus, vous le savez. Je ne porte pas de talons la journée (et la nuit je dors) parce que j’ai besoin de tout mon temps de cerveau disponible pour travailler, pour galoper comme une jument folle dans la prairie de la vie. Et pas une seule goutte à laisser aux idées grimpantes du style « J’ai pas mal aux pieds, j’ai maaaal aux pieds, j’ai maaaaal aux pieeeeeeeeeeds ».

Mais bon. Comme Alix n’est pas seule au monde et que les femmes aiment porter des talons, elle en propose quand même sur cette collaboration avec Bocage. Mais des gentils. Pas trop hauts et carrés.

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L’est sympa la Alisqu’hein ?



Ce qu’on transmet à nos enfants.

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César nous présente ses nouvelles baskets (#BreakingShoes je suis bien d’accord)

Vous avez déjà réfléchi à ce que vos parents vous avaient transmis ? Votre mère, votre père ?

Une question qui fait mouche. Vous plonge dans un abîme de perplexité ou d’amour, c’est selon.

Parfois, c’est vertigineux tant il faut d’abord démêler les branches avant d’atteindre le coeur de la forêt qui vous a vu grandir.

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« Attends, je soulève mon pantalon pour la photo »

Parfois, c’est rigolo tout plein. Comme l’amour de César – mon fils de 5 ans – pour les chaussures.

Sur ces photos, César porte les Véja en collaboration avec le film Le Petit Spirou de chez Centre Commercial Kids (mon multi-marque préféré pour les enfants à Paris)(et big up pour leur page d’outlet, j’y achète des manteaux Patagonia que j’adore !). Ils me les ont offertes. Je n’avais jamais testé Veja pour les enfants, je valide : elles tiennent bien le pied, le cuir est de bonne qualité et elles sont assez chaudes pour traverser l’hiver avec leur semelle épaisse (ce qui justifie le prix, 79 €). Petit bémol : quand elles sont neuves, les enfants peuvent avoir du mal à les mettre seuls. Et pour les flemmards, 3 scratchs, ça fait beaucoup ! (pas pour César en tous cas ahah)

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« C’est bon César, tu peux bouger la photo est prise. César ? Cé-saaar ? – fais-en encore une maman. »

César adore acheter des chaussures. César remarque toujours quand j’en ai des neuves. César aime quand elles envoient du bois.

L’autre jour, il me dit, juste au moment de partir de sa classe le matin : « Maman! je vais te dire quelles sont mes chaussures préférées. D’abord les de toutes les couleurs là tu sais que tu m’as fait la surprise. Ensuiteuuu, les vertes à scratch et les celles comme Alphonse. »

Ouh je ne suis pas une jouvencelle de la psychologie, j’ai bien compris que c’était là une attention pour se faire aimer (encore plus fort) par sa maman-docteur-shooooes. Comment pourrais-je ne pas en être tendrement touchée ? Approcher la louve par là où elle est facile. Observer sa maman si fort, l’aimer sans condition et savoir où l’atteindre pour partager avec elle quelque chose que les autres (enfants) ne partagent pas. Les chaussures… Cela me semble bien inoffensif, non ?

Ouh que oui, il se niche là-dedans encore bien d’autres choses, mais que je vais laisser flotter sans trop m’y attarder. Il faut savoir lâcher prise.

Bon, si ça continue, il faudra juste qu’il trouve un métier qui gagne bien, ou bien qui soit dans la chaussure.

Dans son viseur, il désire souvent les chaussure de son grand frère (mouarf). En ce moment, il veut des Camper, parce que « ça s’enfile très vite », mais il est resté totalement insensible au Stan Smith contrairement à ses petits copains. La preuve d’un caractère bien shoesé, non ?

Bisous ! (et pardon pour mon absence, je travaille dur très dur sur des gros projets qui je l’espère verront le jour en 2018!)(mais j’ai pleins de posts dans les chaussettes, notamment un « Bien dans mes pompes » trop gégé)



Au secours, je veux encore des santiags.

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Voici mon coup de coeur de la dernière fashion week parisienne printemps-été 2018.

Des bottines Chloé.

Des santiags, encore.

Encore, parce que j’en ai 3 paires dans mon placard et que j’aime ces bottines de cow-boy à bout pointu depuis super minotte.

À 7 ans, j’ai tanné ma mère pendant des jours pour avoir une paire de santiags coupées à la cheville que j’avais repérées chez André. Elle avait fini par céder. (mais en avait de discrets haut-le-coeurs chaque fois que je les portais)

Puis, je me souviendrais toute ma vie de cette vision sublime en CM2. Quand une fille d’une autre classe a traversé la cantoche chaussée d’une paire de santiags noires rutilantes avec une jupette plissée écossaise. Un choc esthétique.

Cette passion me colle à la peau depuis 30 ans sans que je l’explique vraiment. C’est grave docteur ? Docteur ? Ah bah merde, c’est moi le docteur, du coup, comment je fais ?

Sur un coup de génie, j’ai tapé le mot dans Wikipédia, et j’y ai trouvé cette phrase :

« Notons que ce type de chausse était l’élément de prédilection des mauvais garçons. »

Sublime. Ce serait donc le garçon manqué en moi, sans cesse en rébellion contre la féminité contrainte, qui s’exprimerait à travers les santiags.

Mais au secours.

J’en suis toujours là ? À chercher une puissance phallique dans mes chaussures ?

Y’a pas aut’ chose ?

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Quand j’ai vu que pour son premier défilé chez Chloé, Natacha Ramsay-Levi (ex-bras droit de Nicolas Ghesquière chez Vuitton et Balenciaga) proposait des santiags sur tous ses looks, je me suis dit qu’elle et moi, on était connectées et qu’on avait dû manger la même soupe gamines (et si c’était ELLE la fille en CM2?!)

Je me suis renseignée directement auprès du service de presse sur le prix de ces beautés-à-brides-découpées-avé-des-boucles-et-des-lacets-itou-sur-un-talon-biseauté-qui-fait-du-bruit (la réponse à ma question existentielle se trouve peut-être dans ce talon-qui-fait-du-bruit ?) et pour la modique somme de 1085 euros nouveaux (donc près de 7000 francs de l’époque), je pourrais avoir la version la plus luxueuse, la plus branchée, la plus aboutie de cette passion inextinguible qui me brûle le corps.

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Je les rêve en blanc. Immaculées. J’adore les chaussures blanches depuis toujours. Comme ces ballerines Till en cuir  ajouré pour lesquelles, à 8 ans, j’avais tant tanné ma mère…

Quelle patience, maman.



Où trouver la plus belle collection de sneakers (au monde) ?

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Ou comment je n’ai pas vu le défilé Chanel.

C’est bien la première fois depuis des années que je n’assiste pas à ce spectacle qui me régale tant.

Il m’est arrivée une mésaventure absurde qui, si elle ne reflétait pas une réalité glaçante, serait juste une bonne histoire à raconter : je me suis fait arrêter par la police avant d’arriver au show. Une fois n’est pas coutume, j’étais en retard. Une fois n’est pas coutume, gilets pare-balle et petits bibis bleu marine faisaient barrage à 50 mètres du Grand Palais. Mon crime : j’avais les mains dans les poches (je n’avais même pas pensé à prendre ma carte d’identité !)(j’ai rien dans la tête je sais). La police n’a jamais voulu croire que je venais réellement chez Chanel. Le temps de démêler la situation avec le service de presse de la maison et les portes se sont refermées devant nous.

Face à ce dispositif effrayant avec des chiens renifleur d’explosifs partout, je me suis demandée un instant si je n’allais pas plutôt partir en courant.

Et puis non, bien sûr. Merde aux terroristes.

Je me suis retournée sur la foule qui attendait dehors (curieux, photographes, étudiants en mode, fans etc), dépitée par ma situation et cette matinée perdue. J’ai promené mon regard sur cette assemblée disparate, charmée par son aspect bigarré. J’ai regardé avec plus d’attention les photographes de streetstyle, ces stakhanovistes de l’image qui shootent les bons looks devant les défilés, et je me suis rendue compte que mon sujet était devant moi.

J’avais sous les yeux la plus formidable collection de sneakers au monde (au moins).

Là voici.

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Oui oui, enfin non, vous n’avez pas la berlue. Ce sont bien les mêmes qu’au-dessus. Les fameuses Trainer Triple S de Balenciaga. Inventées par David Tourniaire pour la marque, elles sont composées « de trois semelles qu’on a empilé l’une sur l’autre, pour se marrer », dixit David. Des monstres de caoutchouc qui ne laissent personne indifférent. Demna Gvasalia (le directeur artistique foufou de Balenciaga) aurait même été assailli par des Japonais en rût-de-shoes pendant qu’il poussait son caddie à la Grande Epicerie du Bon Marché chaussé de ces appareils (on fait ses courses où on peut que voulez-vous).

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Parmi ces photographes de streetstyles, il y a les stars (qui ont fini par obtenir un job chez Vogue) et puis ceux qui se lancent. Tous assouvissent un rêve de mode. Ils sont plus adeptes des tendances que toutes les rédactrices, acheteuses et influençeuses réunies lors de ces évènements. Comme ce jeune homme qui me confie avoir trouvé ces merveilles sur Asos (à 34€, je suis allée voir).

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Ou cette jeune fille, qui n’avait pas le temps de me parler, guettant sa prochaine image.

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Je ne suis pas assez spécialiste des sneakers pour rivaliser avec les deux propriétaires de ces modèles –  qui, je prends les paris, doivent être des séries limitées achetées dans un magasin ultra pointu – mais sachez que des messages subliminaux s’échangent entre initiés pendant que vous vivez une activité normale.

Comme quoi, on cherche toujours à se composer une famille, peu importe la couleur du sang.

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Il y a ceux qui ne jurent que par les signatures luxueuses. Comme ces Louis Vuitton.

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Et ceux qui la jouent simple et classique avec les fameuses Old Skool de Van’s (75 € pour les hommes) que je possède moi-même ainsi que mon fils. Ainsi que toutes les blogueuses de la sphère française. Et internationale. Bref, tout le monde quoi. Pas vous ?! Han l’autre hey.

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Il y a les branchés-cools qui s’affichent avec les collabs du moment comme ces Converse avec Comme des Garçons Play (la forme c’est Converse, les coeurs, c’est le signe de ralliement de Comme des)(c’est comme çà qu’il faut dire quand on est hype)(Comme des, c’est la marque créée en 1969 par la japonaise Rey Kawakubo, une papesse de la création).

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Je dois dire que l’une des choses qui me ravit, c’est la sophistication de certains de ces hommes. Des sneakers-bottines-montantes-en-velours, mais ouiiii pourquoi pas ?

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Ah! Voici un exemple typique de la culture asiatique. On les reconnaît à l’extrême sophistication de leur look : quand ils ne portent pas des sneakers, ils portent des néo-birkenstock-sling-back-en-fourrre-à-triple-semelle (et c’est pas donné à tout le monde) et s’ils ont juste choisi les dernières et simplissimes Adidas vintage, ils ont un pantalon accordéon pas piqué des hannetons.

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En tous cas, tous ces photographes ont un truc avec la fourrure. La dimension psychanalytique de cette remarque m’évoquant pêle-mêle les mots « toison » « sexe » « mère » (mais je réfléchis tout le temps trop).

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Encore Balenciaga. Mes ami.e.s vous allez en bouffer de la running minimaliste. Soyez pas bégueule, c’est le futur, ça va vous tomber dessus comme l’écologie sur les Terriens. Par la force.

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Photo de Jeanne Le Bault

À la sortie du show, on pouvait avoir une petite idée de quelle genre de Reebok il faut avoir au collège Chanel pour en être (si vous ne comprenez pas de quoi je parle, allez voir mon dernier post Que Dior les gens au défilé Dior?).

Et puis, j’ai raflé Géraldine histoire de boire un coup en papotant. Au coeur de notre conversation, les dizaines de sneakers (j’en parle très bientôt) et joggings qu’on voit partout sur les podiums. L’innovation technique est l’avenir du vêtement (les marques de sport possèdent d’énormes laboratoires de recherche en leur sein). La fonctionnalité va devenir l’égale de l’esthétique, j’en suis persuadée. Géraldine prépare une excellente newsletter à ce sujet, elle sort le 6 après-midi. Je vous recommande vivement de vous abonner à ce plaisir hebdomadaire.

Et puisqu’on me demande régulièrement « mais et toi, qu’est-ce que tu portais comme chaussures ? »

Bah voilà :

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Ça se confirme, les arroseurs sont régulièrement arrosés (photo de Géraldine)(qui rigolait bien).


 
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