Qu’est-ce qui pousse les anglais à manger du poisson frit avec des patates frites ou à mélanger les coeurs et les perles ?

Un mystère pour les français (nous, ââââmes délicaaaates).

J’ai vu ces escarpins à la présentation de la collection Nicholas Kirkwood du printemps-été 2014. C’était posé sur la table comme étant un développement « épuré » du reste de la collection. Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre en photo ce soulier, me disant que son cas était pathologique. Ou trop anglais. Ou pas assez comme chez moi (vous me voyez venir avec mon fossé culturel)

Chez les grenouilles, pour qu’un escarpin noir soit basique, il ne doit comporter aucune fioriture, la ligne seule donnant le La. Le même brief sur la perfide Albion débouche sur un coeur à l’arrière du talon découpé dans le cuir et délicatement décoré d’une fausse perle suspendue.

C’est kitchoune, non ?

Pourtant, Nicholas Kirkwood est drôlement dans les petits papiers des modeuses en ce moment (même que Bernard Arnault s’en est offert une part). Il porte collé sur son front l’étiquette de jeune-prodige-actuel-dont-le-travail-est-à-prendre-en-compte.

Encore une fois pourtant, mon coeur  fait la grimace face au combo perle-coeur. Et parce que je n’aime pas m’assoir sur mes certitudes, je m’interroge : QUI m’a appris cela ? (bon, je le sais) (reparlons-en plus tard hein) mais surtout, POURQUOI ?

Parce que, sans blague, j’ai l’impression d’être rigide, que tout doit toujours être dosé avec suprême, le moindre détail sous contrôle et qu’au fond, ce serait bien que je me lâche un peu les cheveux. Oh yeah. Que je fasse comme les anglaises qui tombent le manteau et les collants quand il fait déjà au moins 2 degrés Celsius. Que je n’hésite plus à mélanger le beurre et le Nutella. Que je mixe le noir et le bleu marine (euh non ça c’est autorisé maintenant). Que j’arrête de courir après le bon goût, dont personne ne détient les clés mais que tout le monde érige en diktat.

Ouais ! Indignons-nous !