Il faut savoir admettre certaines maladies un peu honteuses. C’est le meilleur moyen de les combattre.
Bravo aux lectrices (dont je ne peux dévoiler ici les identités pour cause de secret shoesical) qui ont su poser des mots sur un diagnostic difficile à établir tant il paraît gros comme une maison. Elles ont été nombreuses à m’envoyer des missives courageuses pour essayer de se sortir de l’impasse.
Je veux parler ici du Mal de l’Escarpin.
Comment le porter sans prendre 15 ans dans le pignouf ? Sans se retrouver à 10 cm d’altitude avec aucun chauffeur prévu dans le budget ? Sans être pied-nu dans la glace des matins d’hiver ?
Prem’s : arrêtons les injonctions de vertige, nous sommes assez grandes pour prendre de la hauteur sans se jucher sur des talons. Un escarpin à 5 cm, c’est parfait, surtout que le petit talon fin revient. Oui, je sais, question cordonnier, c’est la cata. mais on ne peut pas tout avoir. Il faut bien lâcher sur quelque chose sinon, on ne bouge plus, non ?
Deuz : on le twiste avec une matière Rock. Sinon, c’est effet Madame « dépressurisation de la cabine » assuré. Menez vos pieds par le python. Loin des serpents de couleurs qui sont ultra outch à manier, le reptile très contrasté comme ce modèle Mango est consubstantiellement (20 lettres!) Rock. Point. Comme le bleu est bleu et le rose est rose.
Troiz : le petit trait de génie de ces escarpins, c’est qu’ils tirent leur inspiration des années 80. Quezako ? Ils ont un décolleté plus emboîtant. Donc ils ne font pas mal à vos pieds pleins de doigts pleins de nonos. Et vous avez la permission de porter des chaussettes dedans. Pas des mis-bas, non, qui a dit ça ? Des vrais chaussettes sympas, marrantes ou tout simplement cotelées noir. Après tout, on n’a pas forcément envie d’être la reine du rigolo.
Et comme quatrième tuyau (j’ai oublié comment on disait quatre en langage CM2)(quatreuz?) : il est facile à vivre. Oui oui, je vous fais le coup du « il va avec tout ». Mais je reconnais qu’il y a plusieurs niveaux de voltige. Du plus simple au plus dur :
- Puisqu’il est bicolore, il réveille les silhouettes noires ou grises (et ça, on sait faire).
- Puisqu’il est noir et blanc, il s’associe à n’importe quelle couleur vive. Par exemple, un pantalon noir + un pull rose vif + un manteau noir ou gris.
- Puisqu’il rentre dans la catégorie des imprimés, il est donc accro aux mélanges. Un petit graphisme optique sur une chemise ou une veste, un manteau à carreaux dans cet esprit ou dans un imprimé pied-de-poule, une trame de maille contrastée comme un ample gilet Grunge.
- Puisqu’il est exotique, il aime les associations qui rappellent son ailleurs: avec des détails « Massaï » (collier plastron, cuir tressé bicolore, fourrure aux teintes électriques), avec des toiles imprimées esprit amérindien ou feuillage (pour l’été prochain).
- Puisqu’il est exotique, il est sophistiqué. Donc il aime les associations décalées : avec un cargo militaire ou un sweat-shirt faussement dégueu.
- Puisqu’il est désormais admis d’associer les peaux entres-elles, vous pouvez le mélanger à un autre python ou un léopard s’il est également noir et blanc. Attention, c’est un exercice pour les virtuoses.
Ouf, voilà. Je suis fatiguée dites donc, je vais me recoucher.
À demain !
P.S : N’hésitez pas à professer vos conseils ès python.
Merci docteur pour avoir si bien identifié le mal dont je souffre ! Merci pour le point 4, moi j’ai le souvenir qu’on s’arrêtait à troize, pourtant il devait y avoir un truc pour 4…
@Clao Ah encore une ! ;) après sondage, il semble qu’après troiz on était tout simplement dans les choux, naze… bise
Charmants. Ils me font un peu penser, à 150 euros près, à la silhouette des escarpins mercadal vintage. C’est joli, féminin et souriant. Ça repose des chaussures trop tarabiscotées.
Mango, z’ont copié Isabel Marant, là….
@jicky Ouh que oui… Mais bon, c’était pas non plus révolutionnaire comme design, « juste » dans l’air du temps… Donc une copie quand même ! ;)
ps: ok pour le python, mais celui-ci, je le trouve un peu « 15 ans dans le pignouf » du talon, justement…. Le talon plus fin et plus à la verticale de l’arrière de la jambe ne serait il pas plus rajeunissant?
@jicky C’est très intéressant ce que tu dis. Le talon 80’s des Mango est très mode. Avec un look rock à la Emmanuelle Alt ou slim-perfecto, il est l’accessoires qui booste le look. Mais sa forme très tendance est peut-être trop confidentiel, et du coup, il peut être rattaché au passé et plomber une silhouette classique. Le talon plus graphique (le droit dont tu parles) saura mieux moderniser un ensemble tailleur-pantalon ou slim-vest de costume plus intemporel.
J’arrive un peu en retard, mais pour dire merci, quand même, pour cette magistrale leçon :-)
Sur mon écran, cet escarpin python graphique, il me plait malgré son côté ouvertement 80’s, mais après tout, il réveille peut-être la Blondie qui sommeille au fond de moi ? Le hic, c’est que de loin, c’est cool et que de près, je suis quasi certaine que c’est un chouille cheap quand même… Et c’est marrant, Jicky les trouve marantesque, et moi je trouve qu’elles font très Hedi Saint-Laurent…. Qu’en dit le doc ?
@Gaëlle Les deux mon Capitaine ! Saint Laurent ET Isabel Marant. http://www.net-a-porter.com/product/457731/Isabel_Marant/escarpins-en-serpent-d-eau-pealman
bise
C’est joli, féminin et coloré, j’adore, merci beaucoup pour la découverte !
J’ai acheté mes escarpins Python chez Auguste. Ils sont magnifiques, je les adore. Faudrait que j’envoye une photo. C’est une marque belge à noter: https://www.facebook.com/maisonauguste
p.s. je n’ai aucune connection avec cette marque…ce n’est donc pas une pub cachée!