Il est fréquent dans la vie que les autres aient le désir impétueux de décider à notre place. Et on les comprend, il doit être tellement fabuleux de pouvoir disposer des autres à sa guise. Si l’on pouvait tout contrôler, on serait comme les rois du monde, non ? Une sensation grisante, à n’en pas douter. Tant que l’on n’a pas compris cela, cette lutte de pouvoir, on reste sous l’emprise des plus forts. Ceux qui en imposent le plus, ceux qui parlent plus haut ou qui vous terrorisent avec leur changement d’humeur inexpliqué. Bref, les personnalités qui s’introduisent en nous comme dans du beurre. Ce mécanisme émane des humains mais aussi, plus largement, des injonctions culturelles (fais pas ci, fais pas çà, enlève tes doigts du nez). Et le jour où l’on réalise cette emprise, on peut enfin s’en libérer et réaliser, dans un mélange d’horreur et de joie, que l’on est les seuls responsables de notre vie. Que l’on est les seuls à détenir les clés pour avancer. Et que pour y aller d’un pas déterminé, il faut quoi ? Je vous le donne en mille : des bonnes chaussures (ahaha je vous ai bien eu hein) (c’est la chute du siècle).
À tous ceux qui nous veulent en talons parce que c’est plus seyant (et saillant), qui nous veulent active parce que c’est moderne, qui nous veulent mère parce que c’est notre rôle, je dis oui, je veux bien relever le challenge (j’adore être challengée), mais please, laissez-moi gérer la mise en place de ma super-puissance.
Nathalie Elharrar a passé une bonne partie de sa vie à créer des chaussures de femmes vraiment pas sages (vraiment vraiment pas sages), des escarpins à brides avec hauteur vertigineuse à haute suggestion ajoutée. Et puis, un jour, il n’y a pas très longtemps, elle a sabordé cette représentation féminine pour en proposer une autre, plus terre à terre, moins fantasmée, et infiniment plus optimiste. Elle a créé la marque Jour Férié. Un nom de baptême évocateur. Tout simplement joyeux, il bat le rappel autour des petits bonheurs de la vie. Ces choses bêtes qui nous rendent heureux. Le bonheur accessible quoi, bien ancré dans la réalité. Parce que oui, on peut être bien chaussé, ce n’est pas un fantasme.
J’ai rencontrée Nathalie pour la première fois de ma vie à ce tournant-là de sa vie. Et je l’ai adorée.
Aujourd’hui, elle lance une collaboration avec André.
Quand la marque lui a demandée quel blog elle aimait et si elle souhaitait en sponsoriser certains autour de ce lancement, elle m’a citée tout de suite (C’est elle qui m’a racontée cela). Comme la première fois que j’avais fait cela, l’équation me semblait juste pour tout le monde, j’ai accepté de recommencer. Plus de temps pour faire un post parce que je suis payée, on est toujours d’accord que c’est juste non ? (à condition que je ne vous parle pas de lunettes de WC bien sûr)
La collection se compose de chaussures de garçon. Mon obsession dans la vie (oui oui le phallus manquant). Une chose importante avec les chaussures de garçon (qu’est-ce que c’est cette manie de dire garçon pour homme, et fille pour femme… Vous avez remarqué ? On n’a plus le droit d’être des adultes ou quoi ?), bref une chose méga importante avec les chaussures d’hommes : on peut leur acoquiner des chaussettes marrantes.
Voilà mon modèle préféré : des bottines de cheval, des Chelsea Boots en langage mode (passion), en veau velours d’Italie, ouaip, et une semelle épaisse en caoutchouc qui nous assure la tête au soleil et les pieds dans la pluie sans crainte. Après avoir chosifiées les femmes, Nathalie a décidé de les libérer avec des chaussures faites pour avancer.
L’autre jour, j’étais sur un shooting et, parfois il faut mettre la main à la pâte, je ne suis pas du genre princesse moi (mon mec doit se retourner sur sa chaise de bureau) bref, j’ai dû tenir un réflecteur pliée en deux pendant plusieurs minutes. J’avais le nez sur mes pompes. De mec, évidemment. Des derbies en cuir avec le bout fleuri. Et là, comme il fallait bien que j’occupe mon cerveau pour faire passer le temps, j’ai commencé à regarder mes pieds avec insistance, comme si je cherchais à les diviniser en essayant d’obtenir cette réponse à ma question : pourquoi est-ce que j’aime tant les tatanes d’homme ? Et là, fulgurance. J’ai revu mon père assis dans les escaliers de la cave, devant SON meuble à chaussures (il était le seul à en avoir un à l’époque) en train de cirer ses Weston. Et j’ai réalisé que c’est une activité que je l’ai vu faire régulièrement. Dans mon cerveau d’ex enfant amoureuse de son papa chéri, c’est une bien belle manière de m’approprier un peu de lui. Classique.
Vous allez me dire : alors si on ne porte pas de chaussures à talons très femmes, on est obligé de porter des chaussures de garçon pour avancer dans la vie (avec des chaussettes « donuts ») ? un scandale.
Non, je dirai que c’est le retour à une silhouette plus simple où le genre ne rentre pas vraiment en ligne de compte. C’est d’autant plus vrai que cette collection est unisexe. Elle est aussi pour vous nos chers chéris (pour les hommes ce modèle s’appellera juste Nathanael).
« Croise les jambes, pointe le pied à 45 degrés, arrondi ton bras gauche, accoude-toi au rideau de fer avec le droit, casse le dos en deux, lève la tête, fais voler tes cheveux, prends l’air naturel et souris. »
Clic.
(pas facile la vie d’influencer)
Retrouvez toute la collection par ici.
C’est marrant elle porte le même nom que mon dentiste , elle le connaît ? ;-)
Sinon ta chute est la meilleure du monde tu m’as bien eu ! J’émets juste un doute pr les doigts dans le nez…
Bonne journée !
@Géraldine Un doute sur les doigts dans le nez ? J’comprends pas ! ;)
Je suis fan du détail du liseré; et de la semelle un peu épaisse. Mais je ne suis pas une femme à chaussettes rigolotes, EST-CE GRAVE, Dr Shooooes?
@Claire C’est bien connu : femme sans chaussettes rigolotes, femme super hot ! Ou femme antidote, ou femme qui a la cote, ou… euh… je suis sûre que t’es meilleure que moi ! ahahaha
Pff je suis en conflit ouvert avec un c….d et je me délectais de ton article pour réfléchir où je devais puiser de la bravoure je pensais que c’était auprès de Ben Hur, non en fait c’est dans les shoes.