Photo Stéphane Davi pour le chausseur Ernest, spécialiste du talon haut.
Une réflexion qui m’obsède.
Et me fait lever la tête quand cette problématique intervient dans une conversation à côté de moi (il faut dire que les gens parlent beaucoup de chaussures quand je suis là) (qu’est-ce que j’aimerais pas être proctologue).
Dans l’ensemble, je constate que le talon préoccupe toutes les femmes. Même celles qui ne sont pas très portées sur la shoes. Les talons sont un symbole de la saincro-sainte féminité et l’on ne peut qu’adopter une position en fonction d’eux, impossible de les ignorer.
Quelque chose m’a toujours dérangée dans les talons. Ils empêchent d’être libre. Et je déteste être contrainte. Je déteste devoir penser toute la journée à combien de pas je vais faire et ce que je vais devoir enlever de mon planning pour épargner mes pieds. Et cette sensation de déséquilibre obsédante qui vient grignoter mon cerveau petit à petit… Puis la souffrance qui anéantie totalement mes cellules grises… Est-ce que je mérite cela ? N’ai-je pas mieux à faire de mon temps ?
D’ailleurs, le talon n’est-il pas un symbole de féminité obsolète au même titre que le Wonderbra qu’évoque Géraldine ?
Parfois, je suis carrément en colère contre cette création artificielle de notre société. Les talons sont un handicap pour les femmes. C’est encore un coup de ces messieurs les hommes pour nous encarcassonner et nous empêcher de bâtir nos vies. C’est nous, pauvres idiotes, qui tombons dans le piège et cédons à l’injonction d’être désirable.
Et puis d’autres fois, j’adore. Je me rêve (et c’est bien là que tout se joue, celle que je rêve d’être, celle qu’on rêve que je sois et celle que je suis) en une louloute haut perchée défiant le monde à coup de pique dans le macadam. J’ai mes talons aiguille aux pieds, mes Max Kibardin en python imprimé léopard par exemple, et je sens que le pouvoir, i got it. Le maquettiste lâche tout pour faire ma mise en page. Je m’assoie sur le bureau, je tend la jambe, innocente et complètement machiavélique à l’intérieur, et je peux sentir à quel point les hommes regardent. Et les femmes aussi. On est toujours fasciné par celles qui s’assument en tant que femme et grattent les cordes du jeu de la séduction.
Et puis, 10 minutes après, en m’engouffrant dans le métro, je peste, je ne suis pas moi-même et ce type là-bas qui biglouche vers moi, beurk.
Dans vos commentaires du concours Mellow Yellow, certaines ont évoqué ces pouvoirs que les talons nous accordent. Léa raconte « qu’elle se sent spéciale et pleine d’assurance », Jane est « forte et prête à affronter la vie », et Charlotte le ressent comme le « passage d’un âge vers un autre », celui où l’on est « belle et femme ». Des talons pour être « belle et femme » ?
Et l’autre jour, j’assistais à une conversation entre deux amies, toutes deux bien placées dans la vie, plafond de verre percé et pouvoir acquis. La première expliquait qu’elle se sentait plus forte haut perchée. Elle est petite, ça la grandit. Elle vit dans un monde d’hommes, c’est une manière de s’affirmer. L’autre s’étonnait de cela et confiait qu’elle se sentait fragile avec ces aiguilles aux pieds. Déséquilibrée et dans une mascarade de la féminité qui la dérangeait.
Je ne sais pas exactement ce qui transparait de ma position à tel point elle est ambivalente… Ce flottement, ce post bringuebalant, ces mots incertains, tout cela montre combien les enjeux sur le féminin sont fondamentaux. Et vous, comment vous placez-vous face aux aiguilles, nous rendent-elles plus forte ou plus fragile ?
Une réflexion pertinente ! Je pense qu’il ne faut pas perdre de vue que la féminité est une construction culturelle à laquelle on peut adhérer ou non, à laquelle on peut donner une autre définition. Je porte des talons tous les jours car j’aime visuellement la silhouette ainsi plus élancée et surtout je suis petite. Je me demande souvent à quoi ressemblerait le monde si c’était les hommes qui devaient porter des talons pour être masculins, ou des jupes. Je ne rejette pas les normes actuelles mais j’essaie d’être consciente que c’est un acquis construit et non un inné afin de ne pas en être prisonnière.
Estelle
lamodeestunjeu.fr
@Estelle J’adorerais voir les hommes sur des talons ou avec des jupes. Au-delà de la blague, je suis persuadée que les hommes seraient bien contents de pouvoir élargir leur possibilité de garde-robe. (D’ailleurs, porter une jupe, c’est très agréable !) Mais je ne leur souhaite pas non plus de devoir se tordre les pieds sur des talons de 12…
Ce n’est pas transposable, il n’y a pas de symétrie.
ce n’est pas juste arbitraire,
et encore moins innocent.
faites une recherche sur la lordose et l’oestrus
vous comprendrez mieux.
Et si on arrêtait de voir notre féminité constamment par rapport aux hommes?certes les normes régissent bon nombre de chose, mais il en est de même pour nos congénères du sexe opposé ( Préféreriez-vous avoir le complexe du vestiaire? ;) ). Et si cette liberté passe par le port de 10 cm de torture – libre de se sentir complètement femme, d’avoir un sentiment de pouvoir, de dominer le monde sur nos échasse le temps d’une journée, ou de quelques heures – pourquoi se privée?pourquoi s’empêcher sous prétexte que se sont les hommes qui ont imposé ses normes?pourquoi se privée d’un objet de féminité? Parce que oui les talons sont le symbole même de la féminité, au même titre que le soutien gorge, reliquat du corset. C’est aussi pour cela qu’on les adores! Là où la norme masculine devient pouvoir féminin…
Je pense juste qu’il faut réussir à se faire plaisir à soi et juste à soi et respecter ses envie de femme normée ou non :)
@paula S’écouter quoi ! :)
Moi j’en porte très souvent, et de très hauts, mais je varie avec l’ultra plat (je déteste les talons intermédiaires et bâtards, genre 8 cm et mastoque sur shoes mastoque); MAIS je ne le fais que POUR MOI, parce que ce jour-là j’ai envie d’être fière de figurer parmi celles qui sont capables de courir en talons de 10 comme une danseuse sur ses pointes (ben oui, c’est mon cas; et si ça n’était pas le cas, je n’en porterais pas). Mais si c’est pour souffrir ou le faire pour les autres, c’est non, mieux vaut renoncer (y compris les jours « sans »)
Quand je porte des talons ici au Brésil, mon entourage me fait encore plus ressentir que je suis française… Les cariocas (femmes de Rio) portent plus des espadrilles à talon compensé, ou des chaussures à plateaux ou à talons épais que de jolis escarpins (En même temps je les comprends les trottoirs sont super « casse-gueule ».). Et donc quand j arrive avec mes chaussures, mes amies, collègues remarquent et soulignent la différence et les hommes aussi…. Maintenant la question est de savoir si c est parceque j ose ou si je suis française….
@Stephanie Surement un peu des deux ! Faire la différence avec des talons aiguilles, voilà une option que je n’avais pas envisagé. Merci pour ces infos brésiliennes ! bise
Ma copine podologue, très féminine et très belle, ne porte jamais de talons. Je n’oublierai jamais le « cours » qu’elle a fait à ma fille de 14 ans qui parlait un peu comme vous avec des oooh et des aaaah devant des talons.
« la norme masculine devient pouvoir féminin… » c’est surtout que votre pieds, puis votre jambe puis votre corps seront déformés… à jamais. Ca fait cher pour qu’on vous regarde, ou qu’on vous écoute… Des ateliers d’estime de soi, pour éviter de se regarder avec les yeux des autres (surtout des mecspfff) c’est moins joli, mais c’est moins cher aussi, pour le porte-monnaie comme pour le corps.
Signé : un homme qui ricane un peu de toute cette comédie.
@xenomorf Faire une analyse aussi c’est pas mal pour trouver sa liberté. ;) Vous avez l’air d’en douter mais je suis parfaitement d’accord avec vous !
Tout est question d’équilibre, il me semble, tant physique (à partir d’une certaine hauteur de talons, cela peut devenir vraiment casse-gueule) que psychologique. Comment cette élévation, qui modifie la tenue du corps, la silhouette et transforme la démarche, peut affirmer une féminité, un certain pouvoir et de l’assurance. Il faut savoir assumer les codes. De beaux talons affinent la silhouette, donnent du galbe aux jambes et j’ai toujours aimé cela, mais mes pieds en ont décidé autrement… Trop de douleurs. Je me console en me disant que Katharine Hepburn n’avait pas besoin de porter des talons pour être extrêmement féminine :-)
@Miss Glitzy Mais oui voilà Frederique, quel bel exemple que Katharine Hepburn… Franchement, plus j’y pense et plus je suis persuadéé que le talon va finir par disparaître et restera un objet de la féminité « prisonnière » au même titre que le corset. Il perdure seulement parce qu’il n’est pas obligatoire comme l’était le corset. On verra quand on sera vieille ! ;)
Je n’ai pas encore répondu au comptage du shoesing, tout simplement parce que je suis entrain de le réduire en vendant plein de souliers. Et qu’est-ce que je vends, avant tout ? Ben des talons… Et qu’est-ce que j’ai envie d’acheter ? Ben du plat… J’ai craqué comme prévu pour les derby en cuir blanc ajouré de Church’s, j’adore ! Et pour une paire de sandales plates Rupert Sanderson, canons aussi. 2 nouvelles paires pour une dizaine de vendues. Et ça raconte un peu tes réflexions sur talons or not talons. Ma vie, c’est Paris, le métro, et je ne sais pas marcher lentement. Les talons, c’est douloureux, ça entrave ma liberté. J’en porte de temps en temps, mais faut bien choisir le moment. Sinon je porte pas mal de boots à talons 6-7 cm, c’est un compromis qui existe moins en version escarpins :-) Et puis ce n’est que récemment que sont apparus les échasses de 10 ou 12 cm. On n’avait pas cette hauteur dans les 50’s et pourtant, le moins qu’on puisse dire, c’est que les femmes de l’époque ne manquaient pas de féminité !
Bonsoir,
2 choses d’1, d’abord je trouve que ton blog est grave cool (c’est hyper original comme commentaire je sais, mais vu que c’est sincère j’ai pas mieux.) Non mais en vrai c’est vrai que tu parles vachement bien chaussures. ça pourrai être pompeux, niaiseux, et pas toujours intéressant, mais tu sais trouver les bon mots, la bonne rythmique et le bon ton pour rendre intéressante la chose. Et bien que je suis un mec je fais un peu comme Géraldine le fait, je ne viens pas souvent ici, de manière à pouvoir apprécier davantage lors de ma visite l’abondance de tes articles que j’ai en retard. (je sais pas si c’est bien clair tous ça).
Bref, je voulais t’envoyer un mail par rapport à ce problème mais je me suis dit que j’allais pas pourrir ta boite pour un conseil chaussures.
Voila je bave devant ceci
http://fr.sandro-paris.com/fr/homme/chaussures/boots-fossil/CH844S.html?dwvar_CH844S_color=16
et je voulais savoir ce qui tu en pensais , toi qui est dans le milieu de la pompe, surtout d’un point vu qualitative de la chose chez cette marque.
Merci d’avance de ta réponse.
Cordialement,
A.
@Moi-même Cher A., merci pour ton message. C’est agréable de savoir qu’un homme prend goût à mes mots :)
Du point de vue du style, je trouve que les Sandro jouent sur la fibre Saint Laurent, la petite boots de rocker anglais qui va avec tout et booste un look. Elles sont cool. Mais je répugne un peu à acheter ça chez Sandro qui n’est pas un chausseur et vend sa marchandise un peu au-dessus du prix… Je ne suis pas sûre cependant que tu puisses les trouver ailleurs, dans une bonne qualité (la qualité Sandro est tout à fait honorable) (heureusement, vu le prix) et à un prix qui ne soit pas celui des YSL (env. 800 euros je crois). Alors soit tu fais le tour des Minelli, André, San Marina etc soit tu as les sous et tu craques. Je ne pense pas que tu le regrettes, c’est juste qu’on aimerait trouver ce produit chez un vrai chausseur à un prix abordable…
Hors idées préconçues sur « les mecs », telles qu’étalées dans les bonnes publications, où peut on se renseigner irréfutablement sur les goûts des hommes, svp ?
@zarma Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que vous recherchez. Les goûts des hommes sont très variables et je reconnais que la presse a tendance à uniformiser l’apparence. Personnellement, je trouve que Paul Smith reste une valeur sûre pour les messieurs. Ni trop classique, ni trop extravagant. Surtout en chaussures !
Joli recentrage, mais il est vrai que l’ambivalence de ma question méritait que le fétichiste du nu-pied délié comme de la ballerine si suggestive dans sa cambrure reposante, méritait de se voir tempérée, voire envoyée promener !
C’est pour ça que je viens te lire, pour pouvoir réfléchir sur mon propre rapport aux chaussures. Je suis, sûrement comme d’autres, ambivalente, je veux les deux : le talon et le plat. (Le talon est même devenu plus facile depuis que je fais du vélo.)
Je n’ai jamais eu autant de compliments que Samedi dernier, lorsque j’ai mis des escarpins léopard pour aller à une formation. Que des femmes qui se sont extasiées sur mes chaussures… Pas sûre que le talon devienne vite un signe obsolète de féminité!
@Claire Oui pas sûr… Une chaussure est plus ludique qu’un corset sans doute !
ça fait très « vieux jeu », aujourd’hui, mais personnellement je trouve que la réponse à toute la question a été donnée par Coco Chanel lorsqu’elle a lancé ses robes fluides sans corset: une femme ne peut pas etre élégante si son corps est contraint, ses mouvements contre-nature. Un petit talon – oui oui, un de ces « talons intermédiaires et bâtards » – et 8 cm c’est dejà trop, disons 4, 5, 6 cm, c’est très bien. Quand je vois les célébrités, corps de reve, robes de reve, et les genoux en dedans, les orteils et les mollets crispés, à cause de leurs échasses improbables, je trouve ça vraiment dommage. Etre élancée, c’est se tenir droite, souple, etre sexy cela passe en tout premier lieu par la faculté de bouger gracieusement. Ah, et mort à tout jamais aux horribles chaussures à bout ultra-pointu!
@AMV Coco a tellement raison, merci pour cette précision ! Après, il est difficile de résister aux sirènes des aiguilles tant elles sont valorisées dans la mode en ce moment. On est parfois fragile devant le matraquage visuel et les nouveaux codes qui tentent de s’imposer. On voudrait pouvoir, nous aussi, accéder au style de Carrie Bradshaw (Sex&theCity!)…
Bonjour,
J’adore les shoes, j’adore les talons hauts (les voir et les porter), mais il y a un temps pour tout, et à mon avis c’est là qu’est la clé de la question. Sortir le soir en talons hauts, pour la gueule que ça a, oui et re-oui, mais pas bosser avec et encore moins, conduire avec. Et quand je sors en talons hauts, j’emporte une seconde paire, plate, confortable et compacte, pour quand les talons me saoulent. Le tout c’est d’avoir un joli sac peu encombré pour emporter tout ça, mais ça se gère facile. Pour le boulot que je fais, heureusement, pas besoin de talons pour en imposer mais sur ce point j’admets que toutes ne sont pas à la même enseigne.
correction: sortir le soir *et en journée*, forcément.
Désolé pour vous mesdames, mais ne dit-on pas qu’il faut souffrir pour être belle ? (c’est pareil pour nous aussi les hommes, je vous rassure)
Personnellement, je ne m’intéresse jamais à des femmes qui ne portent pas de talons hauts (10 cm sans compensation au moins), et je sais qu’on est très nombreux dans mon cas. Donc si vous voulez plaire, vous savez ce qu’il vous reste à faire ;-)
Et il n’y a pas que les talons, il y a aussi la posture. Se tenir droite (comme une danseuse) est tout aussi important, et cela n’a rien de confortable. N’écoutez pas ces docteurs qui vous disent n’importe quoi sur la morphologie. Le corps humain est très capable. Sinon on finirait tous par vivre recroquevillés.
Amitiés
Les talons j’adore et pourtant je suis plutôt grande : 1m71 mais je pense que j’en porterais même si je faisais 10 cm de plus, car j’adoooore me sentir grande !!!
ça ne me dérange absolument pas d’être aussi grande que mon chéri ou parfois de le dépasser…
Et avec les copines en virée shopping ou autres ça me plaît d’être la plu grande !!
Marrant de lire cet article le jour où je sors de chez le podologue en me demandant comment je vais pouvoir intégrer ces horribles semelles dans mes précieuses. ?. Mais surtout je me suis posée la même question que toi aujourd’hui même en réalisant que la douleur avait fini par déformer mes pieds…
Mon homme déteste les talons et ne trouve pas du tout sexy le fait de ne pas être confortable dans ses chaussures. Sa réaction m’a souvent énervé, ne comprenant pas qu’il refuse cette part de féminité. Maintenant je vais peut-être lui dire merci ^^
Je te rejoins tout à fait sur ton rapport aux talons, j’adore l’objet comme une fétichiste, j’adore le porter, me sentir plus grande, plus séductrice, plus…. tout ce que je peux imaginer.. mais je déteste aussi me sentir entravée. Alors j’ai décidé de ménager la chèvre et le choux suivant les occasions, en restant, surtout, fidèle à moi même.
Quand à l’évocation de la féminité, je crois que c’est une une forme de féminité à travers les talons, plus… fatale. Mais la féminité est plurielle, il y a autant de féminité que de femmes, je crois.
@Mannabelle Bonjour Annabelle, oui je suis d’accord avec toi, la féminité ne se résume pas à nos talons ni même à nos vêtements. Je trouve surtout frustrant de devoir jouer les équilibristes entre celle que je suis et celle que je fantasme d’être (et que donc, je ne désire pas forcément être dans la réalité!)… Vaste programme !
Ps : je crois aussi que les taons c’est comme la mode il faut jouer avec. Et le plaisir ça se sent mais ça se voit aussi.
Allez je me tais cette fois ;)
J’habite às Lisbonne ou il est completement impossible porter des talons aiguilles. Donc, je porte que des talons plutot «gros» et maximum 8 cm, pour pouvoir maintenir ma dignité.
PS: pour moi les talons ne sont pas un signe de féminité (je me sens tout aussi féminine en sandales plates) mais de pouvoir. Impensable de me rendre à une réunion importante ou de faire une présentationà plat.
Ah les talons, je ne vois pas le problème : toutes mes chaussures en ont, sinon je ne pourrais pas marcher uniquement sur une simple semelle … Bon pique linguistique mise à part, je possède pas mal de chaussures à HAUT talons (voilà, je l’ai écris). Et, curieusement, celles que je porte le plus depuis maintenant quelques années, sont celles qui possèdent un talon bas (moins de 8 cm) et équilibré (c’est à dire pensé par un vrai chausseur, pas juste un styliste qui balance des trucs très beaux, très chers, importables mais si beaux, non non je ne donnerais pas de nom).
Je suis vraiment petite mais, curieusement (ou pas !), je n’ai jamais ressenti le besoin de porter de HAUTS talons pour compenser ma taille, même plus jeune. J’ai toujours été la plus petite, ce ne sont pas quelques centimètres qui changeront l’affaire. En outre, j’ai suffisamment conscience des mes compétences sans cette béquille. J’ai longtemps pratiqué la danse classique, les pointes et tout ça, et bien je peux affirmer que cela ne m’a pas spécialement aidé pour le port de haut talons. Ceux que je possèdent ont néanmoins un talon stable, surtout pas pointu (pitié pour les pieds et la vue, cette pointe de cuir qui finit par se recourber, surtout sur les modèles de qualité…médiocre). Mais, malgré tout, cela ne me permet pas de courir après mon bus (ben oui je vis), marcher sur les pavés toute la journée (sauf un ou deux modèles, exceptionnels). Sur un blog que je suis, lors d’une soirée presse pour un produit lambda d’un chausseur, la bloggeuse a lancer cette remarque en demandant pourquoi les créateurs ignorent à ce point le marché et répugnent à produire des chaussures plates ou des talons de 4 à 6 cm maximum. Et, a t elle ajouté en regardant tous les autres participants issus de la marque en question, pourquoi portez vous TOUS des talons plats en ce cas …?? Gros silence dans la salle qui en dit long sur le processus mental de création..
Je n’ai jamais porter de hauts talons pour faire plaisir à un mec mais, en bonne fifille bien consciente des grosses ficelles qui marchent souvent, j’ai déjà utiliser la panoplie complète pour séduire.. Dommage parfois d’en arriver là non (ou pas, à nouveau), genre j’agite le gros chiffon rouge devant les yeux quoi. Alors oui aux haut talons mais bien construis (ce qui signifie créer par des personnes qui connaissent le ration cambrure -pointure- taille-équilibre, donc cela exclut, à mon sens, un bon nombre de « stylistes ») et surtout pas des talons de 10, 12 voire plus cm qui sont des aberrations physiques. C’est vrai le pointu du haut talon c’est joli mais il existe tellement d’autres modèles du joli, pourquoi s’en priver.
Je n’ai pas la réponse à ta question philosophique. Je me pose la même depuis que je bosse dans la mode et que je vois beaucoup de rédactrices particulièrement perchées aux fashion weeks (surtout à Milan en fait, où l’image de la femme est différente). Je reviendrai lire les com’ car je suis sûre qu’ils apportent des éléments de réponse intéressants. Mais ce soir, je voulais juste te faire part d’une anecdote: un jour, j’ai raconté à mon psy à quel point j’étais ravie des bottes cavalières que je venais de m’acheter. Je me sentais tellement forte dedans! Il m’a répondu, goguenard, que je m’étais acheté un phallus. Donc voilà. Moi, j’ai plutôt tendance à m’acheter des phallus :)
@Café Mode Et les talons hauts, est-ce que c’est pas over phallique ? Botte cavalière / aiguille : même combat ! On est toute folle du phallus…
Anecdote amusante surtout quand on sait qu’à l’origine les bottes étaient un accessoire exclusivement masculin. Elles permettaient de protéger les pantalons des cavaliers. Les femmes montant en amazone avec leurs robes (le port du pantalon leur étant alors interdit) n’avaient pas besoin de bottes. Il est cocasse de voir qu’avec le temps, les femmes se soient appropriées cet accessoire, symbole de pouvoir, au détriment des hommes qui le virent disparaitre de leurs gardes robes.
J’ai adoré les stilettos pas forcément très haut, autour de 6/8 cm mais avec des talons aiguilles et des extrémités très pointues aussi, mon homme adorait… Je crois bien que je ne m’étais des chaussures plates que pour le sport, j’avais des modèles dingues et comme c’étaient les années 80′ prospères et amusantes, j’en avais des tonnes…normal pour un pro de la mode ! Mais j’ai toujours senti que je jouais le jeu des hommes et les fétichistes du talon y sont légion… Ensuite les baskets en ville ont déferlé, j’ai adoré l’aisance que ces chaussures donnaient, la vitesse de déplacement et la souplesse de l’attitude plus en phase avec les silhouettes musclées. Quand j’ai remis des talons au début des années 2000, je me suis vraiment sentie comme une potiche, depuis je réserve les talons aux soirées et au quotidien c’est ballerines (Tod’s Repetto), mocassins (Tod’s) et boots (Freelance ou Heschung) sans oublier les Kjacques de l’été, je me donne bonne conscience en me disant que j’achète français et un peu italien, les talons s’éloignent un peu plus chaque jour, après les années de jeunesse à torturer mes pieds dans des Claude Montana pour Stéphane Kelian ou des Walter Steiger, mes orteils m’ont déclaré la guerre à coups d’allux valgus et autres horreurs que je croyais réservés aux grand-mères octogénaires…
je ne METTAIS (méfait de l’écriture prédictive)
Ben moi, les talons je trouve ça super joli, terriblement sexy et j’en ai plein mon placard que je ne porte JAMAIS. J’ai mal aux pieds avec au bout de deux minutes et le fait de ne pas pouvoir courir pour attraper le bus est une vraie atteinte à ma liberté. Pire, je me dis que si j’ai besoin de m’enfuir pour une raison ou une autre, cela m’empêchera de le faire et ça sera pénible. Pourtant j’ai même eu une leçon de « comment marcher avec des talons » avec Cordula Truc (je suis journaliste, c’était un genre de défi…) mais c’est cuit. En plus, quand on ne sait pas marcher avec des talons (ce qui doit être forcément mon cas), on est vite ridicule. J’en vois plein des filles qui ressemblent à des petites vieilles instables perchées sur des talons de 12… ça fragilise vachement ! Alors qu’en plat, je me sens plus forte (mais plus tassée aussi !)
j’ai beau adhérer à l idée que la maîtrise du corps des femmes par l imposition de fringues et de souliers inconfortables est dérangeante, voire inacceptable, je porte des hauts talons au quotidien -malgré mes convictions, malgré la conscience du diktat et des normes intériorisées de la féminité qui me hérissent le poil… (contradiction, quand tu nous tiens). peut-être parce qu’ils ne me sont pas inconfortables? j’ai plus une impression d’extension normale et presque naturelle de mes jambes et de mes pieds, tellement je les porte depuis longtemps. je prends le train tous les jours, marche de chez moi à la gare, puis de l autre gare au taf, je peux courir dans les couloirs si besoin et marcher dans les flaques -voire la boue…- avec ne dérange ni ne m’effraie. les seuls talons hauts que j’évite dans ma vie de tous les jours sont ceux qui sont combinés à des découpes qui ne maintiennent pas (type escarpins trèèèès échancrés) : ben oui, pour courir, vaut mieux que ça tienne…
suis je une traître à la cause ? ^^
Bonjour à toutes et à tous,
Je tenais à réagir à cet article très intéressant.
Je souhaitais juste rappeler qu’à l’origine les talons étaient aussi bien portés par les hommes que par les femmes. Il y a même eu des périodes et des cultures où les chaussures à talons étaient portées exclusivement par les hommes. Ce n’est que depuis peu que les talons ont disparus des gardes robes masculines.
Bref je voulais ici nuancer certains propos qui voyaient, à travers les talons, un énième diktat imposé au femmes, par la société et par les hommes.
Un homme qui adore dessiner des chaussures à talons.