Hier, mon animus a rencontré son anima-shoes. Chez Robert Clergerie la femme conjuguée au masculin se met au temps du mix des couleurs et des matières. Des serpent un peu gris, un peu bordeaux et des brillances rose métal ambiance Tom Dixon, le tout sur un derby sérieux de mec qui affirme son statut de mec. Le tout fabriqué en France (détail qui a son importance, vous allez voir) et imaginé par le directeur de création : Roland Mouret.
Je n’ai qu’un mot : Wish List (parfois le désir brut efface toute autre velléité !).
Et pendant que l’industrie de la mode internashionaul essaie de vendre ses produits en grande pompe, les dernières usines françaises et les êtres humains qui savent fabriquer des chaussures sont en train de mou-rir. L’usine près de Romans (l’un des berceaux de la shoes) qui fabrique les chaussures de Kélian et Jourdan ferme demain, le 28 février, et personne, pas même le gars qui se balade en marinière sur les couvertures de magazine, ne bouge ses fesses. Il y des jeunes créateurs, des gens confirmés, qui fabriquent déjà là-bas, est-ce qu’on ne peut pas y croire, bon sang ? Lisez cet article, s’il vous plaît.
Même en relisant l’article une seconde fois on ne comprend pas pourquoi cet atelier ferme. Il ne parvenait pas à fabriquer la totalité des commandes et les banques ont demandé à ce que les effectifs soient réduits ?!? Comment une SCOP pourra réussir là où une société a échoué ? Pôle Cuir a dû fermer, le projet était visiblement mal ficelé (il n’y avait aucun commercial dans l’équipe !). Il s’agit peut-être de prix de revient mal étudié (et aux marges des uns et des autres) : prix de production 100, chaussures vendues par le désigner aux boutiques 200, prix public TTC 600 (le coefficient fait par les boutiques est de 3 en moyenne). Fermez le ban !
Comme c’est bizarre, pourquoi les créateurs de mode pensent toujours à tout compliqué de nos jours.
Bonjour,
Acheteuse de souliers pour une petite boutique en ligne, je ne trouve que des chaussons fabriqués en France…Toutes les autres productions sont faites en Europe dans le meilleur des cas. Dans le choletais, autre ancien haut lieu de la fabrication de chaussures, certains fabricants sont passés de 5000 salariés à 25 personnes. Ces personnes sont les designers, commerciaux et 1, j’écris bien 1 artisan qui fabrique le modèle type avant d’être envoyé dans l’usine à l’autre bout du continent….Le pire dans tout cela : la perte d’un savoir faire. Dans 10 ans tout au plus, plus personne dans notre beau pays sera à même de fabriquer de ses mains une paire de chaussures….A priori nous sommes minoritaires à nous en inquiéter, bien malheureusement.
Il est à noter que souvent l’esprit « mode » ne se soucie que très rarement de l’amont, alors, merci à vous, pour cette mise en lumière…
Je profite de mon message pour vous dire que je vous lis régulièrement et toujours avec grand plaisir.
mais pourquoi, en Italie, de la creation italienne (Santoni etc..) emblème du made in italy comme peuvent l’être du Made in France les Kelian et Jourdan, personne ne ferme mais au contraire progresse??? comprends pas.
Jourdan et Kelian (sans accent) ont fermé suite à des escroqueries:
http://www.ledauphine.com/drome/2012/02/06/affaire-kelian-la-peine-du-milliardaire-confirmee-en-appel
http://www.ledauphine.com/drome/2014/01/30/affaire-charles-jourdan-le-jugement-reporte-au-18-fevrier
Ces entreprises ont été démantelées: vente de leur patrimoine boutique dans le monde entier – les plus belles adresses du monde et la fabrication désolidarisée de la distribution pour générer du cash jamais re-investit dans le style ou le développement de la marque, notamment sur le marché US, qui reste le plus gros acheteur.
Pour le reste, le savoir faire a disparu, il n’y a qu’à voir la « geule » des modèles sur les sites respectifs de ces marques, même pas d’un niveau cap cuir…
D’autre part, les romanais tournent en rond, ils ne connaissent pas d’autres méthodes de travail que celles de leurs ateliers, ils ne recrutent que des gens formés au Lycée du Dauphiné, formés eux-mêmes par les techniciens des usines de Romans, aucune ouverture, aucune remise en question, ils sont mort de consanguinité.
Robert Clergerie sort son épingle du jeu, mais ils sont tellement nombreux dans leur BE pour sortir une collection de 100 modèles par saison qu’il est à peine rentable, c’est pire que l’administration.
Le pire c’est quand la municipalité à investi des allocations de UE pour « relancer » une fabrication luxe à Romans, n’importe quoi!
Les italiens restent les meilleurs, les plus grands noms du luxe fabriquent chez eux: souplesse, savoir-faire, entre-aide entre entreprise pour répondre aux commandes, réactivité, afflux de techniciens et de modélistes du monde entier, techniques de fabrication sans cesse remisent en question, affinité avec les pays de l’est pour les opérations de petites mains à moindre coût, et surtout ils ne se prennent pas la tête à penser être les meilleurs..
Et je rajouterais que les modèles Jourdan et Kelian ne sont plus exposés au Musée International de la Chaussure à Romans depuis plusieurs saisons pour défaut de cotisations…
Merci à JP pour ces informations très intéressantes. Ce problème de consanguinité est très bien vu.
Ava Amara a bien raison en ce qui concerne les modèles des marques qui se positionnent Made in France. C’est l’excuse pour un stylisme indigent cf celle du défunt Pôle Cuir. La 1ère collection femme de Jacques et Demeter était innommable (la 2ème est plus acceptable mais cela ne casse quand même pas trois pattes à un canard). Quant à celle de l’atelier Louis-Félix qui vient de se lancer on se demande vraiment à qui elle s’adresse… Pour beaucoup moins cher (et surtout mettable !) on peut s’offrir du Ferragamo… Aucune réflexion marketing et pendant ce temps-là des ouvriers continuent de perdre leur emploi, un savoir-faire magnifique va disparaître et cela sera de la faute… des autres. Trop facile !
T’as bien raison !
C’est un problème politique !
http://www.armilia.com/mag
Armilia